Témoignages pour l'Eglise, vol. 1

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Chapitre 79 — La puissance de l'appétit

Une des plus fortes tentations que l'homme doive affronter, c'est celle de l'appétit. Il règne un rapport mystérieux et merveilleux entre le corps et l'esprit qui réagissent l'un sur l'autre. Le premier souci de la vie devrait être de conserver son corps en bonne condition pour que chaque organe de la machine vivante puisse jouer son rôle avec harmonie. Négliger le corps, c'est négliger l'esprit. Des corps maladifs et des esprits diminués ne peuvent glorifier Dieu. Se laisser aller à la gourmandise aux dépens de sa santé constitue un abus pernicieux. Ceux qui manquent de modération, dans le manger ou le boire, ou en quoi que ce soit, gaspillent leurs énergies physiques et diminuent leurs forces morales. La transgression des lois physiques se fera sentir un jour. TE1 476.1

Le Sauveur du monde savait que céder à son appétit entraîne la débilité physique et émousse les organes de la perception de telle sorte que les choses sacrées et éternelles ne peuvent plus être discernées. Il savait que le monde se laisse aller à la gourmandise et que cette faiblesse pervertit les énergies morales. La race humaine s'est tellement abandonnée à la satisfaction de ses appétits que, pour briser la force de cette habitude, le Fils de Dieu fut obligé de jeûner pendant près de six semaines. Quel effort devra faire le chrétien afin de triompher, comme Jésus, sur ce point! La force de la tentation qui nous incite à satisfaire un appétit perverti ne peut s'évaluer qu'à l'inexprimable angoisse du Christ durant ce long jeûne dans le désert. TE1 476.2

Le Sauveur savait que pour exécuter avec succès le plan du salut, il devait commencer l'œuvre de rédemption de l'homme au point même où la chute s'était produite. Adam pécha en s'abandonnant à son appétit. Afin de graver dans la conscience l'obligation absolue d'obéir à la loi de Dieu, le Christ commença l'œuvre de rédemption par une réforme des habitudes physiques de l'homme. Le déclin de la vertu et de la dégénérescence de la race doit être attribué surtout à la satisfaction d'un appétit perverti. TE1 477.1

Nous avons tous la responsabilité, et particulièrement les prédicateurs qui enseignent la vérité contenue dans la Parole, de triompher sur ce point. L'utilité d'un prédicateur sera bien plus considérable s'il a le contrôle de ses appétits et de ses passions, et sa force mentale et morale sera plus grande s'il associe le travail manuel à l'exercice intellectuel. Avec des habitudes de stricte tempérance, et en faisant travailler à la fois son corps et son esprit, il se rendra capable d'assumer une plus grande somme de travail et il préservera la lucidité de son esprit. S'il persévère dans cette voie, sa pensée et ses paroles couleront de source, l'exercice de la piété aura plus d'énergie et l'impression qu'il fera sur ses auditeurs sera plus marquée. TE1 477.2