Témoignages pour l'Eglise, vol. 1

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L'amour du père

Lorsque le vagabond arriva à proximité de la maison, son père l'aperçut et sa première pensée fut pour le fils rebelle qui l'avait quitté quelques années auparavant afin de mener une vie déréglée. Malgré les signes d'avilissement de son fils, le père le reconnut. Ses sentiments paternels étaient toujours très vifs. Aussi n'attendit-il pas que le voyageur vînt jusqu'à lui, mais il se précipita à sa rencontre. Il ne lui reprocha pas de l'avoir fait souffrir atrocement par sa vie de péché, mais, plein de pitié et de compassion, il se hâta de lui donner des preuves de son amour et des gages de son pardon. TE1 349.3

Bien que le visage de son fils fût émacié et que son maintien indiquât clairement la vie dissolue qu'il avait menée; bien qu'il fût vêtu de haillons et que ses pieds nus fussent couverts de la poussière des chemins, le père fut ému de compassion à la vue de son fils humblement prosterné devant lui. Il ne se retrancha pas derrière sa dignité, il n'exigea rien. Il ne se mit pas à dresser la liste des torts et des péchés de son fils afin de lui faire sentir à quel degré d'abaissement il était tombé. Il le releva et le baisa. Il prit dans ses bras le fils rebelle et enveloppa de son riche vêtement le pauvre corps presque nu. Il le serra sur son cœur avec tant d'affection et montra tant de miséricorde que si le fils avait jamais douté de la bonté et de l'amour de son père, il ne le pouvait plus désormais. S'il avait eu le sentiment de son péché lorsqu'il se décida à revenir à la maison paternelle, il avait un sentiment plus profond encore de l'ingratitude de sa conduite lorsqu'il fut accueilli. Son cœur, déjà soumis, était maintenant brisé parce qu'il comprenait le chagrin qu'il avait causé à son père. TE1 350.1

Le fils, tremblant et repentant, qui avait terriblement craint d'être renié, n'était pas prêt à une telle réception. Il savait qu'il ne la méritait pas et il reconnut son péché en prononçant ces paroles: “Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils.” Luc 15:21. Il suppliait seulement qu'on l'accueillît comme un mercenaire. Mais le père demanda à ses serviteurs de lui manifester leur respect et de l'habiller comme s'il avait toujours été un fils obéissant. TE1 350.2