Témoignages pour l'Eglise, vol. 1

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L'expérience de Jacob

“Jacob fit un vœu, en disant: Si Dieu est avec moi et me garde pendant ce voyage que je fais, s'il me donne du pain à manger et des habits pour me vêtir, et si je retourne en paix à la maison de mon Père, alors l'Eternel sera mon Dieu; cette pierre, que j'ai dressée pour monument, sera la maison de Dieu; et je te donnerai la dîme de tout ce que tu me donneras.” Genèse 28:20-22. Les circonstances qui poussèrent Jacob à faire un vœu à l'Eternel étaient semblables à celles qui, aujourd'hui, engagent hommes et femmes à faire de même. Il avait péché pour obtenir la bénédiction qu'il savait lui être promise par la parole infaillible de Dieu. En agissant ainsi, il montrait combien il manquait de foi dans la puissance de Dieu pour exécuter ses desseins, quelque décourageantes que soient les apparences. Au lieu d'acquérir par lui-même la place qu'il convoitait, il fut obligé de fuir la colère d'Esaü. N'ayant à la main que son bâton, il fit des centaines de kilomètres dans une contrée déserte. Son courage l'avait abandonné et, le cœur plein de remords et de crainte, il cherchait à éviter les hommes afin que son frère irrité ne pût retrouver sa trace. Il n'avait pas la paix de Dieu pour le réconforter, car la pensée qu'il était indigne de la protection divine l'accablait. TE1 626.1

Le voici arrivé à la fin de sa deuxième journée de voyage. Il est harassé, affamé, sans asile. En outre, il a le sentiment que Dieu l'a abandonné. Il sait qu'il s'est attiré tous ces maux par sa propre faute. Un sombre désespoir le saisit. Son cœur est rempli d'une terreur sans nom, et il ose à peine prier. Mais il se sent si seul qu'il éprouve plus que jamais le besoin de rechercher la protection divine. Il pleure et confesse son péché devant le Seigneur, et il le supplie de lui donner la preuve qu'il n'est pas tout à fait délaissé. Mais son cœur oppressé ne trouve aucun soulagement. 1I a perdu toute confiance en lui-même, et il craint que le Dieu de ses pères ne l'ait rejeté. Cependant, le Seigneur qui est plein de miséricorde a pitié de cet homme solitaire et accablé de douleur, réduit à prendre une pierre en guise d'oreiller et sans autre couverture que la voûte du ciel. TE1 626.2

Pendant la nuit, Jacob eut une vision. Il aperçut une échelle dont le pied reposait sur la terre et le sommet atteignait l'armée des étoiles, au plus haut des cieux. Des anges montaient et descendaient cette échelle éclatante de lumière, lui montrant la voie qui unit la terre et le ciel. Puis il entendit une voix lui renouveler les promesses de grâce, de protection et de bénédictions futures. Quand Jacob se réveilla, il s'écria: “Certainement, l'Eternel est en ce lieu, et moi, je ne le savais pas!” Genèse 28:16. Il regarda autour de lui comme s'il s'attendait à voir les messagers célestes, mais il n'aperçut dans la pénombre que les objets terrestres qui l'environnaient, et au-dessus de lui, le ciel tout illuminé de joyaux étincelants. L'échelle et les messagers glorieux avaient disparu. Il ne pouvait plus voir qu'en imagination la Majesté divine. TE1 627.1

Jacob fut effrayé du profond silence de la nuit et à la pensée qu'il était en la présence immédiate de Dieu. Son cœur était rempli de gratitude de n'avoir pas été anéanti. Il lui fut impossible de se rendormir. Une reconnaissance profonde, mêlée de joie, remplissait son âme. “Jacob se leva de bon matin; il prit la pierre dont il avait fait son chevet, il la dressa pour monument, et il versa de l'huile sur son sommet.” Verset 8. Puis il fit à Dieu un vœu solennel. TE1 627.2