Le Grand Mouvement Adventiste

20/46

Chapitre 15 – Une lumière croissante et de plus grands signes

« Souvenez-vous de ces premiers jours, où, après avoir été éclairés, vous avez soutenu un grand combat au milieu des souffrances, d’une part, exposés comme en spectacle aux opprobres et aux tribulations, et de l’autre, vous associant à ceux dont la position était la même » (Hébreux 10:32-33). GMA 185.1

La période entre le désappointement de 1844 et l’arrivée de la claire compréhension du sanctuaire et du message du troisième ange fut particulièrement éprouvante. Les adventistes qui persistaient encore à dire que le mouvement passé était correct étaient vraiment la risée de ceux qui supposaient que le message était un échec total ; et pour cette raison ils étaient sujets à un grand opprobre. Ils pouvaient supporter allègrement cela tant qu’ils s’accrochaient au Seigneur par la foi, et avaient la présence du Saint-Esprit. GMA 185.2

DEUX POINTS D’ATTAQUE PARTICULIERS

Satan avait deux points particuliers de tentation pour le peuple adventiste. Le premier était de pousser ceux qui étaient fermes dans la conviction que le temps prophétique avait pris fin, à croire que la seconde venue du Christ était une venue spirituelle, et que, d’une certaine façon, celui-ci vint à la fin des deux mille trois cents jours. Le deuxième point était d’amener les personnes qui avaient des doutes concernant leur expérience passée, à tout abandonner. Ainsi, alors que la vérité sur le sanctuaire et le message du troisième ange était progressivement révélés à partir des Écritures, les messages de l’Esprit de Dieu, à travers le don de prophétie, confirmaient le mouvement passé, l’appelant « une lumière vive que Dieu mit au début du sentier », pour éclairer le sentier dans toute sa longueur jusqu’à la ville sainte, et indiquaient les textes de l’Écriture prouvant que la seconde venue du Christ est littérale et personnelle, et ne pouvait donc pas être l’événement à la fin des (2300) « jours ». GMA 185.3

DES MANIFESTATIONS MERVEILLEUSES

Si le Seigneur parle à son peuple par des visions dans ces derniers jours, ne doit-on pas s’attendre à des preuves, dans les visions mêmes, de leur origine divine ? Ces preuves apparaissent dans les visions de Mme E. G. White. Le phénomène des visions elles-mêmes, comme montré au chapitre 13, est tout simplement miraculeux ; mais il y a plusieurs caractéristiques merveilleuses associées à ses premières visions que vous remarquerez alors que vous progresserez dans la lecture attentive de ce livre ; et devrions-nous nous attendre qu’il en soit autrement pour un don de ce caractère, conçu par Dieu pour attirer l’attention des gens, et les amener à dire, comme Moïse, « je veux me détourner pour voir quelle est cette grande vision » ? Le simple fait d’une pauvre fille, malade, faible, apparemment au bord de la tombe, qui reçoit une vision du Seigneur, n’aurait pas été suffisant pour le faire. Les merveilleuses manifestations associées aux visions suscitèrent un intérêt pour elles, et la jeune fille fut appelée à aller de place en place et à relater ce que le Seigneur lui avait ordonné de faire connaître à d’autres. GMA 186.1

DES DÉMONSTRATIONS REMARQUABLES DANS LA TROISIÈME VISION

Je vais indiquer ici quelques faits concernant sa troisième vision, donnée chez son père,29 tels que le père et la mère de Mme White, sa sœur, Mme Sarah Belden, et d’autres me les ont racontés. GMA 186.2

Dans la pièce où la vision fut donnée, il y avait sur le bureau une très grosse Bible de famille. Elle faisait partie d’une édition imprimée à Boston par Joseph Teale en 1822. Le livre mesure 46 centimètres par 28, il a dix centimètres d’épaisseur, et il pèse un peu plus de huit kilos. Alors qu’elle était en vision, elle se leva et prit cette lourde Bible de son bras gauche, l’ouvrit et la tendit à angle droit avec son corps ; et puis pendant plus d’une demi-heure, elle tourna les pages avec sa main droite d’un passage à un autre, et indiqua différents textes des Écritures, qu’elle récitait tandis que ses yeux regardaient en l’air, dans une direction opposée à celle du livre. Sa sœur Sarah (qui devint l’épouse de Stephen Belden), ou, parfois, une autre personne présente, regardait chaque texte qu’elle montrait du doigt, et vit clairement que, chaque fois, elle récitait le texte sur lequel son doigt reposait. Mme Harmon dit que sa fille Ellen, dans son état naturel, « était incapable, par manque de force, de soulever cette lourde Bible du bureau ; mais pendant la vision elle la tenait apparemment aussi facilement que si c’était un simple Testament de poche. » GMA 186.3

C’était, en effet, un miracle ! Une jeune fille délicate, ne pesant que trente-deux kilos, tenant une lourde Bible pendant plus d’une demi-heure dans une position dans laquelle un homme fort n’aurait pas pu la maintenir pendant deux minutes ; et, répétons-le, tournant les pages d’un texte de l’Écriture à un autre qui se révélait dans tous les cas être le texte qu’elle récitait, tandis que ses yeux étaient tournés vers le haut et dans une direction opposée à celle du livre ; et enfin, une voix émanant d’une personne n’ayant aucun mouvement des poumons ni de respiration dans le corps, et répétant correctement les textes indiqués de l’Écriture, on ne peut certainement pas accuser cela d’être le produit d’une action humaine, ni le fruit d’une maladie. Ceux qui l’ont vue la considéraient comme étant très clairement une manifestation de l’Esprit de Celui qui parla depuis le buisson ardent. Des manifestations telles que celles-ci pendant la troisième vision de Mlle Harmon, lorsqu’elles étaient connues, portaient la preuve convaincante qu’une puissance plus que finie agissait dans les visions. GMA 187.1

LA VISION DE TOPSHAM

Très peu de temps après cet événement le groupe d’adventistes de Topsham, quelques cinquante kilomètres au nord-est de Portland, Maine, entendant comment le Seigneur utilisait Mlle Ellen G. Harmon, l’invita à cet endroit. L’invitation fut acceptée et donc sa première visite fut faite à Topsham. Les réunions adventistes avaient lieu à l’époque chez M. Curtiss. Mme Frances Lunt (anciennement Mlle Frances Howland), d’Oakland, en Californie, me donna la déclaration suivante, datée du 19 janvier 1890 : GMA 187.2

« J’ai assisté, avec la famille de mon père, aux réunions de Sœur Harmon dans la région de Topsham, en 1845, et au cours de ces réunions, elle a eu une vision. C’était la première fois que nous la voyions en vision. Frère Curtiss possédait l’une de ces vieilles Bibles [la Bible familiale “Teale”, pesant huit kilos]. Cette grosse Bible fut prise du bureau par Sœur Harmon alors qu’elle était en vision, et elle montrait des textes de l’Écriture tout en tournant les pages, tandis que ses yeux regardaient en l’air, loin du livre. Les textes qu’elle récitait étaient des paroles d’instruction, d’encouragement ou de blâme. Une autre particularité de la manifestation, à ce moment-là, était la position du livre. Elle le tenait à un angle de quarante-cinq degrés sur sa main ouverte, et personne d’autre n’était capable de tenir un livre à un angle similaire sans qu’il glisse aussitôt des mains ; mais Sœur Harmon a tenu cette Bible à cet angle pendant plusieurs minutes, aussi fermement que si elle était collée à sa main, tandis qu’elle passait de l’un à l’autre dans la pièce. » GMA 187.3

LE TÉMOIGNAGE DE MME TRUESDAIL

Une autre déclaration concernant cette même vision est de Mme M. C. Truesdail de Trenton, Missouri, datée du 27 janvier 1891. Elle dit : GMA 188.1

« J’avais quinze ans en 1845, et j’étais présente lors de la première visite de Sœur Harmon à Topsham, lorsqu’elle eut la vision chez Frère Curtiss, où elle prit la grande Bible de famille et l’a tenue dans une position dans laquelle aucune autre personne ne pouvait tenir un livre sur ses mains sans qu’aussitôt il tombe. GMA 188.2

Sœur Harmon fut en vision pendant plus de deux heures. C’était la plus belle manifestation de la puissance de Dieu que j’ai jamais vue, et je l’ai vue en vision plus d’une douzaine de fois. C’était toujours des occasions de solennité profonde et d’examen de soi, mais celle-ci les dépassait toutes. Oh ! Combien nous tremblions alors que la majesté du ciel nous instruisait par son faible instrument, tandis qu’elle nous lisait des passages d’un grand réconfort et appropriés à notre position éprouvante, tels qu’Hébreux 2:2, 3 ; Jacques 5:7, 8 ; Hébreux 10:35, 39 ; 1 Pierre 1:7 ; Luc 12:32-37, ainsi que beaucoup d’autres. Elle tenait la grande Bible de famille si haute que j’étais obligée de monter sur une chaise pour lire ce qu’elle montrait. Je ne pense pas que Sœur Harmon fut plus de cinq centimètres plus grande que moi. » GMA 188.3

Ces manifestations ont convaincu les personnes sincères qu’une puissance plus qu’humaine contrôlait l’humble instrument, et elle reçut des invitations provenant de diverses parties de la Nouvelle-Angleterre lui demandant de venir donner son témoignage. GMA 188.4

LE TRAVAIL MANUEL, UN PÉCHÉ

Peu après cela, Mlle Harmon fut instruite, pendant une vision, de visiter Paris, Maine, où étaient des personnes qui croyaient que le travail manuel était un péché. Frère Stephens, de Woodstock, dans le Maine, était le meneur de cette erreur, et exerçait une forte influence sur les autres. Il avait été précédemment prédicateur méthodiste, et était considéré comme un humble et fidèle chrétien. Il avait gagné la confiance de beaucoup par son zèle pour la vérité, et sa vie apparemment sainte, ce qui amenait certains à le croire spécialement guidé par Dieu. Le Seigneur le corrigea par l’intermédiaire de Mlle Harmon. Elle déclara qu’il allait contre la Parole de Dieu en s’abstenant de travailler, en poussant les autres à commettre les mêmes erreurs, et en dénonçant tous ceux qui n’acceptaient pas ses erreurs. Il rejeta toutes les preuves que le Seigneur donna pour le convaincre de son erreur, et il refusa de reconnaître ses torts. Il suivait des impressions, et faisait des voyages fatigants, marchant de longues distances à pied, pendant lesquels il était persécuté, et estimait que dans tout cela il souffrait pour la cause du Christ. Sa raison et son jugement étaient mis de côté. GMA 188.5

Concernant le témoignage de Mlle Harmon et l’issue de l’affaire, je vais citer un extrait d’une lettre reçue de Mme M. C. Truesdail, qui résidait alors à Paris, dans le Maine. Après avoir donné quelques détails en harmonie avec ce qui précède, elle dit : GMA 189.1

« Des confessions venaient de tous sauf de leur chef, Jesse Stephens. Sœur Harmon avait averti qu’à moins de s’humilier lui-même en confessant ses erreurs, il terminerait bientôt sa carrière. Tous comprirent que c’était une prédiction qu’il allait d’une certaine façon se suicider. » GMA 189.2

Ce qui suit est la suite de l’affaire : GMA 189.3

« Après que son petit troupeau l’ait quitté, il devint mélancolique, et peu après il perdit la raison, refusant de manger quoi que ce soit préparé par les méchants. Il n’avait pas entendu parler de mon retour du Massachusetts lorsque je lui apportai son dîner. Il demanda, alors qu’il tendait sa main squelettique à travers la petite ouverture d’une fenêtre, “Dieu vous a-t-il envoyé m’apporter cela, Sœur Marion ?” Puis, remarquant mon hésitation à répondre, il refusa d’y goûter. Son état lamentable, confiné dans une petite chambre chez son frère (un incroyant), me rappela l’avertissement que le ciel lui avait si aimablement envoyé, et qu’il rejetait si obstinément. Deux jours après cette triste visite, il fut conduit dans sa famille, et là il termina bientôt sa vie en se suicidant, en faisant une corde avec ses draps. » 30 GMA 189.4

UNE PRÉDICTION ACCOMPLIE

Au cours de l’été 1845, à l’invitation d’Otis Nichols, Mlle Harmon visita le Massachusetts, et sa sœur Sarah l’accompagnait. Elles s’installèrent chez la famille de M. Nichols. Lui et sa femme les transportaient dans son attelage, et les emmenaient dans différents endroits pour tenir des réunions, dans lesquelles Mlle Harmon donnait son témoignage. C’est ainsi qu’elle a pu visiter Boston, Roxbury, et Carver. Au moment de leur deuxième visite à Boston, Mass., il survint un incident très intéressant. GMA 189.5

Il y avait dans Boston et les environs un groupe de personnes fanatiques qui soutenaient aussi que le travail était un péché ; leur message principal était, « Vendez ce que vous avez, et faites des aumônes. » Ils disaient qu’ils vivaient pendant le Jubilé, que la terre devait se reposer, et que les pauvres devaient être pris en charge sans travailler. Sargent, Robbins, et quelques autres en étaient les meneurs. Ils dénonçaient les visions comme étant du diable, car leurs propres erreurs avaient été montrées. Ils étaient sévères avec tous ceux qui ne croyaient pas comme eux. GMA 189.6

Tandis que Mlle Harmon et sa sœur étaient en visite chez M. Nichols, Sargent et Robbins vinrent de Boston pour obtenir de lui une faveur, disant qu’ils étaient venus pour une visite, et pour rester la nuit chez lui. M. Nichols répondit qu’il était heureux qu’ils fussent venus, car Mlles Sarah et Ellen Harmon étaient dans la maison, et il souhaita qu’ils fissent leur connaissance. Ils changèrent aussitôt d’avis, et ne purent pas être persuadés d’entrer dans la maison. M. Nichols demanda si Ellen pourrait relater son message à Boston, et s’ils l’écouteraient puis jugeraient. « Oui, » dirent-ils, « venez à Boston sabbat prochain [c’est-à-dire dimanche, car ils n’avaient pas encore accepté le sabbat] ; nous aimerions avoir le privilège de l’entendre. » GMA 189.7

M. Nichols me raconta cela chez lui, à Dorchester, en 1858. Il dit qu’il fit tous ses préparatifs pour aller à Boston le sabbat matin avec son attelage pour emmener Mlle Harmon à la réunion proposée. Ce soir-là, pendant le culte de famille, elle eut une vision. Après en être sortie, elle dit, « Frère Nichols, je ne vais pas à Boston demain ; le Seigneur m’a montré que je dois aller à Randolph. Il a un travail pour moi là-bas. » M. Nichols avait une grande estime pour sa parole. Il avait promis de l’emmener à Boston le jour suivant, et il demanda avec anxiété, « Que dois-je faire de ma promesse à Sargent et Robbins ? » « Ne vous souciez pas de ça, » déclara Mlle Harmon, « le Seigneur m’a ordonné d’aller dans la direction opposée. » « Ça alors, » déclara M. Nichols, « Je ne comprends pas cela. » « Le Seigneur m’a montré que nous comprendrions lorsque nous arriverons là-bas », déclara Mlle Harmon. « Eh bien ! », dit M. Nichols, « il ne vous est pas possible d’y aller si ce n’est que nous vous y emmenions, mais je ne sais pas comment je vais expliquer la chose aux frères de Boston. » GMA 190.1

M. Nichols déclara en outre que « Sœur Harmon vit leur hypocrisie en vision, qu’il n’y aurait pas de réunion à Boston ce sabbat, que Sargent, Robbins, et d’autres personnes opposées aux visions se réuniraient avec le grand groupe de Randolph (à 21 kilomètres de Boston) pendant le sabbat ; que nous devions rencontrer les opposants à Randolph, lors de leur réunion de sabbat, et que là elle aurait un message à leur donner, qui convaincrait les gens honnêtes, sans préjugés, et ils sauraient si sa vision était du Seigneur ou de Satan. » Au lieu d’aller à Boston et ensuite à Randolph, ce qui aurait fait une distance de trente-cinq kilomètres, ils allèrent directement à Randolph, et y arrivèrent vers l’heure de la réunion. Là, ils trouvèrent ceux-là mêmes qui avaient accepté de les rencontrer à Boston. M. Nichols dit alors, « Je comprends maintenant. » GMA 190.2

Cet effort de Sargent et Robbins d’éluder le témoignage de Mlle Harmon, et la manière par laquelle elle fut guidée pour les rencontrer, eut une grande influence sur l’esprit de certains qui étaient présents. De la réunion elle-même, je vais emprunter le récit donné par M. Nichols : GMA 190.3

DES DÉMONSTRATIONS REMARQUABLES

« Sœur Ellen entra en vision avec des manifestations extraordinaires, et continua de parler en vision d’une voix claire, qui put être clairement comprise par toutes les personnes présentes, jusqu’au coucher du soleil. Sargent, Robbins, et French étaient très exaspérés, ainsi qu’excités, d’entendre Sœur Ellen parler en vision, visions qu’ils déclaraient être du diable ; ils épuisaient toute leur influence et leur force physique pour détruire l’effet de la vision. Ils s’unissaient en chantant très fort, puis parlaient et lisaient la Bible à haute voix alternativement, afin qu’Ellen ne soit pas entendue, jusqu’à ce que leurs forces fussent épuisées, et leurs mains tremblaient tant qu’ils ne pouvaient pas lire la Bible, mais au milieu de toute cette confusion et de ce bruit, la voix claire et stridente d’Ellen, parlant en vision, était clairement entendue par toutes les personnes présentes. L’opposition de ces hommes continua aussi longtemps qu’ils pouvaient parler et chanter, malgré certains de leurs propres amis qui les réprimandèrent et leur demandèrent d’arrêter. Mais Robbins dit, “Vous vous prosternez devant une idole : vous adorez un veau d’or.” GMA 191.1

M. Thayer, le propriétaire de la maison, n’était pas entièrement convaincu que sa vision fut du diable, comme Robbins le déclarait. Il voulait la tester d’une certaine façon. Il avait entendu dire que des visions d’origine satanique étaient arrêtées en ouvrant la Bible et en la posant sur la personne en vision, et demanda à Sargent s’il voulait la tester de cette façon, ce qu’il refusa de faire. Alors M. Thayer prit une lourde, grosse Bible de famille in-quarto qui était sur la table, rarement utilisée, l’ouvrit, et la posa ouverte sur la poitrine d’Ellen en vision, car elle était inclinée en arrière contre le mur dans le coin de la pièce. Dès que la Bible fut posée sur elle, elle se mit sur ses pieds, et alla au milieu de la pièce, la Bible ouverte dans une main, et l’éleva aussi haut qu’elle le pouvait et, les yeux regardant en l’air, déclara d’une manière solennelle, “le témoignage inspiré de Dieu”, ou des paroles équivalentes. Et puis, gardant la Bible tendue à bout de bras, les yeux regardant vers le haut et pas vers la Bible, elle continua, avec son autre main, à tourner les pages pendant longtemps, et plaçait son doigt sur certains passages, et les récitaient correctement d’une voix solennelle. Plusieurs, qui étaient présents, vérifièrent les passages que son doigt indiquait, pour voir si elle les récitait correctement, car à ce moment ses yeux regardaient en l’air. Certains de ces passages étaient des jugements contre les méchants et les blasphémateurs ; et d’autres des mises en garde et des instructions relatives à notre condition actuelle. GMA 191.2

SA VISION LA PLUS LONGUE, DE PLUS DE 6 HEURES

Dans cet état, elle continua toute l’après-midi, presque jusqu’au coucher du soleil, puis elle sortit de la vision. Quand Ellen en vision se mit sur ses pieds, la lourde Bible ouverte à la main, et marcha dans la chambre, récitant le passage de l’Écriture, Sargent, Robbins, et French furent réduits au silence. Pendant le reste du temps, ils furent troublés, ainsi que beaucoup d’autres ; mais ils fermèrent les yeux, et bravèrent la chose sans exprimer leurs sentiments. » GMA 191.3

LE MARIAGE DE MLLE HARMON

Le 30 août 1846, Mlle E. G. Harmon et James White furent unis par le mariage, et ils travaillèrent ensemble à faire progresser le message. Au cours de l’année 1847, leurs travaux étaient principalement limités au Maine et au Massachusetts. GMA 192.1

Le premier sabbat d’avril, Mme White reçut une vision très intéressante, chez Stockbridge Howland, Topsham, où les réunions avaient habituellement lieu. Cette vision est celle mentionnée dans Premiers Écrits, dans laquelle elle eut une vue du sanctuaire et de son mobilier, du temps de détresse, des saints fuyant les villes, des méchants les entourant, de leur délivrance à la voix de Dieu, du jubilé, de la venue du Seigneur sur un char nuageux, etc. Il peut être bon de mentionner certains de ses mouvements alors qu’elle avait cette vision. GMA 192.2

PLUSIEURS BIBLES UTILISÉES PENDANT UNE VISION

Mme Frances Lunt (la fille de S. Howland), m’a déclaré le 19 janvier 1890 : GMA 193.1

« Il y avait dans un coin de la pièce où les réunions avaient lieu, une table sur laquelle étaient un certain nombre de livres de toutes sortes, parmi lesquels se trouvaient plusieurs Bibles de taille ordinaire. Lorsqu’elle fut en vision, Mme White se leva, se dirigea vers la table, prit une Bible sans toucher un autre livre. Sa main gauche maintenait la Bible ouverte au-dessus de sa tête, et avec l’index de la main droite elle indiqua le texte de l’Écriture qu’elle récita alors qu’elle était devant la personne à qui il était destiné, puis elle plaça le livre ouvert sur la poitrine de la personne devant laquelle elle avait répété l’Écriture. Retournant à la table, elle prit une autre Bible, et de la même manière récita un autre texte de l’Écriture et plaça la Bible ouverte sur la poitrine de la personne à qui elle s’adressait. Elle répéta cela pour environ une demi-douzaine de personnes ; après quoi, d’une manière gracieuse, elle prit sa place sur une chaise, tandis que ses yeux étaient tout le temps dirigés vers le haut et loin du livre. » GMA 193.2

Mme Truesdail commente cela : GMA 193.3

« J’étais présente [en avril 1847] lorsque Sœur White alla vers la table et prit les Bibles, l’une après l’autre, parmi tous les livres qui étaient sur la table, posant la Bible sur la poitrine de la personne pour qui elle avait un texte de l’Écriture. Elle faisait cela tout en ayant les yeux levés vers le ciel. À cette occasion, elle tint la Bible au-dessus de sa tête tout en me parlant, puis elle la posa sur ma poitrine. Le passage qu’elle m’a donné était 2 Corinthiens 6:17. » 31 GMA 193.4

Dans une lettre de Mme Frances Lunt, elle donne les noms de trois individus qui étaient présents à cette occasion, et sur lesquels les Bibles furent posées pendant que Mme White leur parlait sur le texte leur correspondant, et parmi ces noms était celui de Mme Truesdail. GMA 193.5

LE PREMIER TRAVAIL FUT PARMI LES CROYANTS ADVENTISTES

Le travail de Mlle Harmon, sous la direction du don prophétique, de janvier 1845 au printemps de 1846, près de dix-huit mois, était destiné à ceux qui croyaient en la proche venue du Christ, avec qui elle s’était associée auparavant. Depuis la fin des deux mille trois cents jours (le 22 octobre 1844) jusqu’à ce que la cause de leur désappointement et la nature de l’événement qui s’était produit alors fussent comprises, les croyants étaient en danger de dériver dans des vues erronées, ou d’abandonner entièrement leur expérience passée. Son message pour eux était : « Le mouvement passé était de Dieu. Gardez la foi. Le Seigneur a encore un travail pour son peuple. Étudiez la Bible. Recherchez la Parole, et vous trouverez la lumière. » GMA 193.6

Cette instruction est en harmonie avec le plan du Seigneur. Son but a toujours été que ses messages particuliers pour son peuple soient, en leur temps, tirés de sa Parole, puis le don de prophétie venait « en second », pour confirmer et fortifier les croyants. GMA 194.1

Une illustration frappante de ce fait se trouve dans le cas de Corneille tel qu’il est raconté dans les Actes des Apôtres. Un ange de Dieu lui apparut et lui donna une vision dans sa propre maison. Cet ange connaissait bien les vérités de l’évangile, et il aurait pu l’enseigner à Corneille, mais il fut envoyé pour servir quelqu’un qui était héritier du salut en donnant une vision à Corneille. Il lui assura que ses dévotions et sa consécration étaient acceptées par le Seigneur. Il ne lui prêcha pas l’évangile, mais lui dit simplement d’appeler Pierre, qui logeait chez Simon le tanneur, à Joppé. Pierre vint et proclama l’évangile de Christ à Corneille à travers les Écritures. GMA 194.2

PLACE DU DON DE PROPHÉTIE

À ce point, il peut être bon de noter l’ordre du développement des dons spirituels, comme le Seigneur l’a indiqué dans sa parole. Paul y fait allusion dans sa lettre aux Corinthiens, où il dit, « Dieu a établi dans l’église premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes » (1 Corinthiens 12:28). GMA 194.3

Lorsque nous regardons la déclaration de l’apôtre concernant la relation de ces dons dans l’œuvre évangélique, nous voyons aussitôt pourquoi cet ordre est observé. Lorsque nous comparons ces dons, Paul dit : « Par conséquent, les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les non-croyants ; la prophétie, au contraire, est un signe, non pour les non-croyants, mais pour les croyants » (1 Corinthiens 14:22). L’ordre du Seigneur est que ses messages particuliers pour le monde fussent tirés de sa Parole ; en conséquence il pousse les hommes à étudier les Écritures, et à aller comme apôtres, portant les messages du Seigneur, les proclamant basés sur la Bible, qui résista à l’épreuve du temps. Au fur et à mesure que des croyants sont établis, le don de prophétie vient « en second », accomplissant sa part « pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ » (Éphésiens 4:12). GMA 194.4