Le Ministère Évangélique

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Supportons les torts

Nous ne devons pas nous laisser aigrir par des torts réels ou supposés. Notre ennemi le plus redoutable, c'est nous-mêmes. Aucune forme du vice n'a d'effets plus funestes sur le caractère que la colère qui échappe au contrôle du Saint-Esprit. Aucune victoire ne nous sera aussi précieuse que celle que nous remporterons sur nous-mêmes. ME 463.1

Ne soyons pas susceptibles. Nous ne devons pas vivre pour veiller à ce qu'on nous rende les égards qui nous sont dus et à ce qu'on ne médise pas de nous, mais pour sauver des âmes. En le faisant, nous cesserons de penser aux inévitables petites blessures d'amour-propre. Quoi qu'on puisse penser de nous, rien ne doit nous priver de la communion avec le Sauveur. “En effet, quelle gloire y aurait-il à supporter patiemment d'être battu pour avoir fait le mal? Mais si, en faisant le bien, vous êtes maltraités, et que vous supportiez patiemment l'épreuve, c'est là une grâce aux yeux de Dieu.” 1 Pierre 2:20. ME 463.2

Ne vous vengez pas. Autant que possible, évitez toute cause de malentendu. Fuyez l'apparence du mal. Faites, sans sacrifier vos principes, tout ce que vous pouvez pour être en paix avec tous. “Si donc tu apportes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel et va premièrement te réconcilier avec ton frère; après cela, viens et présente ton offrande.” Matthieu 5:23, 24. ME 463.3

Si des paroles impatientes vous sont adressées, ne répondez jamais dans le même esprit. Souvenez-vous qu'“une réponse douce apaise la fureur; mais la parole dure excite la colère”. Proverbes 15:1. Il y a une puissance merveilleuse dans le silence. Répondre à l'homme en colère ne sert souvent qu'à l'exaspérer, tandis que l'irritation s'apaise lorsqu'elle ne trouve en face d'elle qu'une silencieuse patience. ME 463.4

Si vous essuyez un orage de paroles piquantes et accusatrices, arrêtez vos pensées sur la Parole de Dieu. Repassez dans votre esprit et votre cœur les promesses du Seigneur. Si vous êtes maltraité ou accusé à tort, au lieu de répondre avec colère, répétez-vous ces précieuses paroles: “Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais triomphe du mal par le bien.” Romains 12:21. ME 464.1

“Remets ton sort à l'Eternel; confie-toi en lui et il agira. Il fera éclater ta justice comme la lumière, et ton droit comme le soleil en plein midi.” Psaumes 37:5, 6. ME 464.2

“Il n'y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni rien de secret qui ne doive être connu.” Luc 12:2. ME 464.3

“Tu avais permis à nos ennemis de passer à cheval sur nos têtes. Nous étions entrés dans le feu et dans l'eau; mais tu nous en a retirés pour nous combler de biens.” Psaumes 66:12. ME 464.4

Nous aimons à chercher auprès de nos semblables une sympathie et des encouragements qui ne se trouvent qu'en Jésus. Dans sa sagesse et sa miséricorde, Dieu permet souvent que ceux en qui nous plaçons notre confiance nous fassent défaut, afin que nous apprenions combien il est insensé de compter sur l'homme et de nous appuyer sur ce qui est charnel. Ayons en Dieu une foi implicite, humble, exempte de tout égoïsme. Il connaît les peines secrètes qui nous serrent le cœur, et que nous ne pouvons exprimer. Lorsque toutes choses nous paraissent sombres et inexplicables, rappelons-nous les paroles du Christ: “Tu ne sais pas maintenant ce que je fais, mais tu le sauras plus tard.” Jean 13:7. ME 464.5

Etudiez l'histoire de Joseph et celle de Daniel. Le Seigneur n'empêcha pas les machinations des hommes qui avaient décidé de leur perte; mais il fit tourner tous les complots au bien de ses deux serviteurs qui avaient conservé leur foi et leur loyauté au sein des épreuves et des luttes. ME 464.6

Aussi longtemps que nous serons dans le monde, nous aurons des contrariétés. Des provocations éprouveront notre caractère: c'est en y faisant face dans un bon esprit, que les grâces chrétiennes se développeront en nous. Si le Christ habite dans notre cœur, nous serons bons, patients, indulgents et joyeux. Jour après jour, année après année, le moi sera vaincu, et nous ferons preuve d'un noble héroïsme. Telle est notre tâche. Mais nous ne pouvons pas l'accomplir sans l'aide de Jésus, sans une ferme détermination, sans un dessein bien arrêté, sans une vigilance et des prières incessantes. Chacun a ses batailles à livrer. Dieu lui-même ne peut pas rendre nos caractères nobles et nos vies utiles, si nous ne collaborons pas avec lui. Ceux qui renoncent à la lutte perdent la force et la joie de la victoire. ME 465.1

Nous n'avons pas besoin de récapituler sans cesse nos épreuves, nos difficultés, nos peines et nos tristesses. Toutes ces choses sont inscrites dans les livres du ciel, et Dieu ne les oublie pas. En ressassant nos désagréments, bien des sujets de joie échappent à notre mémoire, par exemple, la bonté de Dieu qui nous entoure à chaque instant, et son amour dont les anges s'émerveillent, cet amour qui le poussa à donner son Fils afin qu'il mourût pour nous. ME 465.2

Si, en tant qu'ouvriers du Christ, vous sentez que vous avez plus de soucis et d'épreuves que les autres, souvenez-vous qu'il y a pour vous une paix inconnue de ceux qui évitent ces fardeaux. On trouve joie et consolation au service du Seigneur. Montrons au monde qu'il n'y a pas d'échec pour ceux qui vivent avec Dieu. ME 465.3

Si vous ne vous sentez pas joyeux, gardez pour vous vos impressions. Ne jetez pas une ombre sur la vie des autres. Une religion froide n'attire pas les âmes au Christ. Elle les éloigne au contraire jusque dans les filets que Satan a disposés pour y faire tomber ceux qui s'égarent. Au lieu de penser à vos découragements, pensez à la puissance que vous pouvez obtenir au nom du Christ. Que votre imagination se fixe sur les choses invisibles. Dirigez vos pensées vers les évidences du grand amour que Dieu a pour vous. La foi peut endurer l'épreuve, résister à la tentation, supporter les désappointements. Jésus est notre avocat. Tout ce que nous assure sa médiation nous appartient. ME 465.4

Ne pensez-vous pas que Jésus apprécie ceux qui vivent entièrement pour lui? Ne pensez-vous pas qu'il visite aujourd'hui encore ceux qui, à cause de leur amour pour lui, sont exposés aux épreuves et aux difficultés, comme autrefois le fut, dans son exil, Jean, l'apôtre bien-aimé? Dieu ne permettra pas qu'aucun de ses ouvriers fidèles soit laissé dans la lutte seul aux prises avec des forces supérieures et qu'il soit vaincu. Il prend soin, comme d'un joyau précieux, de tous ceux dont la vie est cachée avec le Christ en lui. Il dit de tels serviteurs: “Je te placerai en lieu sûr, comme un cachet; car je t'ai élu, dit l'Eternel des armées.” Aggée 2:23. ME 466.1

Parlons davantage des promesses de Dieu; parlons du désir qu'a Jésus de nous bénir. Il ne nous oublie pas un seul instant. Lorsqu'en dépit des circonstances désagréables, nous nous reposons avec confiance en son amour et maintenons notre communion avec lui, le sentiment de sa présence nous inspire une joie calme et profonde. Parlant de lui-même, Jésus a dit: “Je ne fais rien de moi-même, mais je dis ce que mon Père m'a enseigné. Celui qui m'a envoyé est avec moi; il ne m'a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable.” Jean 8:28, 29. ME 466.2

Cultivez l'habitude de dire du bien des autres. Etendez-vous sur les qualités de ceux avec lesquels vous êtes associés, et voyez le moins possible leurs erreurs et leurs faiblesses. Lorsque vous êtes tentés de vous plaindre de ce que quelqu'un a fait ou a dit, louez plutôt quelque chose dans la vie ou dans le caractère de cette personne. Cultivez la reconnaissance envers Dieu, et rendez-lui gloire de ce que, dans son amour immense, il nous a donné son Fils. Penser à des doléances ne rapporte rien. Dieu nous appelle à méditer sur sa miséricorde et son amour, afin que la louange nous inspire. ME 466.3

Les gens actifs n'ont pas le temps de s'occuper des fautes des autres. Nous ne pouvons vivre de ces caroubes que sont les erreurs du prochain. La médisance est une double malédiction, qui retombe plus lourdement sur celui qui parle que sur celui qui écoute. Celui qui sème la dissension et la zizanie en récolte dans son âme les fruits mortels. Lorsqu'on recherche le mal chez les autres, on le développe en soi-même. En considérant les fautes d'autrui, nous sommes transformés à leur image, tandis qu'en regardant à Jésus, en parlant de son amour et de la perfection de son caractère, nous sommes transformés à son image. En contemplant l'idéal qu'il a placé devant nous, nous pénétrons dans une atmosphère sainte et pure qui est la présence même de Dieu. Si nous y demeurons, nous réfléchirons une lumière qui rayonnera sur tous ceux avec lesquels nous entrerons en relations. ME 466.4

Au lieu de critiquer et de condamner autrui, disons plutôt: Je dois travailler à mon salut. Si je veux coopérer avec celui qui désire sauver mon âme, je dois veiller avec soin sur moi-même, éviter dans ma vie tout ce qui est mal, vaincre chaque défaut, devenir une nouvelle créature en Christ. Donc, au lieu de contrecarrer l'œuvre de collègues qui luttent contre le mal, je dois les affermir par des paroles encourageantes. ME 467.1

Nous sommes trop indifférents à l'égard des autres; nous oublions trop souvent que nos collaborateurs ont besoin de force et de courage. Prenons soin de les assurer de notre intérêt et de notre sympathie. Aidons-les par nos prières, et qu'ils sachent que nous le faisons. — Rayons de Santé, 389-399. ME 467.2

Tous ceux qui prétendent être des enfants de Dieu devraient se souvenir qu'ils seront, comme missionnaires, amenés en contact avec tous les genres d'esprits. Il y en a de rudes et de raffinés, d'humbles et de fiers, de religieux et d'incrédules, d'instruits et d'ignorants, de riches et de pauvres. Ces esprits divers ne peuvent être traités de la même manière; tous cependant ont besoin de bonté et de sympathie. Par un contact mutuel, nos caractères se poliront et s'affineront. Nous dépendons les uns des autres, et nous sommes étroitement unis par les liens de la fraternité humaine. ME 467.3

C'est par les relations sociales que le chrétien entre en contact avec le monde. Chaque homme ou chaque femme qui a reçu la lumière divine doit à son tour la faire briller sur le chemin ténébreux de ceux qui ne connaissent pas la meilleure voie. Notre influence sociale, sanctifiée par l'esprit du Christ, doit se développer en amenant des âmes au Sauveur. Que le Christ ne soit pas caché dans le cœur comme un trésor doux et sacré, à l'usage exclusif de son possesseur. Il doit être en nous comme une source d'eau qui coule jusque dans la vie éternelle, et qui rafraîchit tous ceux qui viennent à notre contact. — Rayons de Santé, 369. ME 468.1

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