Heureux ceux qui

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“Nul ne peut servir deux maîtres.”

Le Sauveur ne dit pas que personne ne veut ou ne voudra servir deux maîtres, mais il affirme que cela est impossible. Les intérêts de Dieu et les intérêts de Mammon n'ont rien de commun entre eux ni rien qui puisse les rapprocher. Là où la conscience du chrétien l'exhorte à s'abstenir, à renoncer, à s'arrêter, celle du mondain, franchissant l'obstacle, le pousse à satisfaire ses inclinations égoïstes. D'un côté du mur se trouve le disciple du Christ, avec ses renoncements, son abnégation; de l'autre côté se trouve le mondain, égoïstement satisfait, complaisant à l'égard de la mode frivole et se délectant dans les plaisirs défendus. À aucun prix, le chrétien ne doit passer de ce côté du mur. HCQ 77.2

Nul ne peut demeurer neutre; il n'existe pas de catégorie moyenne englobant ceux qui décident de ne servir ni Dieu, ni l'ennemi de la justice. Le Christ doit demeurer en ses disciples et agir par le moyen de leurs facultés et de leurs talents. Leur volonté doit être soumise à sa volonté; ils doivent être inspirés par son Esprit. Alors ce n'est plus eux qui vivent, mais lui qui vit en eux. Celui qui ne se donne pas à Dieu sans réserve se place sous le contrôle d'une autre puissance; il écoute une autre voix dont les suggestions sont d'un caractère absolument différent. Une obéissance partagée place l'homme du côté de l'ennemi et en fait un allié précieux de l'armée des ténèbres. Lorsque des hommes qui prétendent être des soldats du Christ entrent dans les rangs de Satan, travaillent à ses côtés, ils prouvent qu'ils sont les ennemis de Jésus. Ils trahissent des intérêts sacrés. Ils deviennent, entre Satan et les troupes fidèles, un trait d'union permettant à l'ennemi de gagner à sa cause les soldats du Christ. HCQ 78.1

Ce qui constitue la plus grande force du mal en ce monde, ce n'est pas la conduite des gens corrompus, mais bien la vie de ceux qui, en apparence vertueux, honorables et nobles, entretiennent cependant un vice caché. Pour l'âme qui, en secret, luttant contre quelque grande tentation, tremble au bord même du précipice, un tel exemple est le plus puissant appel au péché. Celui qui, doté d'une conception élevée de la vie, de la vérité et de l'honneur, transgresse en connaissance de cause un seul précepte de la sainte loi de Dieu, devient par ses nobles dons un piège pour ses semblables. Le génie, le talent, la sympathie et même des œuvres de bonté et de générosité peuvent devenir des rabatteurs de Satan qui entraîneront des âmes dans la ruine, présente et éternelle. HCQ 78.2

“N'aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie, ne vient pas du Père, mais vient du monde.” 1 Jean 2:15, 16. HCQ 78.3