Conseils á L'Eglise

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Chapitre 1 — Une vision de la récompense des fidèles

Ma première vision

Alors que je priais au culte de famille, le Saint-Esprit reposa sur moi, et il me semblait m'élever de plus en plus au-dessus de ce monde de ténèbres. Je me détournais pour voir mes frères adventistes restés en ce bas monde, mais je ne pus les découvrir. Une voix me dit alors: “Regarde encore, mais un peu plus haut.” Je levai les yeux, et je vis un sentier abrupt et étroit, bien au-dessus de ce monde. C'est là que les adventistes s'avançaient vers la sainte cité. Derrière eux, au début du sentier, il y avait une brillante lumière, que l'ange me dit être le cri de minuit. Cette lumière éclairait le sentier dans toute sa longueur pour que leurs pieds ne s'achoppent pas. Jésus marchait à leur tête pour les guider; et tant qu'ils fixaient les regards sur lui, ils étaient en sécurité. CL 23.1

Mais bientôt quelques-uns se lassèrent et dirent que la cité était encore fort éloignée et qu'ils avaient pensé y arriver plus tôt. Alors Jésus les encouragea en élevant son bras droit glorieux d'où émanait une lumière qui se répandit sur les adventistes. Ceux-ci s'écrièrent: “Alléluia!” Mais certains d'entre eux repoussèrent effrontément cette lumière, en disant que ce n'était pas Dieu qui les avait conduits. La lumière qui était derrière eux finit par s'éteindre, et ils se trouvèrent alors dans de profondes ténèbres. Ils trébuchèrent et perdirent de vue et le but et Jésus, puis tombèrent du sentier et sombrèrent dans le monde méchant qui était au-dessous. CL 23.2

Nous entendîmes bientôt la voix de Dieu, semblable au bruit des grandes eaux, annonçant le jour et l'heure du retour de Jésus. Les justes vivants, au nombre de 144 000, reconnurent et comprirent la voix, alors que les méchants la prirent pour le tonnerre et un tremblement de terre. Lorsque Dieu annonça le temps, il répandit sur nous le Saint Esprit. Nos visages en furent illuminés et reflétèrent la gloire divine, comme celui de Moïse alors qu'il descendait le mont Sinaï. CL 23.3

Les 144 000 étaient tous scellés et parfaitement unis. Sur leur front se lisaient ces mots: “Dieu, nouvelle Jérusalem”, et on y voyait une étoile glorieuse contenant le nouveau nom de Jésus. Notre état heureux et saint enflammait la colère des méchants, et ils se précipitèrent sur nous avec violence pour nous appréhender et nous jeter en prison. Nous levâmes la main au nom du Seigneur et ils tombèrent impuissants sur le sol. Alors la synagogue de Satan sut que le Seigneur nous avait aimés, nous qui pouvions nous laver mutuellement les pieds et saluer les frères par un saint baiser. Ils se jetèrent à nos pieds et adorèrent. CL 23.4

Bientôt nos regards se dirigèrent vers l'Orient, car une petite nuée noire y avait fait son apparition. Elle avait à peu près la grandeur de la moitié de la main, et nous savions tous que c'était le signe du Fils de l'homme. Dans un silence solennel, nous contemplâmes tous la nuée qui descendait. Plus elle s'approchait, plus elle devenait lumineuse et glorieuse, jusqu'à ce qu'elle parut comme une grande nuée blanche. Le bas avait l'apparence du feu; l'arc-en-ciel la surmontait et elle était entourée de milliers d'anges qui exécutaient un chant des plus mélodieux. Le Fils de l'homme était assis sur la nuée. Ses cheveux blancs et bouclés flottaient sur ses épaules, et sa tête était ornée de plusieurs couronnes. Ses pieds avaient l'apparence du feu; dans sa main droite était une faucille tranchante, et dans sa main gauche une trompette d'argent. Ses yeux, semblables à des flammes de feu, transperçaient ses enfants de part en part. CL 23.5

Alors tous les visages pâlirent, et ceux des méchants, que Dieu avait rejetés, devinrent noirs. Nous nous écriâmes tous: “Qui pourra subsister? Ma robe est-elle sans tache?” Les anges suspendirent leur chant, et il y eut un instant de pénible silence, rompu par ces paroles de Jésus: “Ceux qui ont purifié leurs mains et leurs cœurs pourront subsister; ma grâce vous suffit.” A ces paroles, nos visages s'illuminèrent et nos cœurs furent remplis d'allégresse. Les anges reprirent leur mélodie sur un ton plus élevé tandis que la nuée se rapprochait davantage de la terre. CL 23.6

Alors la trompette d'argent de Jésus se fit entendre, pendant qu'il descendait sur la nuée, enveloppé de flammes de feu. Ses regards se portèrent sur les sépulcres des saints endormis; puis, levant vers le ciel les mains et les yeux, il s'écria: “Réveillez-vous! Réveillez-vous! Réveillez-vous! Vous qui dormez dans la poussière, levez-vous!” Il y eut alors un grand tremblement de terre. Les tombeaux s'ouvrirent, et les morts en Christ en sortirent, revêtus d'immortalité. Les 144 000 s'écrièrent: “Alléluia!” en reconnaissant leurs amis dont ils avaient été séparés par la mort. Au même instant, nous fûmes tous changés et enlevés avec eux pour aller à la rencontre du Seigneur dans les airs. CL 24.1

Nous entrâmes tous ensemble dans la nuée, et notre ascension pour atteindre la mer de verre dura sept jours. Arrivés là, Jésus, de sa propre main, ceignit nos fronts d'une couronne. Il nous remit des harpes d'or et des palmes de victoire. Les 144 000 formaient un carré parfait sur la mer de verre. Les uns avaient des couronnes plus brillantes que d'autres. Quelques couronnes semblaient chargées d'étoiles, tandis que d'autres n'en avaient que quelques-unes. Tous étaient ravis de leurs couronnes. Ils étaient revêtus de superbes manteaux blancs, tombant des épaules aux pieds. Entourés d'anges, nous nous rendîmes à la porte de la ville à travers la mer de verre. Levant son bras puissant et glorieux, Jésus fit tourner sur ses gonds étincelants la porte de perle, en nous disant: “Vous avez lavé vos robes dans mon sang, vous avez gardé fidèlement ma vérité, entrez!” Nous entrâmes tous avec le sentiment que nous avions droit à ce lieu. CL 24.2

Là, nous vîmes l'arbre de vie et le trône de Dieu. Du trône sortait un fleuve d'eau vive, et sur chaque rive se trouvait l'arbre de vie. D'un côté du fleuve on voyait un tronc; de l'autre, un autre tronc, tous les deux d'or pur et transparent. Je crus d'abord qu'il s'agissait de deux arbres; mais en regardant de plus près, je m'aperçus qu'ils étaient unis dans le haut et n'en formaient qu'un seul. C'était donc l'arbre de vie qui était sur les deux bords du fleuve d'eau vive. Ses branches s'inclinaient sur l'endroit où nous nous trouvions; son fruit était superbe; il avait l'apparence de l'or mêlé à de l'argent. CL 24.3

Nous allâmes tous sous cet arbre, et nous nous assîmes pour contempler la magnificence du lieu. Les frères Fitch et Stockam, qui avaient prêché l'Evangile du royaume et que Dieu avait recueilli dans la tombe pour les sauver, vinrent à nous et nous demandèrent ce qui nous était arrivé pendant leur sommeil. Nous essayâmes de nous souvenir de nos plus grandes épreuves, mais elles nous parurent si insignifiantes comparées au poids éternel de gloire dont nous étions entourés, que nous ne pûmes rien en dire. Nous nous écriâmes: “Alléluia! Le ciel est bon marché!” Touchant nos harpes d'or, nous en fîmes résonner les voûtes célestes. CL 24.4

Jésus à notre tête, nous quittâmes tous la cité céleste pour la terre. Nous nous posâmes sur une grande et haute montagne, mais elle ne put supporter le poids de Jésus; elle se partagea en deux et il se forma une immense plaine. Portant nos regards en haut, nous vîmes la grande ville aux douze fondements et aux douze portes: trois de chaque côté, et un ange à chacune d'elles. Nous nous écriâmes: “c'est la ville, la grande ville! Elle descend du ciel, d'auprès de Dieu, sur la terre.” Et elle se posa à l'endroit où nous étions. Nous nous mîmes à considérer les magnificences qui se trouvaient hors de la ville. J'y vis de superbes maisons, ayant l'apparence de l'argent, supportées par quatre colonnes enchâssées de perles du plus bel effet. C'est là qu'étaient les demeures des saints. Dans chacune d'elles, il y avait un rayon d'or. Je vis un grand nombre de saints entrer dans ces maisons, enlever leurs couronnes étincelantes et les déposer sur le rayon. Puis ils s'en allaient dans les champs pour se livrer à quelque occupation. Mais leur travail n'avait aucun rapport avec celui auquel nous nous livrons aujourd'hui. Une lumière éclatante illuminait leur tête, et ils faisaient monter continuellement vers Dieu leurs louanges. CL 24.5

Je vis encore un autre champ rempli de toutes espèces de fleurs. J'en cueillis quelques-unes, et je m'écriai: “Elles ne se faneront jamais!” Je vis ensuite un champ de hautes herbes du plus bel aspect. Elles étaient d'un vert vif, avec des reflets d'argent et d'or, ondulant fièrement à la gloire du Roi Jésus. Puis nous entrâmes dans un champ où se trouvaient toutes espèces d'animaux: le lion, l'agneau, le léopard et le loup. Ils vivaient ensemble en très bonne intelligence. Nous passâmes au milieu d'eux, et ils nous suivirent paisiblement. Nous entrâmes encore dans une forêt, non comme les bois sombres qui existent aujourd'hui, non, non; mais lumineuse et glorieuse. Les branches des arbres se balançaient et nous nous écriâmes: “Nous habiterons en sécurité au désert, et nous dormirons dans les forêts.” Nous traversâmes les bois, car c'était le chemin que nous devions suivre pour nous rendre à la montagne de Sion. CL 25.1

Chemin faisant, nous rencontrâmes des gens qui s'extasiaient sur les merveilles du lieu. Je remarquai que leurs vêtements étaient bordés de rouge; leurs couronnes étaient étincelantes; leurs robes, d'une blancheur immaculée. Lorsque nous les saluâmes, je demandai à Jésus qui ils étaient. Il me répondit que c'étaient des martyrs qui avaient donné leur vie pour lui. Avec eux se trouvait une multitude innombrable de petits enfants dont les vêtements étaient aussi bordés de rouge. La montagne de Sion était là devant nous, avec son temple superbe. Autour il y avait sept autres montagnes couvertes de roses et de lis. Je vis les petits enfants en faire l'ascension, ou s'ils le préféraient, employer leurs ailes pour voler au sommet des montagnes et y cueillir des fleurs qui ne se fanent jamais. Autour du temple croissaient des arbres de toutes essences pour orner ce lieu: le buis, le pin, le sapin, l'olivier, le grenadier et le figuier chargé de fruits mûrs. Tout cela rendait ce lieu admirable. Alors que nous allions entrer dans le temple, Jésus éleva sa douce voix pour dire: “Seuls les 144 000 peuvent pénétrés ici.” Nous nous écriâmes tous: “Alléluia!” CL 25.2

Le temple reposait sur sept colonnes d'or pur et transparent, dans lesquelles étaient enchâssées des perles magnifiques. Je ne saurais décrire toutes les splendeurs que j'y ai vues. Oh, que ne puis-je parler le langage de Canaan! Je pourrais alors donner quelque idée de la gloire d'un monde meilleur. J'y ai vu des tables de pierre où étaient gravés en lettres d'or les noms des 144 000. CL 25.3

Après avoir contemplé la magnificence du temple, nous en sortîmes, et Jésus nous quitta pour se rendre dans la ville. Bientôt, nous entendîmes de nouveau sa voix admirable nous dire: “Venez, vous tous qui faites partie de mon peuple; vous sortez de la grande tribulation; vous avez fait ma volonté, souffert pour moi; venez au souper. Je me ceindrai moi-même et je vous servirai.” Nous nous écriâmes: “Alléluia! Gloire!” et nous entrâmes dans la ville. Là, j'aperçus une table d'argent massif. Elle avait plusieurs kilomètres de long, ce qui ne nous empêchait pas de la voir d'un bout à l'autre. J'y vis le fruit de l'arbre de vie, de la manne, des amandes, des figues, des grenades, du raisin et beaucoup d'autres sortes de fruits. Je demandai à Jésus si je pouvais en manger. Il me répondit: “Pas encore. Ceux qui mangent de ces fruits ne sauraient retourner sur la terre. Mais dans peu de temps, si tu es fidèle, tu pourras manger du fruit de l'arbre de vie et boire à la source des eaux vives.” Et il ajouta: “Il faut que tu redescendes sur la terre pour dire à d'autres ce que je t'ai révélé.” Alors un ange me déposa doucement dans ce monde des ténèbres. CL 25.4

Il me semble parfois que je n'y puis rester plus longtemps. Tout est si triste ici-bas. Je me sens si seule, car j'ai vu un monde meilleur. Oh, que n'ai-je les ailes de la colombe! Je volerais au loin pour trouver le repos! — Premier écrits, 14-20. CL 25.5