Témoignages pour l'Eglise, vol. 1

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Sur la croix

Les disciples attristés suivent à quelque distance, derrière la foule criminelle. On cloue Jésus à la croix et le voilà suspendu entre le ciel et la terre. Le cœur des disciples se consume d'angoisse en contemplant leur Maître bien-aimé qui souffre la mort d'un criminel. Tout près de la croix se trouvent les prêtres, bigots, aveugles et sans foi, et qui redoublent de moqueries. “Toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même! Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix! Les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, se moquaient aussi de lui, et disaient: Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même! S'il est roi d'Israël, qu'il descende de la croix, et nous croirons en lui. Il s'est confié en Dieu; que Dieu le délivre maintenant, s'il l'aime. Car il a dit: Je suis le Fils de Dieu.” Matthieu 27:40-43. TE1 257.1

Jésus ne répondit pas un mot. Tandis que les clous étaient plantés dans ses mains et que des gouttes de sang jaillissaient de tous ses pores, voici que, des lèvres pâles et tremblantes de la victime innocente, s'échappe le murmure d'une prière: “Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font.” Luc 23:34. Le ciel tout entier avait les yeux fixés sur cette scène, pour contempler le glorieux Rédempteur d'un monde perdu qui supportait le châtiment à la place du transgresseur de la loi de Dieu. Jésus offrait son sang en rançon pour son peuple. Il satisfaisait aux justes* exigences de la loi divine. C'était là le moyen de mettre fin au péché et de vaincre une fois pour toutes Satan et son armée. TE1 257.2

Oh, y eut-il jamais une souffrance et une tristesse comparables à celles du Sauveur en croix! C'est le sentiment du déplaisir de Dieu qui lui rendit la coupe si amère. Ce ne fut pas la souffrance physique qui mit si tôt fin à la vie du Christ, mais le poids écrasant du péché du monde et le sentiment du courroux de son Père qui lui avait retiré sa gloire et sa présence. Aussi le désespoir accablait-il le Fils et fit-il jaillir ce cri d'angoisse: “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?” Matthieu 27:46. TE1 258.1

Jésus était uni au Père au moment de la création. Lors de ses souffrances mortelles, les hommes, aveuglés et abusés, restèrent seuls insensibles. Les principaux sacrificateurs et les anciens outragèrent le Fils bien-aimé de Dieu sur le point d'expirer. Mais la nature inanimée montra sa sympathie envers le Créateur souffrant. La terre trembla, le soleil refusa d'éclairer la scène, les cieux se couvrirent. Les anges avaient contemplé le Calvaire, mais bientôt ce fut si horrible qu'ils se voilèrent la face. Le Christ se meurt! Le désespoir s'empare de lui. Le sourire du Père lui est retiré et les anges ne peuvent plus dissiper la tristesse de cette heure terrible. Ils s'étonnent que leur chef bien-aimé, le Roi du ciel, supporte le châtiment du transgresseur. TE1 258.2