Rayons de Santé

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Romans et histoires fictives

Aujourd'hui, un grand nombre d'ouvrages se composent de récits sensationnels qui pervertissent la jeunesse. Des enfants en bas âge sont déjà vieux quant à la connaissance du crime. Les lectures qu'ils font les excitent au mal. Ils répètent en imagination les exploits qui leur sont décrits, et peu à peu ils ambitionnent de se lancer, eux aussi, dans la voie du crime, comme s'ils voulaient voir jusqu'à quel point ils pourront le faire impunément. RS 266.2

Pour l'esprit actif des enfants et de la jeunesse, les scènes imaginaires des romans deviennent des réalités. On prédit des révolutions et toutes sortes de péripéties au cours desquelles la loi est foulée aux pieds. Nombreux sont ceux qui, nourrissant leur esprit de ces élucubrations, sont amenés à commettre des forfaits pires, si possible, que ceux dont ils ont lu le récit. C'est ainsi que la société est démoralisée et qu'on y sème le désordre. Nul ne doit s'étonner s'il en résulte une moisson de crimes. RS 266.3

Les romans, les récits frivoles ou tragiques sont donc un fléau pour le lecteur. L'auteur peut prétendre en faire ressortir une morale, et même y introduire des sentiments religieux. Tout cela ne sert bien souvent qu'à en voiler la folie et le néant. RS 266.4

Le monde est inondé de livres farcis d'erreurs insidieuses. La jeunesse qui les lit accepte comme vrai ce que la Bible signale comme faux, et elle croit à des erreurs qui perdent les âmes. RS 267.1

Des ouvrages d'imagination ont été écrits pour exposer la vérité ou dévoiler le mal. Il en est quelques-uns qui ont fait du bien, mais ils ont fait aussi beaucoup de mal. Ils contiennent des déclarations et des descriptions qui excitent l'imagination, et font naître des pensées qui exposent tout particulièrement la jeunesse. Des scènes d'impureté éveillent les passions. Ces lectures avilissent l'esprit et détruisent tout intérêt pour la vérité divine. RS 267.2

Les fictions qui ne contiennent aucune suggestion impure, destinées à faire ressortir d'excellents principes, sont elles-mêmes nuisibles, en ce qu'elles encouragent la lecture hâtive et superficielle, faite simplement pour connaître le récit. Elles tendent à détruire ainsi la vigueur et la concentration de la pensée, et empêchent l'âme de contempler les grands thèmes du devoir et de la destinée. RS 267.3

En favorisant le goût de la distraction, la littérature fictive inspire de l'antipathie pour les devoirs pratiques de la vie. L'excitation qu'elle provoque est une cause fréquente de maladies mentales ou autres. De nombreux foyers malheureux, des invalides chroniques et des internés dans les asiles d'aliénés doivent leur état à la lecture des romans. RS 267.4

On conseille parfois de procurer à la jeunesse des ouvrages d'imagination d'un ordre plus élevé, pour la détourner de la lecture de fictions de bas étage. C'est comme si l'on essayait de guérir un buveur en lui donnant, au lieu d'eau-de-vie et de liqueurs fortes, de simples boissons enivrantes telles que le vin, la bière ou le cidre. On ne ferait ainsi qu'entretenir le besoin de stimulants plus forts. L'abstinence totale est le seul moyen, pour l'alcoolique comme pour le tempérant, de se préserver. Appliquons la même règle aux fictions. Supprimons-les complètement. RS 267.5