Heureux ceux qui

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“Vous êtes le sel de la terre.”

La valeur du sel réside dans ses propriétés de préservation. Lorsque Dieu compare ses enfants à du sel, il désire leur faire comprendre qu'ils doivent devenir les canaux de sa grâce pour sauver d'autres âmes. En se choisissant un peuple, Dieu ne pensait pas seulement adopter des fils et des filles, mais il voulait encore permettre au monde de recevoir par eux la grâce qui apporte le salut. Tite 2:11. En choisissant Abraham il n'avait pas simplement pour but d'en faire son ami personnel mais bien un intermédiaire qui ferait connaître au monde les privilèges qu'il désirait accorder aux nations. Dans la dernière prière que Jésus prononça en faveur de ses disciples, avant la crucifixion, il dit: “Je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu'eux aussi soient sanctifiés par la vérité.” Jean 17:19. De même, les chrétiens qui auront été purifiés par la vérité posséderont les qualités qui préserveront le monde d'une corruption morale complète. HCQ 36.1

Le sel doit être mélangé à la substance à laquelle on l'ajoute; il faut qu'il la pénètre pour pouvoir la conserver. C'est grâce à notre contact personnel et notre affection que le monde peut être touché par la puissance de l'Évangile. Les hommes ne sont pas sauvés par groupes, mais individuellement. L'influence personnelle est une puissance. Il faut que nous nous approchions tout près de ceux auxquels nous désirons faire du bien. HCQ 36.2

La saveur du sel représente la puissance vitale du chrétien, l'amour de Jésus dans le cœur, la justice du Christ imprégnant la vie. L'amour du Sauveur est expansif et actif. S'il habite en nos cœurs, il rayonnera sur ceux qui nous entourent. Nous fraterniserons avec eux jusqu'à ce que leurs cœurs soient réchauffés par nos attentions désintéressées et par notre amour. Les croyants sincères répandent une énergie vitale, active, qui communique une nouvelle force morale aux âmes pour lesquelles ils travaillent. Ce n'est pas la puissance de l'homme, mais celle du Saint-Esprit qui accomplit cette œuvre de transformation. HCQ 36.3

Et Jésus ajoute cet avertissement solennel: “Si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on? Il ne sert plus qu'à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes.” HCQ 37.1

Tandis que Jésus prononçait ces paroles, ses auditeurs pouvaient voir en effet étinceler, sur les sentiers, le sel sans saveur qu'on y avait jeté. Cette image représentait à merveille l'état des pharisiens et l'effet de leur religion sur la société. Elle représente aussi la vie de toute âme d'où la puissance de la grâce de Dieu s'est retirée, la laissant froide et sans Sauveur. Quelle que soit sa profession de foi, une telle âme est considérée par les anges et par les hommes comme insipide et désagréable. C'est à elle que le Christ dit: “Puisses-tu être froid ou bouillant! Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche.” Apocalypse 3:15, 16. HCQ 37.2

Sans une foi vivante en Jésus, notre Sauveur personnel, nous ne pourrons pas exercer notre influence sur le monde incrédule. Nous ne pouvons donner aux autres que ce que nous possédons nous-mêmes. Notre influence pour le bien et pour le relèvement de l'humanité est proportionnée à notre piété et à notre consécration. Là où il n'y a pas de désintéressement réel, pas d'amour sincère, pas d'expérience vraie, il n'y a pas non plus de puissance efficace, pas de contact avec le Ciel. La vie n'est pas imprégnée de la saveur du Christ. À moins que le Saint-Esprit ne nous emploie comme des canaux pour communiquer au monde la vérité qui se trouve en Jésus, nous sommes comme du sel qui, ayant perdu sa saveur, est devenu inutile. Si nous ne possédons pas en nous la grâce du Sauveur, nous montrons que la vérité à laquelle nous professons croire n'est pas assez puissante pour nous sanctifier, et, en ce qui concerne notre influence, nous rendons sans effet la Parole de Dieu. “Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. Et quand j'aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j'aurais même toute la foi jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas la charité, cela ne me sert de rien.” 1 Corinthiens 13:1-3. HCQ 37.3

Si l'amour remplit notre cœur, il débordera sur ceux qui nous entourent, non à cause des faveurs qu'ils nous auront accordées, mais parce que l'amour est un principe actif. L'amour transforme le caractère, gouverne les impulsions, bannit l'inimitié et ennoblit les affections. Cet amour est aussi vaste que l'univers et il est en harmonie avec celui des anges du ciel; quand il pénètre dans un cœur, il répand son parfum dans toute la vie et sa bénédiction tout alentour. C'est grâce à lui, et à lui seul, que nous pouvons devenir le sel de la terre. HCQ 38.1