Le Ministère Évangélique

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Jean-Baptiste

Jean-Baptiste, pendant qu'il vivait au désert, était instruit par Dieu. Il voyait le Créateur se révélant dans la nature. Sous la conduite du Saint-Esprit, il approfondissait les écrits des prophètes. Jour et nuit, Jésus-Christ était l'objet de son étude, de sa méditation, au point que son esprit, son cœur et son âme étaient remplis de la glorieuse vision du Sauveur. ME 50.2

En contemplant le Roi dans toute sa beauté, il s'oublia lui-même. Cette contemplation lui révéla, en même temps que la majesté de la sainteté, son impuissance et son indignité. Il était chargé d'un message de Dieu et pour accomplir sa mission, il lui fallait demeurer en contact avec la puissance et la justice divines. Il était prêt à agir en messager céleste, ne redoutant rien d'humain, parce qu'il avait aperçu le divin. Il pouvait se présenter sans crainte devant les monarques de la terre, car il s'était prosterné en tremblant devant le Roi des rois. ME 50.3

Jean proclama son message sans arguments compliqués et sans fioritures. Du désert parvenaient les échos de sa voix rude qui troublait les consciences, mais qui pourtant ouvrait la porte à l'espoir. Elle disait: “Repentez-vous, car le Royaume des cieux est proche.” Matthieu 3:2. Avec une force étrange et toute nouvelle, elle remuait les foules et le pays entier était en effervescence. Les multitudes affluaient au désert. ME 50.4

Des paysans et des pêcheurs illettrés accourus des régions environnantes; des soldats romains venus des casernes d'Hérode; des centeniers, l'épée au côté, prêts à étouffer toute apparence de révolte; des péagers avares sortis de leur bureau d'octroi; des prêtres membres du sanhédrin avec leurs larges phylactères, tous écoutaient, comme sous le charme, et tous, même les pharisiens et les sadducéens, les froids railleurs que rien n'impressionnait, repartaient en silence, le cœur frappé du sentiment de leur iniquité. Hérode, dans son palais, entendait aussi le message de Jean et ce roi fier et endurci dans ses péchés, tremblait à l'appel de la repentance. ME 50.5

A notre époque, peu avant la seconde venue du Christ sur les nuées du ciel, une œuvre comme celle du Baptiste doit s'accomplir. Dieu appelle des hommes à préparer un peuple qui puisse se tenir debout au grand jour du Seigneur. Le message précédant le ministère public du Christ était: “Repentez-vous, publicains et pécheurs; repentez-vous, pharisiens et sadducéens; repentez-vous, car le royaume des cieux est proche.” Nous aussi qui croyons à la venue prochaine du Christ, nous avons cet appel à faire retentir: “Prépare-toi à la rencontre de ton Dieu!” Amos 4:12. ME 51.1

Notre message doit être aussi direct que celui de Jean. Il reprochait aux rois leurs vices. Sans tenir compte du danger, il n'hésitait pas à prêcher la Parole de Dieu. Que cette fidélité à la tâche soit la nôtre aujourd'hui! ME 51.2

Pour cela, notre expérience spirituelle doit être conforme à la sienne, et la même œuvre doit se faire en nous. Regardons à Dieu et, dans cette contemplation, oublions-nous aussi nous-mêmes. ME 51.3

Par nature, Jean avait les faiblesses et les défauts communs à tout être humain. Mais au contact de l'amour divin, il avait été changé. Lorsque, après les débuts du ministère de Jésus, les disciples de Jean vinrent se plaindre à leur maître de ce que tous suivaient le nouveau prédicateur, il montra à quel point il avait clairement compris sa position par rapport au Messie, et combien il était heureux d'accueillir celui dont il avait préparé la voie. ME 51.4

“Un homme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné du ciel. Vous-mêmes m'êtes témoins que j'ai dit: Je ne suis pas le Christ, mais j'ai été envoyé devant lui. Celui à qui appartient l'épouse, c'est l'époux; mais l'ami de l'époux, qui se tient là et qui l'entend, éprouve une grande joie à cause de la voix de l'époux: aussi cette joie, qui est la mienne, est parfaite. Il faut qu'il croisse, et que je diminue.” Jean 3:27-30. ME 51.5

Regardant au Rédempteur par la foi, Jean avait atteint les sommets de l'abnégation. Il ne cherchait pas à attirer les hommes à lui, mais à élever leurs pensées plus haut, toujours plus haut, jusqu'à ce qu'ils puissent discerner l'Agneau de Dieu. Lui-même n'avait été qu'une voix, un cri dans le désert. Maintenant, il acceptait avec joie de demeurer dans le silence et l'obscurité, pour que tous les yeux puissent se tourner vers la véritable lumière de la vie. ME 52.1

Ceux qui sont fidèles à leur vocation de messager de Dieu ne chercheront aucun honneur pour eux-mêmes. L'amour-propre disparaîtra dans l'amour pour le Christ. Ils reconnaîtront que leur devoir, comme celui de Jean-Baptiste, consiste à proclamer: “Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde.” Jean 1:29. ME 52.2

L'âme du prophète, vidée de soi, était remplie de la lumière divine. Dans des termes qui font penser aux paroles que le Christ a lui-même prononcées, Jean rendit témoignage à la gloire du Sauveur. “Celui qui vient d'en haut est au-dessus de tous, disait-il, celui qui est de la terre est de la terre, et il parle comme étant de la terre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous ... Car celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu.” Jean 3:31, 34. ME 52.3

A cette gloire du Christ auront part tous ses disciples. Le Sauveur a pu dire: “Je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé.” Jean 5:30. Et Jean déclare: “Dieu ne lui donne pas l'Esprit avec mesure.” Jean 3:34. Ainsi en est-il de ceux qui suivent les traces du Christ. Nous ne recevrons de lumière d'en haut que si nous sommes décidés à nous dépouiller de nous-mêmes. Nous ne pouvons discerner le véritable caractère de Dieu et accepter Jésus par la foi, à moins de consentir à rendre toute pensée captive de l'obéissance du Christ. Et à tous ceux qui agiront ainsi, le Saint-Esprit sera donné sans mesure. “En Christ habite corporellement la plénitude de la divinité. Vous avez tout pleinement en lui.” Colossiens 2:9, 10. ME 52.4

La vie de Jean ne s'est pas écoulée dans l'oisiveté, ni dans un ascétisme chagrin ou un isolement égoïste. De temps à autre, il sortait de sa retraite pour se mêler à la société de ses contemporains. Il fut d'ailleurs toujours un observateur attentif de ce qui se passait dans le monde. De sa calme retraite, il s'intéressait au déroulement des événements. Avec une intelligence éclairée par le Saint-Esprit, il étudiait le caractère des hommes de façon à comprendre comment le message que le ciel lui avait confié pourrait toucher les cœurs. Il sentait peser sur lui la responsabilité de sa mission. Dans la solitude, par la méditation et la prière, il cherchait à bander son âme en vue de l'œuvre vitale qui était devant lui. ME 53.1

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