Le Grand Mouvement Adventiste

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Chapitre 7 – La progression rapide du message

« Je vis un autre ange puissant, qui descendait du ciel, enveloppé d’une nuée ; au-dessus de sa tête était l’arc-en-ciel, et son visage était comme le soleil, et ses pieds comme des colonnes de feu. Il tenait dans sa main un petit livre ouvert. Il posa son pied droit sur la mer, et son pied gauche sur la terre ; et il cria d’une voix forte, comme rugit un lion. Quand il cria, les sept tonnerres firent entendre leurs voix. Et quand les sept tonnerres eurent fait entendre leurs voix, j’allais écrire ; et j’entendis du ciel une voix qui disait : Scelle ce qu’ont dit les sept tonnerres, et ne l’écris pas. Et l’ange, que je voyais debout sur la mer et sur la terre, leva sa main droite vers le ciel, et jura par celui qui vit aux siècles des siècles, qui a créé le ciel et les choses qui y sont, la terre et les choses qui y sont, et la mer et les choses qui y sont, qu’il n’y aurait plus de temps, mais qu’aux jours de la voix du septième ange, quand il sonnerait de la trompette, le mystère de Dieu s’accomplirait, comme il l’a annoncé à ses serviteurs, les prophètes » (Apocalypse 10:1-7). GMA 93.1

UN ANGE, SYMBOLE DE MESSAGERS HUMAINS

Comme déjà indiqué, l’œuvre de la prédication de l’évangile a été confiée à l’homme, et le Seigneur a promis sa bénédiction sur cet instrumentalité jusqu’à la « fin du monde » (Matthieu 28:19-20). Ainsi, l’ange portant ce message doit être un symbole d’un message concernant le temps qui doit être prêché aux habitants de la terre. Le message est proclamé à partir d’un livre qui est « ouvert », ce qui implique clairement qu’il fut auparavant fermé. Ces messagers sont estimés de Dieu ; car « l’arc », un signe de l’alliance de Dieu, est au-dessus d’eux, et ils sont revêtus de la lumière de la gloire de Dieu, et donnent leur message avec l’autorité du créateur de toutes choses. Ce qui est déclaré ici est un message du temps, autrefois « scellé », mais maintenant proclamé à partir d’un livre « ouvert ». GMA 93.2

Dans les chapitres précédents, il a été prouvé que le Seigneur marqua l’époque où la lumière devait être donnée concernant la fin de la grande période prophétique, de deux mille trois cents jours, conduisant au jugement investigatif ; que la prédiction de l’augmentation de la connaissance fut accomplie de manière précise par l’apparition d’un grand nombre de personnes à qui il révéla cette lumière, et qu’il a également marqué l’époque où la « parabole du figuier » devait être apprise, en poussant ses enseignants, çà et là, à aller annoncer cette parabole au monde. Tout aussi précisément, il a marqué le moment où le message concernant le temps devait s’amplifier en un grand cri, et cela fut accompli avec tout autant de précision. GMA 93.3

LE GRAND CRI DU PREMIER MESSAGE

Le moment où le grand cri de cette proclamation devait être donné est un sujet intéressant. Il est placé ici entre le retentissement des sixième et septième trompettes, ce qui peut être vu non seulement par sa position dans l’Écriture Sainte, mais par le message lui-même, qui dit : « aux jours de la voix du septième ange, quand il sonnerait de la trompette, le mystère de Dieu s’accomplirait, comme il l’a annoncé à ses serviteurs, les prophètes. » C’est une preuve concluante que le temps proclamé dans ce message s’étend à la sonnerie de la septième trompette. GMA 94.1

L’ÉPOQUE DU GRAND CRI

Lorsque le septième ange sonne de la trompette, nous lisons que « le temple de Dieu dans le ciel fut ouvert, et l’arche de son alliance apparut dans son temple » (Apocalypse 11:19). Dans le service du sanctuaire terrestre, l’appartement contenant l’arche, le lieu très saint, n’était ouvert qu’une fois par an ; c’était au jour des expiations, qui était le jour de la purification du sanctuaire dans le but d’effacer les péchés. Le temps annoncé par les prophètes, où ce travail de purification, accompli par Christ, devait avoir lieu, est à la fin des deux mille trois cents jours (Daniel 8:14). Il est également précisé que lorsque le septième ange sonnerait de la trompette, des voix dans le ciel diraient que le temps est venu de juger les morts (Apocalypse 11:18). GMA 94.2

Ce symbole prophétique d’Apocalypse 10 présente le moment où ce message doit aller de l’avant « d’une voix forte, » et enfin, « comme lorsqu’un lion mugit. » L’époque où, selon cette prophétie, le message devait devenir un grand « cri » est depuis la fin de la sixième trompette jusqu’à la fin de cette période prophétique conduisant à la purification du sanctuaire, en d’autres termes, jusqu’à la fin des deux mille trois cents jours. Les quatre premières trompettes ont été accomplies dans les guerres des Goths, Vandales, Huns, etc., qui divisèrent la Rome occidentale en 10 parties ou royaumes. GMA 94.3

LA CINQUIÈME TROMPETTE

La cinquième trompette représente la montée de l’Islam avec son nuage d’erreurs, mais surtout la période de « cinq mois », ou cent cinquante années littérales depuis le moment où ils « eurent un roi sur eux. » Le 27 juillet 1299, Othman, le fondateur de l’Empire ottoman, envahit le territoire de Nicomédie. À partir de ce moment les Ottomans harcelèrent et « tourmentèrent » l’Empire de la Rome orientale jusqu’au 27 juillet 1449, les cent cinquante ans du retentissement de la cinquième trompette. À cette date, les Turcs sont venus avec leurs forces contre la ville de Constantinople elle-même, utilisant la poudre à canon dans leurs guerres ; et à l’aide d’un canon énorme, ils envoyaient de gros rochers contre les murs de Constantinople. L’historien Gibbon dit que soixante bœufs étaient nécessaires pour tirer ce canon. GMA 94.4

LA FIN DE LA SIXIÈME TROMPETTE

Environ à cette époque, Jean Paléologue, défini par les historiens comme le dernier empereur grec, est mort. Constantin Dragasēs était l’héritier légitime du trône, mais il est dit que sa crainte de Mourad II, le sultan turc, qui lui faisait la guerre, l’a amené à lui demander la permission de monter sur le trône. Un tel acte semblerait presque une résignation du trône aux Turcs. En fait, en très peu de temps les Ottomans eurent possession de la ville de Constantinople et de l’Empire romain oriental. Ainsi, ils « tuèrent » (politiquement) l’empire qu’ils avaient précédemment « tourmenté. » Ils le « tuèrent » pour « l’heure, le jour, le mois et l’année. » GMA 95.1

Si on prend cela comme une période prophétique, un jour équivalent à une année, combien de temps cela fait-il ? Le problème est simple : une année, 360 jours, ou années ; un mois, 30 jours, ou années ; et un jour, un an, en tout 391 jours, ou, littéralement, 391 ans. Une heure étant la vingt-quatrième partie d’une journée, est donc le symbole de la moitié d’un mois, ou quinze jours. Le temps total de l’autorité mahométane indépendante sur le territoire romain oriental serait donc de 391 ans et 15 jours. Ceci, ajouté au 27 juillet 1449, nous amène au 11 août 1840, pour la fin de la période de l’indépendance turque, telle qu’elle est établie dans la sixième trompette. GMA 95.2

DR JOSIAH LITCH PRÉDIT LA CHUTE DE L’EMPIRE OTTOMAN

En 1838, Dr Josiah Litch, de Philadelphie, Pennsylvanie, embrassa la vérité énoncée par William Miller, et s’unit au travail de donner une plus grande publicité au message. Il prépara des articles à imprimer pour le public au sujet des sept trompettes de l’Apocalypse. Il prit la position inconditionnelle que la sixième trompette cesserait de sonner et que la puissance ottomane tomberait le 11 août 1840, et que cela prouverait au monde entier qu’un jour d’une prophétie symbolique représente un an de temps littéral. GMA 95.3

Certains des frères, même ceux qui croyaient comme lui sur ce point, tremblaient de peur au cas où le résultat « ne devait pas se produire » comme il disait. Cela ne l’a cependant pas découragé, mais il est allé de l’avant, faisant tout en son pouvoir pour faire connaître son point de vue sur la question turque. Des journaux publics répandirent à l’étranger l’assertion qu’il avait faite sur le sujet. Des clubs d’infidèles examinaient la question dans leurs réunions et disaient, « Voici un homme qui ose quelque chose, et si cette affaire se réalise comme il le dit, cela établira son assertion sans l’ombre d’un doute qu’un jour dans la prophétie est le symbole d’un an, et que les deux mille trois cents jours sont autant d’années, et qu’elles prendront fin en 1844. » GMA 95.4

La publication de l’exposé de Dr. Litch provoqua une agitation générale, et plusieurs milliers furent ainsi appelés à attendre la fin des difficultés qui avaient surgi entre Méhémet Ali, le pacha d’Égypte et le sultan turc. Des centaines dirent, « si cette affaire se termine comme le docteur l’a affirmé, cela établira le principe d’un jour pour une année pour interpréter le langage symbolique du temps, et nous serons adventistes. » GMA 96.1

LE SULTAN TURC EN GUERRE CONTRE LE PACHA D’ÉGYPTE

Pendant plusieurs années avant 1840, le sultan avait été impliqué dans une guerre contre Méhémet Ali, le pacha d’Égypte. En 1838, les problèmes entre le sultan et son vassal égyptien furent pour un temps contenus par l’influence des ambassadeurs étrangers. En 1839, cependant, les hostilités reprirent et continuèrent jusqu’à ce que, dans une bataille générale entre les armées du sultan et Méhémet, l’armée du sultan fut entièrement battue et détruite, et sa flotte capturée par Méhémet et emmenée en Égypte. Le sultan avait été si complètement battu, que, lorsque la guerre recommença en août, il n’avait plus que deux navires de premier ordre et trois frégates comme tristes restes de la flotte turque autrefois puissante. Méhémet refusa positivement d’abandonner et de retourner cette flotte au sultan, et déclara que si les pouvoirs européens tentaient de la lui prendre, il la brûlerait. C’est dans cet état qu’étaient les choses, lorsqu’en 1840, l’Angleterre, la Russie, l’Autriche, et la Prusse s’interposèrent, et déterminèrent un règlement de la difficulté, parce qu’il était évident que si on le laissait faire, Méhémet ne tarderait pas à devenir maître du trône du sultan. GMA 96.2

INTERVENTION DES PUISSANCES ALLIÉES

« Le sultan accepta cette intervention des puissances alliées, et abandonna de fait volontairement la question entre leurs mains. GMA 96.3

Une conférence de ces pouvoirs se tint à Londres, avec la présence du cheikh Effendi Bey Likgis comme plénipotentiaire ottoman. On prépara, pour le présenter au pacha d’Égypte, un ultimatum par lequel le sultan lui offrait le gouvernement héréditaire d’Égypte, et toute la partie de la Syrie qui s’étendait depuis le golfe de Suez jusqu’au lac de Tibériade, avec la province d’Acre, durant toute sa vie. Et lui devait évacuer tous les domaines du sultan qu’il occupait alors, et rendre la flotte ottomane. S’il refusait d’accepter l’offre du sultan, les quatre puissances prendraient les choses en main, et utiliseraient les moyens jugés convenables pour lui imposer les conditions. GMA 96.4

Il était clair que dès que cet ultimatum serait remis entre les mains de Méhémet Ali, pacha d’Égypte, le sujet serait pour toujours hors du contrôle du sultan, et la disposition de ses affaires serait dès lors entre les mains des puissances étrangères. GMA 97.1

LA PROPHÉTIE ACCOMPLIE - FIN DE L’INDÉPENDANCE TURQUE

Le sultan envoya Rifaat Bey à Alexandrie sur un bateau à vapeur du gouvernement, pour qu’il communique l’ultimatum au pacha. L’ultimatum fut placé entre ses mains et il en prit charge le onze août 1840 ! Ce même jour, à Constantinople, le sultan envoya une note aux ambassadeurs des quatre puissances pour leur demander quel plan il devait adopter si les conditions de l’ultimatum étaient refusées, ce à quoi ils répondirent que les mesures nécessaires avaient été prises, et qu’il n’y avait aucune raison de s’alarmer au sujet de n’importe quelle éventualité qui pourrait se présenter. En ce jour, la période de 391 ans et quinze jours accordée au pouvoir ottoman prit fin ; et que devint l’indépendance du sultan ? Elle avait disparu ! » 1 GMA 97.2

Depuis ce jour jusqu’à aujourd’hui le sultan a dû agir sous la dictée des puissances alliées, et regarder le démembrement de son royaume, alors que morceau par morceau ce dernier a été approprié à leur propre usage. GMA 97.3

MONTÉE DE L’INTÉRÊT DU PUBLIC POUR LA PROPHÉTIE

Ce remarquable accomplissement de la prophétie eut un effet énorme sur l’esprit du public. Il intensifia l’intérêt de la population pour les prophéties accomplies et en train de s’accomplir. Dr. Litch dit qu’en quelques mois après le 11 août 1840, il reçut des lettres de plus d’un millier de personnalités non croyantes, parmi elles des dirigeants de clubs d’athées, dans lesquelles ils déclaraient qu’ils avaient abandonné la bataille contre la Bible, et l’avaient acceptée comme la révélation de Dieu à l’homme. Certains d’entre eux furent entièrement convertis à Dieu, et certains devinrent des orateurs capables dans le grand mouvement du second avènement. Certains se sont exprimés ainsi au Dr Litch : « Nous avons dit que ceux qui présentaient la prophétie citaient les pages moisies de l’histoire pour justifier leurs assertions d’accomplissement prophétique ; mais dans le cas présent nous avons les faits vivants sous nos yeux. » GMA 97.4

Pour illustrer comment, juste à la fin de la sixième trompette, le message adventiste commença à être propagé « à haute voix », je donnerai un exemple tel qu’il m’a été raconté par l’un des acteurs de ce message. GMA 98.1

En 1840, E. C. Williams, un gros fabricant de tentes et de voiles, de Rochester, N.Y., accepta le message, et invita les Frères Miller et Himes à venir à Rochester pour parler aux milliers d’habitants de cette ville. Ils répondirent qu’ils n’avaient pas l’argent nécessaire pour se procurer une salle de taille suffisante pour accueillir les gens. Il répondit, « J’ai une tente circulaire de 40 mètres de diamètre. Je la planterai, j’installerai les sièges et j’en prendrai soin, gratuitement. Venez et proclamez le message. » « Ils vinrent, » m’a-t-il dit, « et la tente ne pouvait contenir la moitié de ceux qui vinrent écouter, j’ai donc mis une épissure de quinze mètres, pour faire une tente de 55 mètres sur 40. Cette tente était remplie de monde tous les jours, et des centaines de personnes se pressaient à l’extérieur, tous impatients d’entendre la parole. » GMA 98.2

DES CENTAINES PROCLAMANT LE MESSAGE

Pour répondre à l’intérêt croissant, de grandes tentes furent utilisées, et des réunions eurent lieu en été dans les bois. Certains des plus grands bâtiments d’église et des salles publiques furent utilisés au cours de l’hiver, et tous étaient pleins à craquer d’auditeurs intéressés. Au lieu de voir Frère Miller se tenir « presque seul », comme il l’était avant 1840, à annoncer le message, environ trois cents personnes le rejoignirent pour proclamer publiquement la fin des deux mille trois cents jours, et pour lancer le cri, « il n’y aura plus de temps », et « l’heure de son jugement est venue. » Ainsi, nous voyons comment, quand le temps du Seigneur vint pour que le message progresse dans le monde entier, sa parole fut accomplie, et des millions furent poussés par le désir d’entendre l’appel. GMA 98.3

Ce qui était vrai du mouvement en Amérique était vrai dans d’autres pays. À partir de 1840, à la place de quelques individus propageant leurs publications, des dizaines surgirent, pour ainsi dire, sur le front pour proclamer le message. En Angleterre, il y avait sept cents ministres, rien que de l’église d’Angleterre, à proclamer le message, sans parler des dizaines d’autres personnes engagées dans le même travail. Dans plus d’une vingtaine de nations importantes de la terre, un message allait avec un zèle qui conduisit les observateurs à dire, « Ces gens sont terriblement zélés. » GMA 98.4