TÉMOIGNAGES sur l’Ecole du Sabbat

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Chapitre 16—Le manque de moniteurs consacrés

Ceux qui s’engagent dans l’œuvre de l’Ecole du Sabbat devraient être des hommes et des femmes à la foi bien trempée et aux chaudes sympathies, fervents d’esprit, intéressés à tout ce qui concerne la cause du Christ, placés eux-mêmes sur l’autel du sacrifice et présentant des « supplications avec de grands cris et avec larmes » en faveur de la conversion de la jeunesse qui leur est confiée. Vous qui désirez travailler pour le Seigneur dans cette branche de l’œuvre, crucifiez toute ambition égoïste. « Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. » Que la première ambition de cet ouvrier-là soit d’enseigner à la jeunesse à faire son devoir dans la crainte de Dieu et en toute simplicité. TES 72.1

Le grand besoin dont souffre l’Ecole du Sabbat, ce n’est pas l’absence de rouages administratifs mais bien plutôt celle de la connaissance des choses spirituelles. A quel point la nécessité du baptême de l’Esprit ne se fait-elle pas sentir chez les moniteurs parmi lesquels il susciterait de véritables missionnaires, et comme il devient urgent d’exiger de nos propres facultés le maximum de rendement dans le but de toujours mieux pénétrer les vérités de la Parole de Dieu ! Que les moniteurs prient quotidiennement pour recevoir la lumière d’en haut s’ils veulent être en mesure de révéler à l’esprit de la jeunesse les trésors du Livre sacré ! Pourquoi ne s’humilieraient-ils pas devant le Seigneur, permettant ainsi au Saint-Esprit de laisser l’empreinte de sa présence sur leur caractère et le travail qu’ils accomplissent ? Il y a beaucoup trop de présomption parmi ceux qui sont engagés dans l’œuvre de l’Ecole du Sabbat, trop de routine et tout cela tend à éloigner l’âme de la Source de l’eau vive. TES 72.2

Il fut un temps, dans l’histoire de notre dénomination, où des hommes en place dans l’Eglise sentaient le besoin de demander conseil à ceux qui avaient de l’expérience, où ils comprenaient la nécessité d’être dirigés par le Seigneur dans tout ce qui concernait son œuvre. Mais ce temps est passé et le véritable esprit missionnaire s’est retiré du cœur de beaucoup de ceux qui professent être ouvriers avec Dieu. Le Seigneur désire que ceux qui occupent un poste de responsabilité dans l’Ecole du Sabbat possèdent un esprit missionnaire les poussant à se rendre dans les foyers non loin de leur église pour faire connaître la lumière de la vie à ceux qui vivent dans les ténèbres. Leur tâche ne se borne pas à celle qui leur est officiellement confiée à l’exclusion de toute autre touchant au salut des inconnus journellement côtoyés. Les besoins sont immenses et, en cherchant à y répondre, ils acquerront une expérience précieuse, élargiront leurs horizons et affineront leurs sentiments. TES 73.1

Il est dans les plans de Dieu que jeunes gens et jeunes filles fondés et enracinés dans la foi profitent des moyens propres à élargir leur conception de l’œuvre du Seigneur. Que ceux donc qui ont une expérience solide des choses spirituelles fréquentent des séminaires et des collèges où on leur enseignera la manière de rencontrer leurs futurs interlocuteurs sur leur propre terrain. Ils achèveront ainsi leur éducation et deviendront des porte-flambeaux aux yeux de ceux avec lesquels ils sont appelés à vivre. Les obstacles ne leur seront pas épargnés lorsqu’ils présenteront la vérité, mais ils n’en sentiront que mieux leur dépendance de Dieu, et celle-ci les conduira à rechercher la sagesse d’en haut dans le but d’exercer une influence salutaire sur ceux en faveur desquels ils ont engagé la latte. TES 73.2

En donnant son Fils au monde pour qu’il vienne y donner sa vie en expiation à la place de l’homme déchu, Dieu a fait sa part, car c’est le Ciel tout entier qui fut ainsi donné. En retour, il attend la collaboration de ceux qui ont la connaissance de l’amour du Christ. Que personne donc ne pense qu’à cause de sa pauvreté ou de son humble condition sociale, il ne peut rien faire pour le Seigneur. L’œuvre du Christ, Majesté du ciel, commença dans la pauvreté et l’humiliation. Joseph et Marie étaient des gens du peuple et le Prince de la Vie travailla de ses mains à l’établi de ‘charpentier, contribuant à subvenir aux besoins de sa famille terrestre. Ayant pris place dans le monde au titre de simple ouvrier, il éprouve la plus vive sympathie à l’égard de ceux qui, au milieu des difficultés, luttent pour acquérir la connaissance. Si ceux qui ne jouissent pas des avantages qu’ils aimeraient posséder, considéraient la vie de privations, de pauvreté et d’humiliations que le Christ supporta par amour pour eux, ils reconnaîtraient qu’ils n’ont pas lieu d’être tristes ou découragés. Celui qui veut travailler pour Dieu a besoin d’une confiance implicite en lui, et d’être convaincu que c’est par une foi simple et vivante, soutenue par l’Esprit, qu’il peut devenir, si humble soit-il, un puissant instrument entre les mains de Dieu pour le salut des âmes. En effet, une expérience véritable dans le domaine spirituel ne s’acquiert pas sans qu’il en coûte. — Sabbath School Worker, septembre 1892. TES 74.1