Le Ministère Évangélique

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Chapitre 5 — “Dans toute la vérité”

Sur les ministres du Christ repose la responsabilité d'accomplir leur tâche intégralement. Ils doivent conduire les néophytes avec sagesse et discernement, pas à pas, jusqu'à ce qu'ils aient compris tout ce qui est essentiel à la marche vers le ciel. Rien ne doit être laissé de côté. Mais tous les aspects de la vérité ne doivent pas être envisagés dès les premières réunions. Celui qui donne l'instruction la présentera à ses auditeurs au temps convenable, graduellement et avec précaution, le cœur rempli de l'Esprit de Dieu. ME 358.1

Les prédicateurs ne devraient pas considérer que leur travail est achevé jusqu'à ce que ceux qui ont accepté la théorie de la vérité aient ressenti l'influence de sa puissance sanctifiante et soient réellement convertis. Quand la Parole de Dieu, comme une épée aiguë, à deux tranchants, s'est frayé un chemin dans les cœurs et a éveillé les consciences, bien des gens pensent que c'est assez; or, le travail ne fait que commencer. Les âmes ont été bien impressionnées, mais il faut que l'Evangile pénètre plus profondément grâce à des efforts persévérants accompagnés de prière, car Satan va s'y opposer. Que les évangélistes ne se contentent pas de ce qui a été fait. Le soc de la vérité doit s'enfoncer plus profond et cela se fera sûrement si l'on s'efforce avec sérieux de diriger les pensées et d'affermir les convictions de ceux qui étudient la Parole de Dieu. ME 358.2

Trop souvent l'œuvre est laissée inachevée et dans la plupart des cas le résultat est nul. Parfois, après qu'un groupe de personnes a accepté la vérité, le prédicateur pense qu'il peut immédiatement aller dans un nouveau champ de travail; et il arrive qu'on l'y autorise sans avoir approfondi la question. C'est un tort. Il faut d'abord achever l'œuvre commencée, car en l'abandonnant ainsi, on fait plus de mal que de bien. Aucun champ ne présente aussi peu d'espoir pour la moisson que celui qui a été cultivé juste assez pour que les mauvaises herbes y poussent plus aisément. Une telle méthode de travail aboutira à exposer les âmes qu'on a abandonnées aux attaques de Satan et à l'opposition des membres des autres églises qui ont rejeté la vérité. Ainsi beaucoup de gens seront placés dans une situation déplorable, et on ne pourra plus jamais rien faire pour eux. Un prédicateur ferait bien mieux de ne pas s'engager dans l'œuvre de Dieu avant d'avoir appris à la faire jusqu'au bout. ME 359.1

Il faut que les nouveaux convertis comprennent bien qu'on ne peut acquérir une connaissance suffisante de la vérité qu'en l'étudiant avec sérieux et persévérance. D'une manière générale, les nouveaux convertis à la vérité que nous prêchons n'ont pas été précédemment des lecteurs studieux de l'Ecriture, car dans les églises de multitude, on s'adonne bien peu à l'étude sérieuse de la Parole de Dieu. Les gens s'attendent à ce que leur pasteur étudie à leur place et leur explique les enseignements de la Bible. ME 359.2

Beaucoup de gens acceptent la vérité sans creuser bien profondément, et lorsqu'on leur présente des objections, ils ont oublié les arguments et les preuves qui avaient entraîné leur adhésion. Ils ont été amenés à croire, mais ils n'ont pas été pleinement instruits de ce qu'est la vérité, ils n'ont pas été conduits pas après pas dans la connaissance du Christ. Trop souvent leur piété dégénère en formalisme, et lorsqu'ils ne perçoivent plus la voix qui les avait tirés du sommeil, ils meurent spirituellement. Si ceux qui reçoivent la vérité ne sont pas entièrement convertis, s'il n'y a pas un changement radical dans leur vie et leur caractère, si l'âme n'est pas rivée au Rocher des siècles, elle ne soutiendra pas l'épreuve. Lorsque le prédicateur quittera la localité et que sera dissipée l'impression de nouveauté, la vérité perdra son charme et ces personnes n'exerceront pas une influence plus sainte qu'auparavant. ME 359.3

L'œuvre de Dieu ne doit pas être faite avec maladresse et négligence. Quand un prédicateur commence un travail, il doit le mener jusqu'au bout. Qu'il ne se satisfasse pas avant de pouvoir présenter au Seigneur, grâce à son application et à la bénédiction du ciel, des chrétiens qui ont le sens de leurs responsabilités et qui se mettront eux-mêmes au travail. S'il les a convenablement instruits, lorsqu'il les quittera pour un autre champ d'activité, son œuvre ne s'écroulera pas; elle aura été si fermement assise qu'elle subsistera. ME 360.1

Le prédicateur n'a pas le droit de se borner à la seule prédication. Il faut qu'il rende visite à ses auditeurs, cherchant à se rendre compte de la nature des difficultés qu'ils rencontrent sur leur chemin. Il s'entretiendra et priera avec eux, les instruisant avec sagesse, “afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ”. Colossiens 1:28. Son enseignement devrait se frayer avec puissance un chemin jusqu'à la conscience des hommes. Les gens connaissent si peu la Bible qu'il faut leur donner des leçons pratiques et claires sur la nature du péché et le remède que Dieu offre. ME 360.2

On ne doit jamais laisser l'œuvre inachevée parce qu'il reste à faire quelque chose que l'on trouve désagréable et qu'on préfère laisser à son successeur. Si un deuxième prédicateur présente aux auditeurs les exigences de Dieu, certains d'entre eux peuvent retourner en arrière, disant: “Celui qui nous a enseigné la vérité ne nous a pas parlé de ces choses.” Et cela devient pour eux une occasion de chute. Ils refuseront, par exemple, de payer la dîme et ne voudront pas continuer à marcher avec ceux qui croient et qui aiment la vérité. Si d'autres sujets leur sont présentés, ils disent: “Cela ne nous a pas été expliqué ainsi”, et ils hésitent. Combien il eût été préférable que le premier messager de la Parole ait donné une instruction fidèle et complète sur les sujets essentiels, même s'il devait en résulter un moins grand nombre de baptêmes. Dieu se réjouirait davantage de voir six personnes réellement converties que d'en voir soixante faire une profession de foi qui ne repose pas sur une vraie conversion. ME 360.3

Il incombe au prédicateur d'enseigner à ceux qu'il a commencé à instruire dans la vérité qu'ils doivent apporter la dîme dans le trésor de Dieu, en reconnaissant ainsi leur dépendance envers le Seigneur. Que les nouveaux convertis soient pleinement éclairés sur leurs devoirs à ce sujet. Il faut rendre au Seigneur ce qui lui est dû. C'est un ordre si clair qu'on est sans excuse si l'on néglige d'y obéir. Celui donc qui ne prendra pas soin d'instruire les gens sur ce point laissera inachevée une partie essentielle de l'œuvre. Le prédicateur doit également faire comprendre l'importance qu'il y a à se charger de responsabilités dans l'œuvre de Dieu. Personne n'est exempt d'exercer la libéralité. Il faut que les membres d'église comprennent que chaque branche de l'œuvre du Seigneur doit recevoir leur soutien financier et mériter leur intérêt. Le grand champ de la mission est ouvert devant nous et ce sujet doit être souligné maintes fois. Il faut faire comprendre aux gens que ce ne sont pas ceux qui entendent, mais qui pratiquent la Parole, qui hériteront la vie éternelle. On doit leur apprendre également que ceux qui deviennent participants de la grâce du Christ n'ont pas seulement à faire part de leurs biens pour l'avancement de l'évangélisation dans le monde, mais aussi à se donner à Dieu sans réserve. ME 361.1

Certains prédicateurs sont facilement distraits de leur travail. Ils se découragent ou sont retenus par des devoirs domestiques et laissent s'éteindre l'intérêt suscité parce qu'ils ne s'en préoccupent pas. Les pertes subies de cette manière peuvent difficilement être estimées. Quand une campagne d'évangélisation est entreprise, le prédicateur responsable devrait comprendre qu'il lui faut faire sa part fidèlement. Si son travail paraît stérile, il doit chercher dans une prière ardente à découvrir ce qui ne va pas. Il doit humilier son âme devant Dieu et faire son examen de conscience, en s'accrochant par la foi aux promesses divines, en continuant humblement à travailler jusqu'à ce qu'il sente qu'il a accompli fidèlement son devoir et fait tout ce qui est en son pouvoir pour aboutir au résultat désiré. ME 361.2

Dieu n'accepte pas le service le plus éclatant si le moi n'est pas abandonné sur l'autel comme un sacrifice vivant destiné à être consumé. La racine doit être saine, sinon les fruits ne seront pas sains et Dieu ne pourra les accepter.... Tandis que les ambitions mondaines, que les plus grands plans et les plus grands projets des hommes périront comme l'herbe, “ceux qui auront été intelligents brilleront comme la splendeur du ciel, et ceux qui auront enseigné la justice à la multitude brilleront comme les étoiles, à toujours et à perpétuité”. Daniel 12:3. — Testimonies for the Church 7:248, 249. ME 362.1

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