Éducation
Chapitre 14 — Science et Bible
Qui ne reconnaît chez eux la preuve que la main de l'Eternel a fait tout cela. Job 12:9.
Puisque le livre de la nature et le livre de la révélation sont issus à l'origine de la même intelligence, ils ne peuvent que s'accorder. De façons différentes, dans des langages différents, ils attestent les mêmes vérités. La science découvre sans cesse de nouvelles merveilles et aucune de ses recherches, si nous les comprenons bien, n'entre en contradiction avec la révélation divine. La nature et la parole écrite s'éclairent mutuellement. Elles nous font connaître Dieu en nous enseignant certains aspects des lois à travers lesquelles il agit. Éd 145.1
Toutefois des conclusions erronées tirées de faits naturels ont poussé les hommes à imaginer que la science et la révélation s'opposaient; et dans un désir profond de rétablir l'harmonie, on a adopté pour les Ecritures des interprétations qui sapent et détruisent l'autorité de la Parole de Dieu. On a pensé que la géologie était en contradiction flagrante avec l'interprétation littérale du récit mosaïque de la création. Il a fallu des millions d'années — est-il proclamé — pour que le monde sorte du chaos; alors, pour adapter la Bible à cette prétendue révélation de la science, on a considéré que chaque jour de la création recouvrait une période infiniment longue: des milliers ou même des millions d'années. Éd 145.2
Une telle conclusion est totalement déplacée. Le récit de la Bible ne se contredit ni ne contredit la nature. Du premier jour consacré au travail de la création, il est dit: “Il y eut un soir et il y eut un matin: ce fut un jour.” Genèse 1:5. Chacun des six jours de la création est présenté de façon analogue. La parole inspirée nous déclare que chacune de ces périodes a été un jour, avec un soir et un matin, comme tous les autres jours depuis lors. En ce qui concerne le travail de création lui-même, la Bible nous dit: “Car il dit, et [la chose] arrive; il ordonne, et elle existe.” Psaumes 33:9. Combien de temps fallait-il donc à Celui qui peut ainsi appeler à la vie des mondes innombrables, pour faire sortir la terre du chaos? Pour rendre compte de ses œuvres, devons-nous dénaturer sa Parole? Éd 146.1
Il est vrai que des vestiges trouvés en terre attestent l'existence d'hommes, d'animaux, de plantes beaucoup plus grands que ceux que nous connaissons. On les considère comme des preuves d'une existence végétale et animale antérieure au temps du récit mosaïque. Mais l'histoire telle que nous la trouvons dans la Bible nous fournit d'abondantes explications à ce sujet. Avant le déluge, le développement de la faune et de la flore était incomparablement supérieur à ce qu'il est maintenant. Au moment du déluge, la surface de la terre fut brisée, d'importants changements eurent lieu et la croûte terrestre se reconstitua, renfermant en son sein de nombreux témoignages de la vie antédiluvienne. Les immenses forêts enfouies sous terre au temps du déluge se transformèrent pour devenir d'immenses bassins houillers et des gisements de pétrole si précieux à notre confort d'aujourd'hui. Tous ces faits, au fur et à mesure qu'on les découvre, se révèlent être autant de témoins muets de la véracité de la Parole divine. Éd 146.2
Une autre théorie va de pair avec la théorie de l'évolution de la terre: c'est celle qui rattache l'homme, couronnement de la création, à une ascendance de quadrupèdes, de mollusques et de bactéries. Éd 147.1
Mesurons les occasions de recherche qui s'offrent à l'homme, la brièveté de sa vie; voyons combien son action est limitée, combien sa vision des choses est restreinte, ses erreurs de conclusion nombreuses et importantes, surtout en ce qui concerne les faits considérés comme antérieurs à l'époque biblique; à quel rythme les prétendues démonstrations scientifiques sont revues ou rejetées; avec quelle promptitude on ajoute ou on retranche de temps à autre quelques millions d'années à la période présumée être celle de l'évolution de la terre; à quel point les théories avancées par les savants diffèrent les unes des autres. Face à tout cela, accepterons-nous, pour avoir le privilège de descendre de bactéries, de mollusques et d'anthropoïdes, de rejeter cette déclaration de la Parole sainte, si grande en sa simplicité: “Dieu créa l'homme à son image: il le créa à l'image de Dieu.” Genèse 1:27. Répudierons-nous cet arbre généalogique — plus noble que celui d'un roi — “fils d'Adam, fils de Dieu”? Luc 3:38. Éd 147.2
Bien comprises, les découvertes de la science et les expériences de la vie s'avèrent être en parfait accord avec le témoignage que nous donnent les Ecritures de l'œuvre incessante de Dieu dans la nature. Éd 147.3
Dans l'hymne rapportée par Néhémie, les Lévites chantent ainsi: “C'est toi, Eternel, toi seul, qui as fait les cieux, les cieux des cieux et toute leur armée, la terre et tout ce qui est sur elle, les mers et tout ce qu'elles renferment. A tout cela, tu donnes la vie...” Néhémie 9:6. Éd 147.4
L'Ecriture déclare le travail de la création achevé en ce qui concerne notre terre: “Les œuvres de Dieu étaient [...] faites depuis la fondation du monde.” Hébreux 4:3. Mais Dieu continue de sa toute-puissance à soutenir ses créatures. Il n'y a pas de mécanisme qui une fois mis en mouvement continue sur sa propre lancée pour que le cœur batte de lui-même, que la respiration s'effectue seule. Chaque souffle, chaque battement prouve que celui en qui nous avons “la vie, le mouvement, l'être” (Actes 17:28) veille sur nous. Toute créature, du plus minuscule insecte jusqu'à l'homme, dépend chaque jour de la providence divine. Éd 148.1
Tous ces animaux mettent leur espoir en toi,
Pour que tu leur donnes leur nourriture en son temps.
Tu la leur donnes et ils la recueillent;
Tu ouvres la main et ils se rassasient de biens.
Tu caches ta face; ils sont épouvantés;
Tu leur retires le souffle: ils expirent
Et retournent dans leur poussière.
Tu envoies ton souffle: ils sont créés,
Et tu renouvelles la face du sol. Psaumes 104:27-30.
Éd 148.2
Il étend le septentrion sur le vide,
Il suspend la terre sur le néant.
Il renferme les eaux dans ses nuages,
Et les nuées ne crèvent pas sous leur poids. [...]
Il a tracé un cercle à la surface des eaux,
Jusqu'à la limite entre la lumière et les ténèbres.
Les colonnes du ciel s'ébranlent
Et s'étonnent à sa menace.
Par sa force il fait trembler la mer, [...]
Par son souffle le ciel devient immaculé,
Sa main transperce le serpent fuyard.
Si telles sont les moindres de ses actions, — Et combien léger est l'écho que nous en percevons — ,
Alors qui comprendra le tonnerre de sa puissance? Job 26:7-14.
Éd 148.3
L'Eternel [fraye] son chemin dans le tourbillon,
dans la tempête,
Les nuées sont la poussière de ses pieds. Nahum 1:3.
Éd 149.1
La puissance qui s'exerce à travers la nature entière et qui nourrit toutes choses n'est pas, comme l'affirment certains savants, un pur principe, une énergie en action qui s'insinue partout. Dieu est esprit; et pourtant c'est une personne, puisque l'homme a été fait à son image. Il s'est révélé à nous à travers son Fils en tant que personne. Jésus, rayonnement de la gloire du Père, et “expression de son être” (Hébreux 1:3), était sur terre semblable aux hommes. C'est une personne, notre Sauveur, qui vint dans le monde, qui remonta aux cieux, où il intercède pour nous. Devant le trône de Dieu il parle en notre faveur “comme un fils d'homme”. Daniel 7:13. Éd 149.2
L'apôtre Paul, guidé par le Saint-Esprit, déclare à propos du Christ que “tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses et tout subsiste en lui”. Colossiens 1:16, 17. La main qui soutient les mondes dans l'espace, qui maintient dans un ordre parfait, dans une activité incessante toutes choses à travers l'univers est celle de Jésus cloué pour nous sur la croix. Éd 149.3
La grandeur de Dieu échappe à notre compréhension. “L'Eternel a son trône dans les cieux” (Psaumes 11:4); cependant, par son esprit, il est présent partout. Il connaît intimement chacune de ses œuvres, il s'intéresse personnellement à chacune. Éd 149.4
Qui est semblable à l'Eternel, notre Dieu?
Il s'élève très haut pour siéger; Il s'abaisse pour regarder
Les cieux et la terre. Psaumes 113:5, 6.
Éd 149.5
Où irais-je loin de ton Esprit
Et où fuirais-je loin de ta face?
Si je monte aux cieux, tu y es;
Si me couche au séjour des morts, t'y voilà.
Si je prends les ailes de l'aurore,
Et que j'aille demeurer au-delà de la mer,
Là aussi ta main me conduira,
Et ta droite me saisira. Psaumes 139:7-10.
Éd 150.1
Tu sais quand je m'assieds et quand je me lève,
Tu comprends de loin ma pensée;
Tu sais quand je marche et quand je me couche,
Et tu pénètres toutes mes voies...
Tu m'entoures par derrière et par devant,
Et tu mets ta main sur moi.
Une telle science est trop merveilleuse pour moi,
Trop élevée pour que je puisse la saisir. Psaumes 139:2, 3, 5, 6.
Éd 150.2
C'est le Créateur de toutes choses qui a fait en sorte que les moyens soient adaptés aux fins, les remèdes aux besoins. C'est lui qui a veillé à ce que, dans le monde matériel, chaque désir légitime soit satisfait. Lui qui a engendré l'âme humaine, avec ses aptitudes à savoir et aimer. Et il n'est pas dans la nature de Dieu de laisser les demandes de l'âme sans réponse. Aucun principe impalpable, aucune substance impersonnelle, aucune abstraction ne pourra assouvir les besoins et les aspirations des hommes aux prises dans cette vie avec le péché, la tristesse et la souffrance. Il ne peut suffire de croire dans la loi et dans la puissance, dans des choses qui n'éprouvent aucun sentiment de compassion, qui n'entendent jamais les appels au secours. Nous avons besoin d'un bras puissant qui nous soutienne, d'un ami parfait qui ait pitié de nous. Nous avons besoin de serrer une main chaleureuse, de nous confier en un cœur plein de tendresse. Et Dieu dans sa Parole se révèle tel. Éd 150.3
Celui qui étudie en profondeur les mystères de la nature prendra pleinement conscience de son ignorance et de sa faiblesse. Il comprendra qu'il existe des abîmes qu'il ne peut sonder, des sommets qu'il ne peut atteindre, des secrets qu'il ne peut pénétrer, de vastes champs de connaissances qu'il ne peut approfondir. Il pourra dire, avec Newton: “Je m'imagine avoir été un jeune garçon qui a joué sur la plage, qui a trouvé parfois un caillou mieux poli, une coquille plus gracieuse tandis que le grand océan des vérités étalait devant lui son mystère.” Éd 151.1
Ceux qui étudient en profondeur la science sont contraints de reconnaître qu'un pouvoir infini est à l'œuvre dans la nature. Pour l'homme livré à sa seule raison, les enseignements de la nature ne peuvent qu'être contradictoires et décevants. Ils ne pourront être correctement interprétés qu'à la lumière de la révélation. “C'est par la foi que nous comprenons.” Hébreux 11:3. Éd 151.2
“Au commencement Dieu...” Genèse 1:1. C'est là seulement que l'esprit agité de questions incessantes, comme la colombe qui se réfugiait dans l'arche, trouve le repos. L'amour de Dieu se trouve partout, en haut, en bas, au-delà, il est à l'œuvre en toutes choses pour accomplir “tous les desseins bienveillants de sa bonté”. 2 Thessaloniciens 1:11. Éd 151.3
“Les (perfections) invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient fort bien depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages.” Romains 1:20. Mais leur témoignage ne peut être compris qu'avec l'aide du divin Maître. “Qui donc, parmi les hommes, sait ce qui concerne l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui? De même, personne ne connaît ce qui concerne Dieu, si ce n'est l'Esprit de Dieu.” 1 Corinthiens 2:11. Éd 151.4
“Quand il sera venu, lui, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité.” Jean 16:13. C'est seulement par l'Esprit, qui, au commencement “planait au-dessus des eaux”, par la Parole par laquelle “tout a été fait”, par “la véritable lumière qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme”, que le témoignage de la science peut être correctement interprété. C'est sous leur direction uniquement que nous pouvons discerner les vérités les plus profondes. Éd 152.1
Ce n'est que si nous nous remettons entre les mains du Dieu omniscient que nous pourrons, en étudiant ses œuvres, modeler nos pensées sur les siennes. Éd 152.2