Rayons de Santé

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Chapitre 6 — L'influence du foyer

Le foyer devrait être pour l'enfant le lieu le plus attrayant du monde, et la présence de la mère, son bien le plus précieux. L'enfant a une nature sensible et aimante; un rien fait son bonheur, un rien l'attriste. Par une discipline aimable, des paroles et des actes empreints de tendre affection, la mère peut facilement gagner son cœur. RS 45.1

Les jeunes enfants aiment la compagnie et ont rarement du plaisir à rester seuls. Ils sont avides de sympathie et de tendresse, et pensent que ce qui leur plaît, plaît aussi à maman. Il est donc naturel pour eux d'aller à elle avec leurs petites joies et leurs petits chagrins. Aussi devrait-elle veiller à ne pas blesser leur cœur sensible en traitant avec indifférence les choses qui, insignifiantes à ses yeux ont pour eux une grande importance. Un regard approbateur, une parole encourageante, un éloge réchauffera leur cœur comme un rayon de soleil, et suffira pour les rendre heureux toute la journée. RS 45.2

Au lieu de les éloigner d'elle, pour ne pas être dérangée par le bruit de leurs jeux ou leurs petites exigences, la mère devrait leur proposer des amusements ou leur procurer de petits travaux qui occuperaient leurs mains agiles et leur esprit toujours en éveil. En se plaçant à leur niveau, en prenant part à leurs distractions, en dirigeant leur activité, elle gagnera leur confiance et trouvera des occasions favorables pour corriger leurs mauvaises habitudes, réprimer leur égoïsme ou leurs emportements. Un conseil ou une réprimande en temps opportun a une grande valeur. Avec de la patience et de l'affection, elle peut diriger leur esprit dans la bonne voie et cultiver en eux des traits de caractère attrayants. RS 46.1

Il faut, toutefois, que la mère prenne garde que ses enfants ne puissent rien faire par eux-mêmes et soient toujours occupés de leur propre personne, s'imaginant qu'ils sont le centre du monde et que tout doit tourner autour d'eux. RS 46.2

Certains parents consacrent trop de temps et d'attention à divertir leurs enfants au lieu de leur apprendre à s'amuser eux-mêmes, et à exercer leur propre ingéniosité et leur adresse. Ils sauraient ainsi se contenter de plaisirs simples et à leur portée. Entraînez-les à supporter bravement leurs légers désappointements et leurs petites peines. Au lieu de faire état de leurs moindres égratignures et bobos, détournez-en leur attention et apprenez-leur à ne pas donner trop d'importance aux circonstances adverses. Amenez-les à penser aux autres et à prévenir leurs désirs. RS 46.3

En aucun cas ne faites preuve de négligence à leur égard. Accablée de soucis, la mère se dit parfois qu'elle ne peut prendre le temps d'instruire ses enfants et de leur témoigner de l'amour et de la sympathie. Mais elle doit se souvenir que s'ils ne trouvent pas dans la famille de quoi satisfaire leurs besoins d'affection et de compagnie, ils chercheront ailleurs, peut-être au détriment de leur esprit et de leur caractère. RS 46.4

Par manque de temps ou de réflexion, bien des mères refusent à leurs enfants quelque plaisir innocent, tandis que leurs doigts et leurs yeux fatigués poursuivent avec assiduité un travail de broderie qui ne servira le plus souvent qu'à faire naître la vanité dans ces jeunes cœurs. En approchant de l'âge adulte, ils montreront, par leur orgueil et leur futilité morale, les fruits de ces leçons. Ces mères déploreront alors les fautes de leurs enfants, sans se rendre compte qu'elles récoltent ce qu'elles ont semé. RS 47.1

Il en est d'autres qui ne sont pas logiques dans leur manière d'élever leurs enfants. Tantôt elles leur permettent des choses mauvaises, tantôt elles leur refusent un plaisir inoffensif qui comblerait de joie leur innocence. En cela elles n'imitent pas le Christ, qui aimait les enfants, les comprenait et sympathisait avec eux dans leurs plaisirs et dans leurs peines. RS 47.2