La Tragédie des Siècles
Chapiter 2 — La persécution aux premiers siècles
En révélant à ses disciples le sort de Jérusalem et les scènes de sa seconde venue, Jésus avait aussi prédit les difficultés qu’ils allaient devoir affronter depuis le jour où il leur serait enlevé jusqu’à celui de son retour en puissance et en gloire. Du haut de la colline des Oliviers, le Sauveur voyait venir l’orage qui allait fondre sur l’Eglise apostolique. Pénétrant plus profondément dans l’avenir, il contemplait les tempêtes cruelles et dévastatrices qui s’abattraient sur ses disciples pendant des siècles de ténèbres et de persécution. En quelques phrases succinctes mais d’une signification terrible, il prédit l’attitude hostile des grands de la terre à l’égard de son Eglise.1 Ses disciples étaient appelés à suivre le sentier semé d’humiliations, d’opprobres et de souffrances que leur Maître avait foulé. L’inimitié qui avait éclaté contre le Rédempteur du monde allait se déchaîner aussi contre tous ceux qui croiraient en son nom. TS 39.1
L’histoire de la primitive Eglise témoigne de l’accomplissement des paroles du Sauveur et montre les puissances de la terre et de l’enfer liguées contre Jésus-Christ dans la personne de ses saints. Le paganisme, prévoyant que, si l’Evangile triomphait, ses temples et ses autels seraient renversés, se disposa à détruire le christianisme. Les feux de la persécution s’allumèrent. Les chrétiens, dépouillés de leurs biens et chassés de leurs demeures, soutinrent “un grand combat au milieu des souffrances”.1 Ils furent appelés à endurer “les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison”.2 Une multitude d’entre eux scellèrent leur témoignage de leur sang. Nobles et esclaves, riches et pauvres, savants et ignorants furent égorgés sans miséricorde. TS 40.1
Ces persécutions, dont l’ère s’ouvre sous Néron, vers le temps du martyre de saint Paul, se poursuivirent avec plus ou moins d’intensité pendant des siècles. Les chrétiens étaient rendus responsables des crimes les plus odieux et considérés comme étant la cause des grandes calamités, telles que les famines, les pestes et les tremblements de terre. Alors qu’ils étaient devenus les objets de la suspicion et de la haine publiques, de faux témoins, toujours prêts, pour un prix honteux, à dénoncer des innocents, s’élevèrent contre eux. Les disciples du Christ étaient condamnés comme rebelles à l’empire, comme ennemis de la religion, comme nuisibles à la société. Un grand nombre d’entre eux furent livrés aux bêtes féroces ou brûlés vifs dans les amphithéâtres. Quelques-uns étaient crucifiés; d’autres, couverts de peaux de bêtes féroces, étaient jetés dans l’arène et déchirés par des chiens. Ces supplices constituaient souvent l’attraction principale des fêtes publiques. Des foules immenses, rassemblées pour jouir de ces spectacles, saluaient l’agonie des chrétiens par des éclats de rire et des applaudissements. TS 40.2
Dans tous les lieux où ils cherchaient refuge, les disciples du Christ étaient traqués comme des fauves. Obligés de se cacher dans des endroits désolés et solitaires, ils étaient “dénués de tout, persécutés, maltraités — eux dont le monde n’était pas digne — errants dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre”.1 Les catacombes donnèrent asile à des milliers d’entre eux. Sous les collines des environs de Rome, de longues galeries avaient été creusées dans le roc. Ces tunnels, qui se croisaient en tous sens, s’étendaient sur des kilomètres en dehors de la ville. Dans ces retraites souterraines, les disciples du Seigneur enterraient leurs morts et allaient se réfugier quand ils étaient suspects et proscrits. Lorsque l’Auteur de la vie viendra réveiller ceux qui ont combattu le bon combat, maints martyrs sortiront de ces lugubres cavernes. TS 40.3
A travers ces cruelles persécutions, les témoins de Jésus gardèrent la foi. Privés de tout confort, sevrés de la lumière du soleil dans les sombres mais hospitalières profondeurs de la terre, ils ne proféraient aucune plainte. Par des paroles de patience et d’espérance, ils s’encourageaient mutuellement à endurer les privations et la souffrance. La perte des biens de la terre ne pouvait les faire renoncer à leur foi. Les épreuves et les persécutions ne faisaient que les rapprocher de la récompense et du repos éternels. TS 41.1
“Livrés aux tourments”, comme autrefois les serviteurs de Dieu, ils “n’acceptèrent point de délivrance, afin d’obtenir une meilleure résurrection”.2 Ils se rappelaient la parole du Maître les prévenant que la persécution endurée à cause de son nom devait être pour eux un sujet de joie, parce que leur récompense serait grande dans les cieux; car c’est ainsi que les prophètes avaient été persécutés avant eux. Ils se réjouissaient à tel point d’être jugés dignes de souffrir pour la vérité que leurs chants de triomphe dominaient le crépitement des flammes, lorsqu’ils étaient sur le bûcher. Levant les yeux, ils voyaient par la foi Jésus et les saints anges qui les contemplaient avec amour et se réjouissaient de leur fermeté. Du ciel leur parvenaient ces paroles: “Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie.”1 TS 41.2
Les efforts de Satan pour détruire l’Eglise par la violence étaient inutiles. Le grand conflit dans lequel périssaient les disciples du Christ ne s’arrêtait pas avec la vie de ces fidèles témoins tombés à leur poste. Apparemment vaincus, ils étaient vainqueurs. Les serviteurs de Dieu pouvaient mourir: l’Evangile continuait à se répandre, et le nombre de ses adhérents allait en augmentant. Il pénétrait même dans les régions demeurées inaccessibles aux aigles romaines. Un chrétien disait à un empereur païen: “Condamnez-nous, crucifiez-nous, torturez-nous, broyez-nous. Votre injustice est la preuve de notre innocence... Mais vos cruautés les plus raffinées ne servent de rien: c’est un attrait de plus que vous ajoutez à notre religion. Nous croissons en nombre à mesure que vous nous moissonnez: le sang des chrétiens est une semence.”2 TS 42.1
Des milliers de témoins étaient incarcérés et mis à mort, mais d’autres entraient dans les rangs et prenaient leur place. Quant à ceux qui succombaient pour leur foi, leur sort était scellé et ils étaient mis par Jésus-Christ au nombre des vainqueurs. Ils avaient combattu le bon combat. La couronne de justice leur était réservée pour le retour du Seigneur. La souffrance rapprochait les disciples les uns des autres et de leur Sauveur. L’exemple de leur vie et le témoignage de leur mort plaidaient si bien en faveur de la vérité, qu’au moment où l’on s’y attendait le moins des sujets de Satan abandonnaient son service pour passer sous les étendards de Jésus-Christ. TS 42.2
Pour mieux réussir dans sa guerre contre le gouvernement du ciel, Satan songea alors à une tactique nouvelle: dresser sa bannière au sein de l’Eglise chrétienne, comptant que s’il pouvait séduire les disciples du Christ et attirer sur eux le déplaisir de Dieu, ils deviendraient pour lui une proie facile. TS 42.3
A partir de ce moment, le grand adversaire entreprit d’obtenir par la ruse ce qu’il n’avait pu s’assurer par la contrainte. La persécution cessa et fut remplacée par l’appât dangereux de la prospérité et des honneurs temporels. Des idolâtres furent amenés à adhérer partiellement à la foi chrétienne, tout en rejetant certaines vérités essentielles. Ils prétendaient accepter Jésus comme le Fils de Dieu et croire à sa mort et à sa résurrection, mais n’avaient pas conscience de leur état de péché, ni de leur besoin de repentance. Prêts à faire quelques concessions, ils proposèrent aux chrétiens d’en faire autant, de façon à se rencontrer sur le même terrain. TS 43.1
L’Eglise courut alors un péril en regard duquel la prison, la torture, le feu et l’épée eussent été des bienfaits. Certains chrétiens demeurèrent inébranlables, déclarant que tout compromis leur était impossible. D’autres se montrèrent prêts à céder ou à modifier certains points de leur foi dans l’espoir d’amener ces nouveaux croyants à une conversion complète. Une heure d’angoisse avait sonné pour les fidèles disciples de Jésus-Christ. Sous le manteau du christianisme, Satan lui-même pénétrait dans l’Eglise pour la corrompre, en détournant les esprits de la Parole de vérité. TS 43.2
La plupart des chrétiens consentirent finalement à sacrifier la pureté de leur foi. Un accord fut conclu entre le christianisme et le paganisme. Les idolâtres se donnèrent pour convertis et membres de l’Eglise, tout en demeurant attachés à leurs divinités et en se bornant à remplacer les objets de leur culte par les images de Jésus, de Marie et des saints. Le levain de l’idolâtrie ainsi introduit dans l’Eglise y poursuivit son œuvre néfaste. De fausses doctrines, des rites superstitieux et des cérémonies païennes se glissèrent dans le credo et dans le culte chrétiens. L’union des fidèles et des idolâtres corrompit le christianisme, et l’Eglise perdit sa pureté et sa puissance. TS 43.3
Les disciples du Christ ont toujours été partagés en deux catégories: ceux qui étudient avec soin la vie du Sauveur, s’efforçant de se corriger de leurs défauts et de se conformer au vrai Modèle, et ceux qui ferment les yeux sur les vérités simples et claires qui dévoilent leurs erreurs. Aux jours les meilleurs, l’Eglise n’a pas été composée uniquement de membres sincères et intègres. Le Sauveur avait enseigné que les gens vivant sciemment dans le péché ne devaient pas être reçus dans l’Eglise. Néanmoins, il s’associa des hommes imparfaits, auxquels il donna l’occasion, grâce à son exemple et à ses enseignements, de voir leurs erreurs et de s’en corriger. En dépit de ses défauts, Judas fut accueilli au nombre des douze apôtres. Jésus voulait lui révéler ce qui constitue le caractère chrétien, lui montrer ses erreurs et l’amener, avec le secours de la grâce divine, à purifier son âme en obéissant à la vérité. Mais au lieu de marcher dans la lumière qui brillait miséricordieusement sur son sentier, Judas se livrait au péché, et s’exposait aux tentations de Satan. Ses défauts prirent de l’ascendant. Livrant son esprit à la puissance des ténèbres, s’irritant quand il était repris, il en vint à commettre le crime affreux de trahir son Maître. C’est aussi de cette manière que, tout en professant la piété, plusieurs caressent quelque péché, et en viennent à haïr ceux qui troublent leur paix en dénonçant leurs fautes. Dès qu’ils en auront l’occasion, comme Judas, ils trahiront ceux qui ont osé les reprendre pour leur bien. TS 44.1
Les apôtres rencontrèrent dans l’Eglise des personnes qui, tout en professant la piété, pratiquaient l’iniquité. Ananias et Saphira prétendaient tout sacrifier pour Dieu, alors qu’ils gardaient égoïstement pour eux une partie de leurs biens. L’Esprit de vérité révéla aux apôtres le caractère réel de ces faux chrétiens, et les jugements divins purifièrent l’Eglise d’une souillure. Cette preuve éclatante de la présence dans l’Eglise d’un Esprit scrutateur et divin frappa de terreur les hypocrites. Ils se séparèrent des croyants dont la vie était conforme à celle de Jésus. Aussi, lorsque les épreuves et la persécution fondirent sur l’Eglise, ceux qui étaient disposés à tout sacrifier pour la vérité voulurent être disciples du Christ. Ainsi, l’Eglise demeura relativement pure tant que dura la persécution. Mais lorsque les difficultés prirent fin, des convertis moins sincères et moins fervents s’introduisirent dans la communauté chrétienne, et Satan put y prendre pied. TS 44.2
Mais il n’y a pas d’accord possible entre le Prince de la lumière et celui des ténèbres, et il ne saurait y en avoir entre leurs disciples. Quand les chrétiens consentirent à s’unir aux païens à moitié convertis, ils entrèrent dans une voie qui devait les entraîner de plus en plus loin de la vérité. Satan se réjouit d’être parvenu à séduire une aussi forte proportion des disciples de Jésus. Et, son ascendant sur leur esprit augmentant, il les incita à persécuter ceux qui demeuraient fidèles. Nul ne savait mieux combattre la vérité que ceux qui en avaient été précédemment les défenseurs; aussi ces chrétiens apostats, joignant leurs efforts à ceux des demi-païens, s’acharnèrent-ils contre les vérités chrétiennes essentielles. TS 45.1
Ceux qui voulaient demeurer fidèles durent soutenir une lutte désespérée pour résister aux séductions et aux abominations qui, sous le déguisement de vêtements sacerdotaux, avaient pénétré dans l’Eglise. Les saintes Ecritures n’étant plus reconnues en tant que norme de la vérité, la doctrine de la liberté de conscience fut dénoncée comme une hérésie, et ses défenseurs furent haïs et proscrits. TS 45.2
Après un conflit long et opiniâtre, les quelques chrétiens restés fidèles décidèrent de rompre avec l’Eglise apostate et idolâtre. Se rendant compte que, s’ils voulaient se soumettre à la volonté de Dieu, la séparation devenait une nécessité, ils n’osèrent pas tolérer plus longtemps des erreurs qui eussent été fatales à leur âme et eussent mis en danger la foi de leurs descendants. Par amour pour la paix et l’union, ils étaient disposés à faire toutes les concessions compatibles avec leur fidélité envers Dieu; mais ils estimaient que la paix elle-même serait trop onéreuse s’ils devaient l’acheter au prix de leurs principes. Si l’unité devait être obtenue au détriment de la vérité et de la justice, ils préféraient la dissidence et même la guerre! TS 45.3
Il faudrait, pour le plus grand bien de l’Eglise et du monde, ressusciter dans le cœur du peuple de Dieu les principes qui animaient ces âmes intrépides. On constate aujourd’hui une indifférence alarmante au sujet de doctrines qui sont les piliers de la foi chrétienne. Il n’est pas rare d’entendre dire qu’en définitive ces doctrines n’ont pas une importance capitale. Cette manière de voir a encouragé les agents de Satan au point que les fausses théories et les séductions fatales du passé, répudiées au péril de leur vie par les fidèles, sont maintenant reçues favorablement par des milliers de gens qui se réclament du titre de disciples de Jésus-Christ. TS 46.1
Les premiers chrétiens étaient réellement un “peuple particulier”. Leur conduite irréprochable et leur foi inébranlable constituaient une censure continuelle qui troublait la paix des pécheurs. Bien que peu nombreux, sans fortune, sans position officielle et sans titres honorifiques, ils étaient la terreur des transgresseurs partout où leur caractère et leur foi étaient connus. Aussi étaient-ils, comme Abel pour Caïn, un objet de haine. Le même esprit qui poussa Caïn à tuer son frère animait ceux qui, secouant le joug du Saint-Esprit, mettaient à mort le peuple de Dieu. C’est ce même esprit qui poussa les Juifs à rejeter le Sauveur et à le crucifier. La pureté et la sainteté du caractère du Christ révélaient leur égoïsme et leur corruption morale. Depuis cette époque jusqu’à maintenant, les fidèles disciples ont toujours provoqué l’hostilité et l’opposition de ceux qui aiment et suivent la voie du péché. TS 46.2
Comment donc l’Evangile peut-il être qualifié de message de paix? Quand Esaïe prédit la naissance du Messie, il lui donna le titre de “Prince de la paix”. Quand les anges annoncèrent aux bergers la naissance de Jésus, ils chantèrent au-dessus des plaines de Bethléhem: “Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée.”1 Il y a contradiction apparente entre ces déclarations et la parole du Christ: “Je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée!”2 Mais, bien comprises, les deux déclarations concordent parfaitement. L’Evangile est un message de paix. S’il était reçu et suivi, la paix, l’harmonie et le bonheur existeraient sur toute la terre. La religion du Christ unit dans une intime fraternité tous ceux qui l’acceptent. Sa mission était de réconcilier les hommes avec Dieu, et, par conséquent, les uns avec les autres. Mais la majeure partie de l’humanité est sous l’empire de Satan, le pire ennemi de Jésus. Elle se regimbe contre Dieu parce que les principes de l’Evangile sont en opposition avec ses habitudes et ses aspirations. Elle hait la pureté qui condamne ses péchés et persécute ceux qui proclament la justice et la sainteté. L’Evangile est appelé “une épée” parce que les vérités qu’il apporte soulèvent l’animosité et l’opposition. TS 46.3
Le fait que Dieu laisse les méchants persécuter les justes a été un sujet de perplexité pour les chrétiens faibles en la foi. Certains même sont tentés d’abandonner leur confiance en Dieu qui permet que les méchants prospèrent et que les justes soient victimes de leur despotisme. Comment un Etre juste et miséricordieux, dont la puissance est infinie, peut-il tolérer pareille injustice, pareille oppression? Cette question ne doit pas nous préoccuper. Dieu nous a donné des preuves suffisantes de son amour; et, même si nous ne comprenons pas ses voies, nous n’avons aucune raison de douter de sa bonté. Prévoyant les tentations auxquelles ses disciples seraient en butte aux jours d’épreuves et de ténèbres, le Sauveur leur disait: “Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite: Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi.”3 La cruauté des méchants a causé à Jésus infiniment plus de souffrance qu’à ses disciples. Ceux qui sont appelés à subir le martyre ou la torture ne font que marcher sur les traces du Fils de Dieu. TS 47.1
“Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse.”1 Il n’oublie ni ne néglige ses enfants; mais il permet aux méchants de se démasquer, afin qu’aucun de ceux qui désirent faire sa volonté ne se méprenne à leur sujet. D’autre part, si les justes passent par la fournaise de l’affliction, c’est pour s’y purifier; c’est pour que leur exemple convainque le monde de la réalité de la foi et de la piété, et pour que leur conduite édifiante condamne les impies et les incrédules. TS 48.1
Dieu permet aux méchants de prospérer et de manifester leur inimitié contre lui, afin que chacun reconnaisse, quand ils auront comblé la mesure de leur iniquité, que leur destruction est un acte de justice et de miséricorde. Le jour approche où tous ceux qui ont transgressé sa loi et opprimé son peuple recevront le salaire de leurs œuvres; où toute cruauté, toute injustice dont les enfants de Dieu auront souffert sera châtiée comme si elle avait été faite à Jésus-Christ en personne. TS 48.2
Mais une autre question plus importante encore devrait retenir aujourd’hui l’attention des églises. L’apôtre Paul déclare que “tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés”.2 Or, la persécution semble sommeiller. Pourquoi? La seule raison qui puisse être donnée, c’est que l’Eglise, ayant accepté les maximes du monde, ne provoque plus d’opposition. La religion qui prévaut de nos jours n’est pas caractérisée par la pureté et la sainteté qui distinguaient les chrétiens au temps du Christ et des apôtres. C’est grâce à ses compromis avec le péché, à l’indifférence à l’égard des grandes vérités de la Parole de Dieu et à l’absence de piété réelle, que le christianisme est apparemment si populaire dans le monde. Que l’Eglise rentre en possession de la foi et de la puissance des jours apostoliques, alors on verra l’esprit de persécution renaître et les bûchers se rallumer. TS 48.3