Témoignages pour l'Eglise, vol. 1

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Chapitre 96 — Le jugement

Au matin du 23 octobre 1879, vers deux heures, l'Esprit du Seigneur reposa sur moi et je contemplai les scènes du jugement à venir. Les mots me manquent pour donner une description exacte des scènes qui passèrent devant moi et de l'effet qu'elles produisirent sur mon esprit. TE1 597.1

Le grand jour du jugement de Dieu paraissait être venu. Dix mille millions d'êtres étaient assemblés devant un grand trône, sur lequel était assis un personnage d'apparence majestueuse. Plusieurs livres étaient devant lui et sur la couverture de chacun d'eux, en lettres d'or qui paraissaient de flamme, on lisait: “Grand Livre du Ciel.” L'un de ces livres, contenant les noms de ceux qui faisaient profession de croire à la vérité, fut alors ouvert. Je perdis immédiatement de vue la foule innombrable qui se tenait autour du trône et mon attention fut attirée sur ceux-là seulement qui faisaient profession d'être des enfants de la lumière et de la vérité. Pendant qu'on lisait leurs noms, et que leurs bonnes actions étaient mentionnées, leurs visages s'éclairaient d'une sainte joie qui se reflétait dans toutes les directions. Mais ce n'est pas cela qui fit la plus forte impression sur moi. TE1 597.2

Un autre livre fut ouvert où étaient inscrits les péchés de ceux qui professaient croire à la vérité. Sous le titre général d'égoïsme, venaient de nombreux péchés. Chaque colonne avait un titre particulier et en dessous, en face de chaque nom, étaient écrites les moindres fautes. TE1 598.1

Sous le titre de convoitise, venaient l'hypocrisie, le vol, la fraude, l'avarice; sous celui d'ambition s'inscrivaient l'orgueil, la prodigalité; le titre de jalousie précédait la malice, l'envie et la haine; et l'intempérance figurait en tête d'une longue liste de crimes effrayants, tels que l'impudicité, l'adultère, l'abandon aux passions charnelles, etc. A cette vue, je fus remplie d'une angoisse inexprimable et je m'écriai: “Qui peut donc être sauvé? Qui paraîtra juste devant Dieu? Quels sont ceux dont les robes sont sans tache et qui se présenteront sans défaut devant un Dieu pur et saint?” TE1 598.2

A mesure que Dieu tournait lentement les pages du grand livre et que ses yeux s'arrêtaient sur ceux qui étaient devant lui, son regard paraissait les brûler jusqu'au fond de l'âme, et, au même moment, chaque action, chaque parole de leur vie passaient devant leur esprit aussi clairement que si elles eussent été écrites en lettres de feu. Ils se mirent à trembler et leurs visages devinrent pâles. Ils avaient d'abord paru devant le trône avec indifférence. Mais combien ils changèrent alors! Ils perdirent leur assurance et une terreur sans nom s'empara d'eux. Chacun redoutait d'être au nombre de ceux qui seraient trouvés trop légers. Tous les yeux étaient comme rivés sur la face de celui qui occupait le trône et à mesure que son œil scrutateur s'arrêtait solennellement sur ceux qui se tenaient devait lui, tous les cœurs frémissaient de crainte. Sans qu'une parole ait été prononcée, ils se sentaient condamnés. Dans l'angoisse de son âme, chacun d'eux confessait sa culpabilité et voyait avec une terrible clarté que ses péchés l'empêchaient de recevoir le précieux bienfait de la vie éternelle. TE1 598.3