Éducation
Chapitre 21 — Etude de la physiologie
Je suis une créature merveilleuse. Psaumes 139:14.
Etant donné que l'esprit et l'âme s'expriment au moyen du corps, l'énergie mentale et l'énergie spirituelle dépendent dans une grande mesure de la robustesse et de l'activité de ce corps; tout ce qui favorise la santé physique favorise également le développement d'un esprit solide et d'un caractère équilibré. Sans la santé, personne ne peut concevoir clairement ses obligations envers soi-même, ses semblables, son Créateur, ni, à plus forte raison, s'en acquitter entièrement. Il faut donc veiller sur la santé aussi attentivement que sur le caractère. A la base de tout effort d'éducation il devrait y avoir une connaissance assurée de la physiologie et de l'hygiène. Éd 221.1
Quoique les bases de la physiologie soient maintenant assez bien comprises, l'indifférence aux principes de santé est inquiétante. Parmi ceux mêmes qui les connaissent il y en a peu qui les appliquent. On suit ses penchants, ses instincts aussi aveuglément que si le hasard seul dirigeait la vie, et non des lois précises et immuables. Éd 221.2
La jeunesse, dans la fraîcheur et l'ardeur de la vie, ne mesure pas pleinement l'énergie débordante qui l'anime. Ce trésor plus précieux que l'or, plus nécessaire aux progrès que le savoir, la condition sociale, les richesses — comme il est peu apprécié, comme il est imprudemment gaspillé! Combien d'hommes, sacrifiant leur santé à l'argent, au pouvoir, sont tombés, impuissants, juste avant d'atteindre l'objet de leurs désirs, tandis que d'autres, au corps plus résistant, s'emparaient du prix convoité! Combien ont été amenés par un état morbide, résultat de leur négligence à l'égard des lois de la santé, à des pratiques funestes, et à sacrifier tout espoir pour ce monde et le monde à venir! Éd 222.1
Par l'étude de la physiologie, les élèves devraient être amenés à estimer la vigueur physique à sa juste valeur et à apprendre à la préserver, à la développer pour qu'elle participe de son mieux à la victoire dans la bataille de la vie. Éd 222.2
Il faut que les enfants apprennent très tôt les rudiments de la physiologie et de l'hygiène, dans des leçons simples et faciles. Ce travail devrait être commencé par les mères, à la maison, et continué avec soin à l'école. Au fur et à mesure que les enfants avancent en âge, leurs connaissances dans ce domaine devraient grandir jusqu'à ce qu'ils soient capables de se prendre en charge. Ils devraient comprendre combien il est important de se défendre contre la maladie en veillant à la bonne santé de chaque organe, et apprendre à venir à bout des affections et accidents banals. Toutes les écoles devraient enseigner la physiologie et l'hygiène et avoir, autant que possible, les moyens d'illustrer ces leçons sur l'agencement, le fonctionnement et le soin du corps. Éd 222.3
Certains sujets, qui ne sont pas inclus habituellement dans les études de physiologie, devraient attirer l'attention — des sujets d'une importance bien plus grande que beaucoup de ces détails techniques qui sont couramment enseignés aux étudiants dans cette discipline. Le point de départ de tout enseignement dans cette matière est le suivant: les jeunes devraient apprendre que les lois de la nature sont les lois de Dieu — au même titre que les préceptes du Décalogue. Les lois qui gouvernent notre organisme ont été écrites par Dieu sur chacun de nos nerfs, de nos muscles, sur chaque fibre de notre corps. Toute négligence, toute violation consciente de ces lois est une faute contre notre Créateur. Éd 222.4
Comme il est nécessaire, alors, qu'une connaissance approfondie de ces lois soit dispensée! Il faudrait accorder aux principes d'hygiène relatifs à la nourriture, à l'exercice, à la garde des enfants, aux soins donnés aux malades et à bien d'autres sujets semblables beaucoup plus d'attention qu'il n'est coutume de le faire. Éd 223.1
Les influences réciproques qu'exercent l'esprit sur le corps et le corps sur l'esprit doivent être soulignées. La puissance électrique du cerveau, stimulé par l'activité mentale, vivifie le corps entier et apporte ainsi une aide inestimable dans le combat contre la maladie. Il faut le mettre en évidence. Il faut montrer le pouvoir de la volonté, de la maîtrise de soi dans la protection et le recouvrement de la santé, le rôle déprimant et souvent désastreux de la colère, du mécontentement, de l'égoïsme, de l'impureté face à l'extraordinaire pouvoir vivifiant de la gaieté, de la générosité, de la reconnaissance. Éd 223.2
Il se trouve, dans l'Ecriture, une vérité d'ordre physiologique sur laquelle nous devons réfléchir: “Un cœur joyeux est un bon remède.” Proverbes 17:22. Éd 223.3
Dieu dit: “Que ton cœur garde mes commandements; car ils augmenteront la durée de tes jours, les années de ta vie et ta paix.” Proverbes 3:1, 2. “Car ils sont la vie pour ceux qui les trouvent, et pour tout leur corps c'est la santé.” Proverbes 4:22. “Les discours agréables sont un rayon de miel, douceur pour l'âme et remède pour le corps.” Proverbes 16:24. Éd 223.4
Il faut que les jeunes comprennent le sens profond de cette parole biblique: “Auprès de toi est la source de la vie”. Psaumes 36:10. Dieu n'est pas seulement à l'origine de toutes choses, il est la vie de tout ce qui vit. C'est sa vie que nous recevons avec le soleil, l'air pur et doux, la nourriture qui construit nos corps et nous donne des forces. C'est par sa vie que nous existons, à chaque heure, à chaque instant. Tous les dons divins, à moins qu'ils ne soient dénaturés par le péché, concourent à la vie, à la santé, à la joie. Éd 224.1
“Tout ce qu'il a fait est beau en son temps.” Ecclésiaste 3:11. Ce n'est pas en altérant l'ouvrage divin, mais c'est en s'accordant aux lois de celui qui a créé toutes choses et qui se plaît à leur beauté et à leur perfection que l'on atteindra la beauté véritable. Éd 224.2
Lors de l'étude du corps humain et de ses mécanismes, il faudra attirer l'attention sur la façon remarquable dont moyens et fins se correspondent, sur le travail harmonieux et l'interdépendance des organes. Son intérêt ainsi éveillé, l'étudiant saisira alors l'importance de l'éducation physique et le maître pourra alors l'aider à croître de son mieux et à prendre de bonnes habitudes. Éd 224.3
Une des premières choses à assurer est une attitude correcte, tant assise que debout. Dieu a créé l'homme “droit”, et désire qu'il en retire des bienfaits physiques, mais aussi mentaux et spirituels: grâce, dignité et assurance, courage et indépendance, toutes qualités favorisées par cette position. Que le maître enseigne par l'exemple et la parole. Qu'il montre ce qu'est une attitude correcte et insiste pour qu'elle soit observée. Éd 224.4
Viennent ensuite la respiration et l'éducation de la voix. Celui qui, assis ou debout, se tient droit est mieux à même que les autres de respirer correctement. Mais le maître fera comprendre à ses élèves l'importance d'une respiration en profondeur. Il montrera l'action bienfaisante des organes respiratoires, qui contribue à une bonne circulation du sang, revigore le corps entier, excite l'appétit, encourage la digestion et entraîne un sommeil sain, un sommeil qui ne se contente pas de détendre le corps mais qui apaise aussi l'esprit. D'autre part, en plus de cet enseignement théorique, il insistera sur la pratique de cette respiration profonde, fera exécuter des exercices adéquats et veillera à ce que de bonnes habitudes soient acquises. Éd 225.1
La culture de la voix tient une place importante dans l'éducation physique, puisqu'elle permet aux poumons de se développer, de se fortifier, et de parer ainsi à la maladie. Pour assurer une lecture et une élocution correctes, veillons à ce que les muscles abdominaux agissent librement et à ce que les organes respiratoires ne soient pas comprimés. Que l'effort vienne de l'abdomen plutôt que de la gorge. On peut éviter ainsi une grande fatigue et de graves affections de la gorge et des poumons. Il faut accorder une attention toute particulière à la prononciation pour qu'elle soit distincte, harmonieuse, nuancée et pas trop rapide. Cela n'aura pas seulement un heureux effet sur la santé, mais contribuera grandement à l'agrément et à l'efficacité du travail de l'élève. Éd 225.2
Cette étude offre l'occasion précieuse de dénoncer le caractère malsain des vêtements trop serrés et de tout ce qui limite les mouvements essentiels à la vie. Des modes malsaines entraînent des maladies presque sans fin, il faut en être soigneusement averti. Expliquons bien aux élèves le danger que présente un vêtement qui serre trop les hanches ou comprime un organe, quel qu'il soit. Les vêtements doivent permettre une respiration complète et laisser la liberté de lever les bras au-dessus de la tête sans aucune difficulté. Lorsque les poumons sont comprimés, d'une part ils ne se développent pas, d'autre part la digestion et la circulation du sang sont entravées; le corps tout entier est affaibli. Tout cela amoindrit les facultés physiques et mentales, entrave les progrès de l'étudiant et l'empêche souvent de réussir. Éd 225.3
Lorsqu'il enseignera l'hygiène, le maître consciencieux saisira toutes les occasions de montrer qu'une propreté parfaite est indispensable, aussi bien sur sa personne que dans son environnement. Il faut insister sur l'importance du bain quotidien qui favorise la santé et fortifie l'esprit. Accorder du prix à la lumière du soleil, à l'aération, à l'hygiène de la chambre à coucher et de la cuisine. Apprendre aux élèves qu'une chambre salubre, une cuisine vraiment propre, une table garnie avec goût d'aliments sains procurera à la famille plus de bonheur et plus d'estime de la part du visiteur avisé que n'importe quels meubles coûteux dans le salon. Nous avons besoin aujourd'hui encore de cette leçon du divin Maître donnée il y a plus de dix-neuf siècles: “La vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement.” Luc 12:23. Éd 226.1
L'étudiant en physiologie doit savoir que des connaissances de faits et de principes lui seront de peu de profit si elles ne sont suivies d'une mise en application. S'il comprend l'importance de l'aération, si sa chambre est baignée d'air pur, mais qu'il ne remplit pas correctement ses poumons, il devra en subir les conséquences. A quoi bon avoir saisi l'utilité de la propreté, à quoi bon tous les moyens mis à sa disposition s'il n'en tire pas parti? Il faut convaincre les élèves de l'importance de ces principes pour qu'ils les mettent consciencieusement en pratique. Éd 226.2
Par une image impressionnante Dieu nous montre l'intérêt qu'il accorde à notre corps et la responsabilité qui nous incombe de veiller au mieux sur son bon fonctionnement. “Ne savez-vous pas ceci: votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu, et vous n'êtes pas à vous-mêmes?” 1 Corinthiens 6:19; voir 1 Corinthiens 3:17. Éd 227.1
Que les élèves se pénètrent de l'idée que leur corps est un temple dans lequel Dieu désire habiter, et qu'il doit être gardé pur, lieu de pensées nobles et élevées. En avançant dans l'étude de la physiologie, ils verront qu'ils sont assurément des “créatures merveilleuses” (Psaumes 139:14) et seront remplis de respect. Au lieu de détériorer l'œuvre divine, ils voudront faire de leur mieux pour accomplir le plan merveilleux du Créateur. Ils verront alors dans la soumission aux lois de la santé non pas une occasion de sacrifice et de renoncement, mais le privilège et la bénédiction inestimables qui s'y trouvent véritablement. Éd 227.2