Le Grand Mouvement Adventiste

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Chapitre 8 – Les noces de l’Agneau

« Un homme donna un grand souper, et il invita beaucoup de gens. À l’heure du souper, il envoya son serviteur dire aux conviés : Venez, car tout est déjà prêt » (Luc 14:16-17). GMA 99.1

« Heureux ceux qui sont appelés aux noces de l’Agneau » (Apocalypse 19:9). GMA 99.2

Le souper est le dernier repas de la journée. Dans cette parabole, il y a trois appels au souper. Cette parabole ne doit pas être confondue avec les appels au « dîner » de Matthieu 22:1-7. Le « dîner » est le repas de midi. Dans la parabole invitant au dîner, on apprend que ceux qui donnèrent l’appel furent traités méchamment et tués, et que même le fils du roi fut tué. Le roi qui avait ordonné l’appel « détruisit ces meurtriers, et brûla leur ville. » GMA 99.3

Cette parabole d’appels au « dîner », montrant le sort de ceux qui ont d’abord rejeté cet appel, représentait bien ce qui arriva à ceux qui rejetèrent l’Évangile du Christ, et le tuèrent ainsi que ses apôtres. Le Seigneur envoya contre cette nation des armées qui « détruisirent ces meurtriers, et brûlèrent leur ville », Jérusalem. GMA 99.4

L’APPEL AU SOUPER

Cet appel au souper de la parabole fait sans aucun doute référence au « festin de noces de l’Agneau. » Une bénédiction est prononcée sur ceux qui sont appelés au « festin de noces. » Le festin de noces suit le mariage. Les noces de l’Agneau se produisent avant qu’il vienne ; car, comme nous l’avons déjà vu, à son retour, Christ « reviendra du mariage » (Luc 12:36). GMA 99.5

Cet appel au festin de noces, alors, doit être le même que le message du premier ange d’Apocalypse 14, et la proclamation de temps du dixième chapitre, déjà mentionnés. Comme cela est rapporté par Luc, ce premier appel au festin va à « ceux qui avaient été invités. » Quels sont ceux qui ont été conviés ? Ceux qui avaient entendu et accepté l’évangile du Christ. Ils font profession d’aimer le Christ, et d’aimer sa deuxième venue, la pleine réalisation de leur espérance. Pourquoi l’appel n’irait-il pas d’abord à eux ? Comme il était nécessaire que l’évangile fût d’abord prêché aux Juifs qui avaient les Écritures et prétendaient attendre la venue du Messie (Actes 13:45), de même le message du retour du Christ fut d’abord présenté à ceux qui prétendaient être ses disciples et aimer son apparition. GMA 99.6

L’APPEL À CEUX QUI AVAIENT ÉTÉ CONVIÉS

Le premier appel au souper étant fait à ceux qui avaient été conviés, il doit aller aux églises. En fait, la proclamation de la venue du Christ, à partir de l’année 1833 jusqu’au printemps de 1844, a été faite dans les églises, et dans une assez large mesure fut supportée par les ministres de ces églises. La première publication de William Miller de son point de vue sur la venue du Christ fut faite dans un journal baptiste de Brandon (Vermont). Son œuvre et celle de ses associés furent faites en grande partie, jusqu’en avril 1844, dans les bâtiments d’église ou des salles obtenues par les églises de l’époque. GMA 100.1

Frère Himes parle ainsi de l’œuvre de Frère Miller jusqu’au printemps 1844 : GMA 100.2

« Il travailla parmi tous les partis et toutes les sectes, sans interférer avec leur organisation ou leur discipline, estimant que les membres des différentes dénominations pouvaient conserver leur statut, et en même temps se préparer pour l’arrivée de leur roi. » GMA 100.3

Frère Himes, en parlant de son œuvre unie à celle de Miller, ajoute : « La plupart des ministres et des églises qui ont ouvert leurs portes à nous et à nos frères qui annoncions la doctrine adventiste, collaboraient avec nous jusqu’à la dernière année », l’année 1844. GMA 100.4

PORTES OUVERTES POUR LE MESSAGE

Concernant son œuvre et la nature de celle-ci, William Miller a déclaré : GMA 100.5

« Des portes se sont ouvertes devant moi pour proclamer cette doctrine de la seconde venue du Christ parmi presque toutes les confessions, de sorte que je n’ai pu répondre qu’à une petite partie des appels… Dans chaque endroit où je suis allé, les membres les plus pieux, les plus dévoués, et plein de vie des églises acceptaient le plus facilement les vues proclamées ; tandis que le professeur de religion mondain, le pharisien, le bigot, le fier, l’orgueilleux et l’égoïste, se moquaient et ridiculisaient la doctrine de la seconde venue du Christ. » GMA 100.6

Concernant la nature du message adventiste, on peut dire la même chose de lui que Merle d’Aubigné a dite de la réforme : elle a été accomplie « au nom d’un principe spirituel. Elle proclamait avoir pour professeur la Parole de Dieu ; pour salut, la foi ; pour armes, le Saint-Esprit ; et avait, par ces mêmes moyens, rejeté tous les éléments mondains. » GMA 100.7

UNE PUISSANTE VAGUE DE RÉVEILS

La nature des réveils qui suivirent la proclamation du message adventiste est ainsi décrite par L. D. Fleming, pasteur de l’église chrétienne de la rue Casco, à Portland, dans le Maine : GMA 101.1

« L’intérêt suscité par ses [William Miller] conférences est d’une nature la plus réfléchie et sans passion, et bien que cela soit le plus grand réveil que j’ai jamais vu, il comporte le moins d’enthousiasme passionné. Il semble avoir la plus grande emprise sur la partie mâle de la communauté. Voici ce qui produit l’effet : GMA 101.2

Frère Miller prend simplement l’épée de l’Esprit, dégainée et nue, et applique son tranchant sur le cœur nu, et il coupe ! C’est tout. Devant le tranchant de cette arme puissante, l’infidélité tombe, et l’universalisme meurt. Les fausses fondations disparaissent, et les marchands de Babel sont dans l’admiration. De tout ce que les temps modernes ont été témoins, il me semble que cela doit être ce qui se rapproche le plus des réveils apostoliques. » GMA 101.3

UNE EXPÉRIENCE À RICHMOND, MAINE

Comme illustration de l’œuvre de réveil qui alla de pair avec la prédication de la doctrine adventiste, nous allons citer le rapport de quelqu’un qui était activement engagé dans ce mouvement. En parlant d’une réunion trimestrielle tenue à Richmond, Maine, représentant trente églises baptistes « Freewill » (du libre arbitre), il dit : GMA 101.4

« Alors que j’entrais dans le lieu de culte, Frère Rollins, qui était assis à côté de la chaire à l’extrémité de la maison, se leva et dit : “Frère White, vous trouverez un siège ici près de moi.” Après le sermon, on pouvait faire librement des remarques, et j’ai librement parlé de la vie chrétienne, et du triomphe du juste à la deuxième venue du Christ. De nombreuses voix s’écrièrent : “Amen ! Amen !” Et la plupart des gens de cette grande congrégation étaient en larmes… Près de la fin de cette réunion, après avoir obtenu mon consentement, Frère Rollins se leva et dit : “Frère White, qui est assis à ma droite, prendra la parole à la maison de réunion Reed ce soir, sur la seconde venue de notre Seigneur Jésus Christ. Venez, frères, et écoutez pour vous-mêmes. Nous avons suffisamment de place pour vous accueillir tous. Venez, frères, cela ne fera de mal à aucun d’entre vous d’écouter une présentation sur ce sujet…” Il savait fort bien que la plupart de ses frères quitteraient leur réunion dans le village, feraient cinq kilomètres pour m’entendre, et que leur session d’affaires prévue serait interrompue. Et il en fut ainsi. Les trois quarts des pasteurs et presque tous les délégués sortirent, et la maison de réunion Reed fut bondée à une heure précoce. Mon sujet était Matthieu 24. L’esprit de Dieu me donna une grande liberté. L’intérêt était merveilleux. GMA 101.5

Comme je terminais avec une exhortation aux chrétiens de se consacrer pleinement et d’être prêts, et aux pécheurs de rechercher le Christ et se préparer pour la venue du Fils de l’homme, la puissance de Dieu vint sur moi à tel point que j’ai dû me soutenir en me tenant à la chaire de mes deux mains. L’heure était solennelle. Alors que je présentais la condition des pécheurs, perdus sans Christ, je les invitais en pleurant, répétant plusieurs fois, “Viens pécheur, et sois sauvé lorsqu’il paraîtra dans sa gloire. Viens, pauvre pécheur, avant qu’il ne soit trop tard. Viens, pécheur, pauvre pécheur, viens.” GMA 102.1

L’endroit était très solennel. Les pasteurs et les gens pleuraient, certains à haute voix. À la fin de chaque appel au pécheur, un gémissement général était entendu dans toute l’assemblée. J’étais resté debout en expliquant le chapitre et en exhortant pendant plus de deux heures, et ma voix devenait rauque. J’ai cessé de parler, et je pleurais à haute voix sur ces gens chers avec une intensité de sentiment, connue seulement de celui que Dieu a appelé à prêcher sa vérité aux pécheurs. Il était neuf heures du soir, et donner la liberté aux autres de parler aurait fait poursuivre la réunion jusqu’à minuit. Il était préférable de conclure avec le sentiment profond du moment présent, mais pas avant que tous aient eu l’occasion de se mettre du côté du Seigneur. J’ai ensuite demandé à toutes les personnes dans la salle qui voudraient se joindre à moi en prière, et celles qui souhaitaient être présentées devant le trône de miséricorde, pour qu’elles puissent être prêtes à rencontrer le Sauveur avec joie à son second avènement, de se lever. Tout le monde se leva dans cette grande maison, comme j’en fus informé par la suite par différentes personnes. Après une brève réunion de prière, la séance fut ajournée. GMA 102.2

Le lendemain matin je suis retourné au village, accompagné par au moins sept huitièmes de cette réunion trimestrielle baptiste “Freewill”. Chacun disait combien la réunion à laquelle ils avaient assisté le soir précédent avait été glorieuse. GMA 102.3

DEMANDES POUR LE MESSAGE DANS D’AUTRES LIEUX

Pendant la pause, les délégués et les pasteurs m’invitèrent à me joindre à eux pour s’arranger sur les dates où je pourrais parler à plusieurs congrégations membres de cette réunion trimestrielle et qui avaient des lieux de culte spacieux. C’était alors la mi-février, et il fut décidé qu’il ne restait pas plus de six semaines de bon traineau, donnant aux gens une bonne occasion d’assister aux réunions. Douze des lieux les plus importants furent sélectionnés pour mon travail de ces six semaines. Je devais donner dix conférences (à chaque location, NDT), ce qui m’obligeait de parler vingt fois par semaine. Cela ne me laissait qu’une demi-journée par semaine, qui était généralement très nécessaire pour faire les 25 à 30 kilomètres jusqu’au lieu de réunion suivant. » 1 GMA 102.4

DES CENTAINES DE CONVERTIS

Les réveils et la conversion de centaines de personnes suivaient partout la prédication de la doctrine adventiste, et c’était surtout le cas en s’approchant de la fin de l’année juive 1843 (21 mars 1844). C’est pendant cet hiver que l’auteur entendit parler, dans son village natal, de Victor, N.Y., pour la première fois sur ce sujet, et bien qu’âgé de seulement 12 ans, j’acceptais, pour autant que je la compris, la foi en la seconde venue. L’impression sur le peuple était en effet solennelle, non seulement dans les réunions, mais partout. Victor n’était à l’époque qu’un village de deux cents habitants, mais la campagne environnante était très peuplée. Il y eut cinq cents convertis à la suite de cette série de réunions tenue dans ce petit village. GMA 103.1

TÉMOIGNAGE DE L’ANNUAIRE MÉTHODISTE

Quant à la puissante vague de réveils qui suivit la proclamation adventiste, nous trouvons dans l’annuaire méthodiste : en « quatre ans, de 1840 à 1844, 256.000 conversions eurent lieu en Amérique. » Ce qui était vrai en Amérique était tout aussi vrai dans d’autres pays où l’appel fut donné. « Une force toute puissante accompagnait la prédication, et partout des âmes étaient converties. » Comme le premier appel au festin de noces fut donné aux églises, « à ceux qui avaient été invités, » il fut propagé par eux à tous ceux qui voulaient venir et partager le salut attendant le peuple de Dieu. Que le message fût prêché, prié, ou chanté en « mélodies adventistes, » le puissant mouvement de l’Esprit de Dieu accompagnait l’œuvre. GMA 103.2

ENFANTS PRÉDICATEURS EN SUÈDE

À cet égard, on remarquera comment le Seigneur introduisit la proclamation dans les pays où la loi interdisait la prédication de tout ce qui était contraire à « l’église établie. » La Suède était un de ces pays. Là, le Seigneur utilisa de petits enfants pour introduire l’œuvre. La première de ces manifestations fut pendant l’été 1843, à Eksjö, dans le sud de la Suède. Un jour, une petite fille âgée de seulement cinq ans, et qui n’avait jamais appris à lire ou à chanter, chanta correctement un long cantique luthérien de la manière la plus solennelle, puis avec une grande puissance proclama, « l’heure de son jugement est venue, » et exhorta la famille à se préparer à rencontrer le Seigneur, car il allait bientôt venir. Les non-convertis de la famille supplièrent la miséricorde de Dieu, et trouvèrent le pardon. Ce mouvement se propagea de ville en ville, d’autres enfants proclamant le message. Le même mouvement parmi les enfants se manifesta, dans une certaine mesure, en Norvège et en Allemagne. GMA 103.3

« OUI ! JE DEVAIS PRÊCHER »

En 1896, alors que je donnais des réunions dans 17 endroits différents de la Suède, je suis passé par plusieurs lieux où les enfants avaient prêché en 1843, et j’eus l’occasion de parler avec ceux qui avaient entendu leur prédication et avec des hommes qui avaient prêché quand ils étaient enfants. J’ai demandé à l’un d’entre eux, « Vous avez prêché le message adventiste lorsque vous étiez jeune ? » Il a répondu, « En effet ! Oui, j’ai dû prêcher. Je n’avais aucune idée en la matière. Une puissance vint sur moi, et je dis ce que ce pouvoir me contraignait de dire. » GMA 104.1

BOQUIST ET WALBOM À ÖREBRO, EN SUÈDE

Dans le comté d’Örebro, ce travail se propagea jusqu’à ce que des personnes plus âgées fussent poussées à proclamer le message. Alors les autorités civiles, incitées par les prêtres de « l’église établie », arrêtèrent deux jeunes garçons, Walbom, âgé de 18 ans, et Ole Boquist, âgé de 15 ans, disant qu’ils en feraient un exemple public. Ils fouettèrent leur dos nu avec des tiges de bouleau, et les jetèrent, avec leurs plaies saignantes, dans la prison d’Örebro. Lorsque ces blessures furent guéries, ils les firent sortir de prison, et leur demandèrent, « Allez-vous cesser de prêcher cette doctrine ? » Bien qu’ils les battent la deuxième fois avec des barres, ouvrant de nouveau leurs blessures, ils ne purent obtenir pour toute réponse que, « Nous prêcherons la prédication que le Seigneur nous ordonnera. » Grâce à l’intercession d’une célèbre dame paroissienne d’Örebro, le roi Oscar I dit aux autorités de libérer ces garçons, et de laisser ce peuple tranquille. Ainsi, la victoire de la vérité fut acquise en Suède. GMA 104.2

LE TÉMOIGNAGE DE BOQUIST

Dans la Review and Herald du 7 octobre 1890, on trouve un récit très intéressant sur la prédication des enfants, écrit par Ole Boquist lui-même. Il dit : GMA 104.3

« Pendant l’année 1843 un mouvement religieux s’est produit parmi les gens de la paroisse de Karlskoga, dans le comté d’Örebro. Les dirigeants de ce mouvement étaient des enfants et des jeunes hommes, qui étaient appelés “rapare.” Ils prêchaient avec la puissance divine, et proclamaient devant le peuple, avec beaucoup de fermeté, que l’heure du jugement de Dieu était venue. GMA 104.4

À l’automne de la même année, moi, Ole Boquist, alors âgé de 15 ans, et un autre jeune homme, Erik Walbom, dix-huit ans, devînmes tellement influencés par cette puissance invisible que nous ne pouvions en aucun cas y résister. Dès que nous fûmes saisis par cette puissance céleste, nous commençâmes à parler au peuple, et à proclamer à haute voix que l’heure du jugement était venue, en les référant à Joël 2:28-32 et Apocalypse 14:6, 7. » GMA 104.5

ENFANTS EN VISION

Les gens m’informèrent que ceux qui étaient influencés ainsi par cette puissance céleste perdaient la notion de tout ce qui les entourait. Ils recevaient en fait une vision de Dieu, et parlaient avec une puissance qui avait un grand pouvoir de conviction. Ils disaient que ces petits enfants, lorsqu’ils étaient sous cette influence, parlaient avec la force et la dignité d’hommes et de femmes adultes. Aussi ceux qui voyaient cela en concluaient que c’était le Seigneur qui les utilisait prophétiquement pour prononcer ces vérités solennelles. L’auteur continue : GMA 105.1

« Les gens se rassemblaient en grand nombre pour nous écouter, et nos réunions continuaient de jour comme de nuit, et un grand réveil religieux en fut le résultat. Jeunes et vieux furent touchés par l’Esprit de Dieu, et imploraient la miséricorde du Seigneur, confessant leurs péchés devant Dieu et devant les hommes. GMA 105.2

Mais lorsque le prêtre de l’église fut mis au courant de cela, de nombreux efforts furent faits pour nous faire taire, et pour arrêter ainsi l’enthousiasme religieux ; mais tous les efforts étaient inutiles. On a ensuite demandé au shérif de nous arrêter, et pendant six semaines ils firent une recherche infructueuse pour nous trouver dans la forêt, où nous nous étions enfuis nous réfugier. GMA 105.3

Enfin, cependant, nous avons été convoqués pour comparaître devant le pasteur de l’église. Notre nombre avait augmenté de sorte que quarante jeunes, hommes et femmes, se sont présentés au presbytère, où nous avons été soumis à un long examen. Tous, sauf moi et Walbom, furent autorisés à retourner chez eux ; mais nous avons été arrêtés, et le jour suivant nous avons été placés en détention dans la prison d’Örebro, où nous avons été mis avec des voleurs dans la cellule 14, comme si nous avions commis un grand crime. » GMA 105.4

LE TÉMOIGNAGE DE LA SŒUR DE BOQUIST

Le 22 septembre 1896, la sœur de Boquist, âgée de soixante-douze ans, a assisté à notre réunion à Örebro, et nous a parlé de l’expérience de son frère ; car elle fut témoin de sa flagellation, de son emprisonnement et de sa libération. Elle nous a chanté le cantique que Boquist et Walbom chantaient lorsqu’ils sont sortis de prison, sur le pont surplombant le fossé qui entoure le château du seizième siècle qui était utilisé en 1843 comme prison. La puissance du mouvement de 1843 accompagnait le témoignage et le chant du cantique. Voici le cantique traduit en français : GMA 105.5

CANTIQUE CHANTÉ PAR BOQUIST ET WALBOM

« Personne ne peut jamais atteindre le repos éternel,
S’il n’est pas d’abord allé de l’avant avec une grande puissance ;
Personne ne peut jamais atteindre ce brillant objectif,
À moins d’être d’abord allé de l’avant de tout cœur et de toute âme.
Sa bataille urgente doit durer jusqu’à la fin ;
De cela seul, tous nos espoirs doivent dépendre.
Étroite est la porte, et resserré le chemin,
Mais la grâce et le choix sont gratuits pour tout un chacun ;
Mais tout dépend de notre insistance, de notre persévérance ;
Par cela seul le port peut être atteint.
GMA 106.1

Résiste fortement, oui, très fortement, Ô mon âme !
À tout ce qui s’interpose entre toi et ton objectif.
Combats contre toute entrave. Reste ferme ! Reste persévérant !
Car la couronne est prête pour ceux qui vont de l’avant.
Si tu veux goûter un jour aux joies du ciel,
Balaie tout obstacle. Dépêche-toi.
Laisse, laisse, oui, laisse toutes les ruses du monde,
Que ta bannière de résistance soit toujours déployée !
GMA 106.2

Quand le monde t’appelle, “Viens avec nous, et marchons ensemble”
N’obéis pas ; ce chemin mène au malheur.
Ce que le monde demande, refuse-le à tout prix,
Si tu te conformes, chère âme, tu seras perdue.
Pour l’amour du Christ, je t’offre ce conseil :
Combats par la puissance de Dieu ; tel est de la couronne le prix.
À chaque obstacle, offre une forte résistance ;
La couronne vaut la lutte, quelle que soit sa longueur.
GMA 106.3

Le ciel de gloire vaut toute ta vie,
Il vaut toutes tes prières, toute ton attente, tous tes combats.
Aucun désappointement ne peut vivre dans ce royaume,
La couronne vaut toutes les attentes que tu peux avoir.
Et donc, réveille-toi, et regarde vivement autour de toi,
Prépare-toi à la sonnerie de la trompette du jugement ;
Car un habit de noces, pur, blanc et complet,
Sera requis de chaque âme suppliante
Qui cherche à entrer dans cette ville merveilleuse ;
Et donc réveille-toi, et prépare-toi.
GMA 106.4

Tu ne peux pas jeter l’ancre sur cette terre céleste,
Ni entrer dans ce pays “préparé d’avance”,
Si ce n’est en ayant la vie de foi qui est offerte ;
Car l’Écriture très clairement dit cela.
C’est la foi seule qui peut sauver le pécheur,
Et payer la rançon pour te sortir de la cruelle tombe.
GMA 106.5

Alors écoute, mon cher, et lève-toi de ta triste chute ;
La grâce de Dieu est abondante et gratuite pour tous.
Crois, repens-toi, et entends le Sauveur dire
Ces magnifiques paroles, “c’est ici le chemin.”
Le monde entier est invité, que tous viennent
Et prennent par la force une couronne dans cette maison.
GMA 107.1

Le Seigneur est prêt, désireux d’accorder
Ce don à tous ceux qui suivront son chemin.
Ne t’épargne pas la lutte, mais persévère,
Et bientôt, très bientôt, la victoire sera gagnée.
La main de Dieu cherche ton âme ; il te donnera du repos ;
Jésus frappe à la porte, à la recherche de ton bonheur.
Réveille-toi ! C’est l’Esprit de Dieu qui dérange ton sommeil ;
Seuls ceux qui montent la garde seront sauvés. »
GMA 107.2

LE GARÇON PRÉDICATEUR DE KARLSKOGA

Un homme d’Örebro m’a raconté un incident survenu à Karlskoga, où il résidait en 1843. Il dit : GMA 107.3

« Un petit garçon de huit ans, qui n’avait jamais appris à lire l’alphabet, a commencé à prêcher le message, citant de nombreux passages des Écritures. Les gens disaient, “Ce garçon est juste rempli de la Bible.” Cela s’est produit après que le roi Oscar ait parlé en faveur des persécutés, et donc le prêtre de ce lieu ne pouvait pas amener le garçon devant la justice pour arrêter l’œuvre ; mais il dit aux gens de lui amener le garçon, et il l’exposerait, et leur montrerait son ignorance de la Bible. GMA 107.4

Devant la foule, le prêtre ouvrit son livre de cantiques, et demanda au garçon de le lui lire. Le garçon a répondu, “Je ne peux pas lire ;” mais, tournant le dos au prêtre, il chanta l’hymne correctement du premier au dernier verset, alors que le prêtre pendant ce temps-là regardait le livre avec étonnement. Le prêtre dit à l’enfant, “tu sembles tout savoir.” Le garçon répondit, “Non, nous ne sommes pas toujours autorisés de dire tout ce que nous savons.” GMA 107.5

Le prêtre a ensuite ouvert le Nouveau Testament et dit au garçon, “Lis cela pour moi.” Le garçon répondit, “Je ne peux pas lire.” Le prêtre demanda, “Que connais-tu de la Bible, alors ?” Il répondit, “Je sais où il y a un texte qui contient quinze fois le mot et.” Le prêtre dit “Non ! Il n’y a pas de tel passage dans la Bible.” Le garçon dit, “Lisez pour moi Apocalypse 18:13 (dans la version Darby, NDT) ?” “Oui,” dit le prêtre. Comme il lisait, les gens comptaient, et c’est bien vrai que le mot et y est quinze fois, et parmi les quinze fois on lit “des esclaves et des âmes d’hommes.” Le peuple cria, “Là ! ! Le garçon en sait plus au sujet de la Bible que le prêtre !” Très peiné, le prêtre a laissé tomber le sujet, et laissa le peuple tranquille par la suite. » GMA 107.6

Ainsi, le Seigneur confirme sa parole de la bouche des enfants, et de cette formidable manière a apporté sa vérité aux oreilles des gens dont les lois interdisaient la prédication de toute doctrine autre que celle de la « religion établie. » GMA 108.1

DONS DE L’ESPRIT ASSOCIÉS AU MESSAGE

Ce ne fut pas seulement en Suède que le Seigneur, dans le contexte du mouvement adventiste, parla à son peuple par les dons de son Esprit. En Écosse, en Angleterre, et aussi en Amérique, le Seigneur a instruit son peuple par des révélations spéciales. GMA 108.2

VISIONS DE WILLIAM FOY

En 1842, vivait à Boston, Mass., un homme bien éduqué du nom de William Foy, qui était un orateur de talent. Il était baptiste, mais se préparait à prendre les ordres comme ministre épiscopal. Dans sa grâce, le Seigneur lui a donné deux visions pendant l’année 1842, l’une le 18 janvier, l’autre le 4 février. Ces visions contenaient la preuve claire d’être de véritables manifestations de l’Esprit de Dieu. Il fut invité à prendre la parole du haut de la chaire, non seulement par les épiscopaliens, mais aussi par les baptistes et par d’autres confessions. Quand il parlait, il portait toujours l’habit de pasteur, tel que les ministres de cette église portent dans leurs services. GMA 108.3

Les visions de M. Foy étaient sur la proximité de la venue du Christ, les voyages du peuple de Dieu vers la cité céleste, la nouvelle terre, et la gloire des rachetés. Ayant une bonne maîtrise de la langue, d’excellents pouvoirs descriptifs, il faisait sensation partout où il allait. Sur invitation, il allait de ville en ville pour raconter les choses merveilleuses qu’il avait vues ; et, afin d’accueillir les vastes foules qui se rassemblaient pour l’écouter, on réservait de grandes salles dans lesquelles il racontait à des milliers de personnes ce qu’il avait vu du monde céleste, la beauté de la Nouvelle Jérusalem, et des armées d’anges. Lorsqu’il parlait de l’amour tendre et plein de compassion du Christ pour les pauvres pécheurs, il exhortait les inconvertis à chercher Dieu, et des dizaines répondaient à ses tendres supplications. GMA 108.4

LA VISION DES TROIS PLATEFORMES

Son œuvre continua jusqu’en 1844, près de la fin des deux mille trois cents jours. Alors il eut le privilège de recevoir une autre manifestation de l’Esprit Saint, une troisième vision, qu’il ne comprit pas. Dans cette vision, il vit le pèlerinage du peuple de Dieu jusqu’à la cité céleste. Il vit une grande plateforme, ou marche, sur laquelle des multitudes de gens étaient réunies. Parfois, quelques-uns tombaient de cette plateforme, et on disait, « il a apostasié. » Puis il vit les gens monter sur une deuxième marche, ou plateforme, et certains aussi tombaient de la plateforme, hors de vue. Enfin une troisième plateforme est apparue, qui s’étendait jusqu’aux portes de la sainte cité. Une grande compagnie s’est unie à ceux qui étaient montés sur cette plateforme. Comme il s’attendait à ce que le Seigneur Jésus vienne dans très peu de temps, il n’a pas réalisé qu’un troisième message devait suivre les premier et deuxième messages d’Apocalypse 14. Par conséquent, la vision lui était incompréhensible, et il cessa de parler en public. Après la fin de la période prophétique, pendant l’année 1845, il entendit quelqu’un d’autre raconter la même vision, avec l’explication que « les premier et deuxième messages avaient été donnés, et qu’un troisième devait suivre. » Peu après M. Foy tomba malade et mourut. GMA 108.5

Avec de telles manifestations de la puissance de Dieu liées à l’annonce de sa venue, « à la porte », et avec la joie de milliers de personnes qui se détournaient du péché pour servir le Seigneur et attendre sa venue, les gens étaient d’autant plus assurés que c’était en effet le message du Seigneur pour le monde. GMA 109.1

Mais le 21 mars 1844 arriva, passa et le Seigneur ne vint pas. La conviction des gens consacrés et réfléchis, cependant, était qu’ils avaient agi en harmonie avec l’esprit du Seigneur, et qu’en temps voulu tout serait rendu clair. GMA 109.2