Heureux ceux qui
“Est-il permis à un homme de répudier sa femme?”
Les Juifs permettaient à un homme de répudier sa femme pour les motifs les plus futiles, et à la femme de se remarier. Cette coutume entraînait bien des misères et bien des péchés. Dans le Sermon sur la montagne, Jésus déclare nettement que les liens du mariage sont indissolubles, excepté en cas d'infidélité aux vœux du mariage. Il dit: “Celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d'infidélité, l'expose à devenir adultère, et [...] celui qui épouse une femme répudiée commet un adultère.” Matthieu 5:32. HCQ 55.4
Lorsque, plus tard, les pharisiens questionnèrent Jésus au sujet de la légitimité du divorce, le Maître leur rappela l'institution du mariage, lors de la création. Il leur dit: “C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes; au commencement, il n'en était pas ainsi.” Matthieu 19:8. Jésus évoqua les jours bénis du jardin d'Éden où Dieu avait déclaré que “tout était bon”. C'est alors que le mariage et le sabbat furent institués. Ces deux institutions jumelles étaient destinées à la gloire de Dieu et au bien de l'humanité. Le couple saint s'étant donné la main, le Créateur dit: “L'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair” (Genèse 2:24), énonçant ainsi la loi du mariage pour les enfants d'Adam jusqu'à la fin des temps. Ce que le Dieu éternel lui-même avait déclaré bon, c'était la loi qui assurait à l'homme, en même temps que le plus grand bonheur, la continuité et le développement de sa race. HCQ 56.1
Comme pour tous les dons que Dieu a confiés à l'homme, le péché a posé sa sombre empreinte sur le mariage; aussi le but de l'Évangile est de lui rendre sa pureté et sa beauté. Dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament les liens du mariage représentaient l'union tendre et sacrée qui existe entre le Christ et le peuple des rachetés qu'il s'est acquis sur le Calvaire. “Ne crains pas, dit-il, [...] car ton créateur est ton époux: l'Éternel des armées est son nom et ton rédempteur est le Saint d'Israël.” Ésaïe 54:4, 5. “Revenez, enfants rebelles, dit l'Éternel, car je suis votre maître.” Jérémie 3:14. Dans le Cantique des cantiques nous entendons l'épouse dire: “Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui.” Et celui qui pour elle “se distingue entre dix mille” déclare à son élue: “Tu es parfaitement belle, mon amie, et il n'y a point en toi de défaut.” Cantique des cantiques 2:16; 5:10; 4:7. HCQ 56.2
Plus tard, l'apôtre Paul, écrivant aux chrétiens d'Éphèse, déclare que le Seigneur a établi l'homme au-dessus de la femme pour qu'il la protège et qu'il entoure les membres de la famille, comme le Christ est le Chef et le Sauveur de l'Église. C'est pourquoi il est dit: “De même que l'Église est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l'être à leurs maris en toutes choses. Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l'Église, et s'est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l'avoir purifiée par le baptême d'eau, afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. C'est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes.” Ephésiens 5:24-28. HCQ 56.3
Seule la grâce du Christ peut faire de cette institution ce que Dieu désirait qu'elle fût: une source de bénédictions et d'édification pour l'humanité. Et c'est ainsi que, par leur union, leur paix et leur amour, les membres d'une famille peuvent dès ici-bas représenter la grande famille céleste. HCQ 57.1
Aujourd'hui, comme au temps de Jésus, l'état de la société offre une triste caricature de cet idéal. Et, cependant, même à ceux qui n'ont trouvé dans le mariage qu'amertume et déception au lieu de l'affection et de la joie auxquelles ils s'attendaient, l'Évangile du Christ apporte une consolation. La patience et la douceur que son Esprit communique adouciront leurs tristesses. Celui dans lequel le Sauveur demeure sera tellement rempli et rassasié de son amour qu'il ne cherchera plus à attirer la sympathie ou l'attention. En s'abandonnant complètement à Dieu, il permettra à la sagesse divine d'agir là où la sagesse humaine est impuissante. Sous l'influence de la grâce divine, des cœurs indifférents ou même hostiles pourront se rapprocher et s'unir par les liens solides et éternels d'un amour idéal qui triomphera de toutes les épreuves. HCQ 57.2