Témoignages pour l'Eglise, vol. 1

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À Gethsémané

Alors que le Fils de Dieu se prosternait dans le jardin de Gethsémané, son angoisse spirituelle était si grande que de grosses gouttes de sang coulaient de ses pores. Il connut là l'horreur de la grande nuit qui l'entourait alors, car les péchés du monde reposaient sur lui. Il souffrait à la place de l'homme comme transgresseur de la loi divine. Ce fut l'heure de la tentation. La lumière de Dieu s'éloignait de lui et il se voyait aux prises avec la puissance des ténèbres. Dans son angoisse, il restait prostré sur le sol. Il comprenait que le courroux de son Père s'amassait sur lui, car il avait pris la coupe de douleur des lèvres de l'homme coupable et accepté de la boire lui-même, l'ayant échangée contre la coupe de bénédiction. La colère qui aurait dû retomber sur l'humanité allait maintenant s'abattre sur lui. C'est alors que la mystérieuse coupe trembla dans sa main. TE1 251.3

Jésus s'était souvent rendu à Gethsémané avec ses disciples pour la méditation et la prière. Ce refuge sacré leur était familier. Même Judas savait fort bien où conduire la foule criminelle afin de lui livrer Jésus. Mais jamais auparavant le Sauveur n'était venu là avec le cœur si chargé de tristesse. Ce n'est pas la souffrance physique qui fit chanceler le Fils de Dieu et qui arracha de ses lèvres, en présence de ses disciples, ces paroles: “Mon âme est triste jusqu'à la mort; restez ici, et veillez avec moi.” Matthieu 26:38. TE1 252.1

S'éloignant d'eux de quelques pas, mais restant à portée de la voix, il se jeta sur sa face et pria ainsi: “Mon Père, s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.” Verset 39. Les péchés du monde étaient sur lui et l'écrasaient. Le sentiment de la colère de son Père, provoquée par le péché, brisa son cœur angoissé et fit couler de son front des grumeaux de sang qui roulèrent sur ses joues pâles puis tombèrent sur le sol. TE1 252.2