Évangéliser

131/167

Facteurs d'équilibre

Un triple ministère — Dieu agit au moyen d'instruments ou de causes secondes. Il se sert du ministère de l'Évangile, de l'œuvre missionnaire médicale et des publications contenant la vérité présente pour toucher les cœurs. Tous ces moyens sont rendus efficaces par la foi. Lorsque la vérité est entendue ou lue, le Saint-Esprit la rend sensible à ceux qui entendent et lisent avec le désir sincère de connaître le vrai. Le ministère évangélique, l'œuvre missionnaire médicale et nos publications sont des moyens d'action divins. Aucun ne doit se substituer à l'autre. — Lettre 54, 1903. Év 491.1

L'adjectif “médical” — L'œuvre du ministère évangélique ne doit pas perdre de son efficacité; elle doit au contraire se développer jusqu'à devenir le moyen par excellence pour éclairer le monde. On doit faire tout ce qui est possible pour envoyer davantage d'ouvriers dans la moisson. Aucune influence ne devrait empêcher nos jeunes gens de se qualifier en vue de l'œuvre missionnaire évangélique. Et nous pouvons y adjoindre le terme “médical”, car il est important que le ministre de l'Évangile ait une certaine connaissance de la maladie et de ses causes. Il devrait savoir comment venir en aide aux malades. Il devrait également savoir instruire les gens concernant la manière d'entretenir la maison où ils vivent. Cela fait partie de l'Évangile. — Lettre 123, 1900. Év 491.2

L'œuvre de George Müller* et la nôtre — Dieu n'a pas confié à son peuple la même œuvre que celle qu'il a confiée à Müller. Cet homme a accompli une noble tâche. Mais Dieu a confié à son peuple une mission qui se situe sur un plan différent. Il lui a donné un message destiné au monde entier. Ses membres doivent entrer dans un territoire après l'autre et mener une lutte acharnée contre le péché qui détruit l'âme. — Lettre 33, 1900. Év 491.3

Mener une action équitable auprès des riches et des pauvres — Depuis peu [1899], un grand intérêt s'est manifesté en faveur des classes pauvres et des personnes considérées comme rejetées par la société; une grande œuvre a été entreprise pour le relèvement des êtres déchus et de ceux qui ne sont plus que des épaves. C'est en soi une bonne œuvre. Nous devrions toujours être animés de l'esprit du Christ, et faire le même genre de travail que celui qu'il accomplissait en faveur de l'humanité souffrante. Le Seigneur a une œuvre à faire pour les parias. Il ne fait pas de doute que c'est le devoir de certains de travailler parmi eux et d'essayer de sauver les âmes qui périssent. Cette œuvre aura sa place en rapport avec la proclamation du message du troisième ange et l'acceptation de la vérité biblique. Mais il y a un risque à vouloir charger tout le monde de s'atteler à ce genre de travail, à cause de la tension qu'il exige. Il y a un danger à inciter des hommes à centrer leurs énergies sur cette activité, alors que Dieu les a appelés à en exercer une autre. Év 492.1

La grande question de nos devoirs envers l'humanité est chose sérieuse, et nous avons grand besoin de la grâce de Dieu pour choisir la manière dont nous allons agir afin d'accomplir le plus de bien possible. Tous ne sont pas appelés à commencer leur tâche en travaillant parmi les classes les plus modestes. Dieu ne demande pas à ses ouvriers de s'instruire et de se former pour se consacrer exclusivement à cette catégorie de personnes. Év 492.2

L'action de Dieu est manifeste, en ce sens qu'elle affermit la certitude que c'est lui qui planifie l'œuvre et que des principes rationnels sont à la base de chaque action. Mais j'ai reçu des instructions de la part de Dieu selon lesquelles il y a danger à faire des plans pour ceux qui sont rejetés de la société, plans qui aboutiraient à des réactions irrépressibles et intempestives. Cela ne produirait aucun résultat bénéfique. Certains de nos ouvriers devront être encouragés à entreprendre un type de travail qui aura au moins pour effet de fortifier tous les aspects de notre œuvre grâce à une action harmonieuse. Év 492.3

L'invitation de l'Évangile doit être adressée aux riches et aux pauvres, aux classes élevées comme aux plus basses, et nous devons chercher des moyens pour faire connaître la vérité dans de nouvelles localités et à toutes les classes de la société. Voici l'ordre du Seigneur: “Va plus loin sur les chemins, le long des haies, insiste pour que les gens viennent. Il faut que ma maison soit remplie.” Luc 14:23 (Kuen). Il dit aussi: “Commencez par les chemins, prospectez-les à fond; organisez un groupe de personnes qui, en union avec vous, pourra accomplir l'œuvre même que le Christ a accomplie pour chercher et sauver ceux qui sont perdus.” Év 493.1

Le Christ a prêché l'Évangile aux pauvres, mais il ne s'est pas limité à travailler en faveur de cette catégorie de gens. Il a œuvré pour tous ceux qui voulaient bien écouter sa Parole — non seulement pour les publicains et autres gens rejetés de la société, mais pour les pharisiens aisés et cultivés, pour le Juif de noble origine, pour le centurion et le chef romain. C'est là le genre de travail qui m'a toujours semblé devoir être fait. Point n'est besoin d'épuiser toutes nos énergies pour les classes les plus humbles, et faire de cette œuvre la seule et l'unique qui soit valable. Il en est d'autres que nous devons conduire au Maître, des âmes qui ont besoin de connaître la vérité, qui assument des responsabilités, et qui travailleront avec toute leur compétence sanctifiée en faveur des gens haut placés comme en faveur de ceux qui se trouvent au bas de l'échelle sociale. Év 493.2

L'œuvre en faveur des classes défavorisées est sans limites. On ne peut jamais en venir à bout et ce problème doit être traité comme une partie d'un grand tout. Accorder toute notre attention à cette tâche, alors qu'il y a de vastes étendues cultivables de la vigne du Seigneur, mais qui n'ont pas encore été travaillées jusqu'à présent, c'est mettre la charrue devant les bœufs. Car le bras droit n'est pas à lui seul tout le corps. Aller à la recherche des êtres rejetés par la société est important, mais cela ne doit pas devenir l'objectif principal de notre mission. — Medical Ministry, 311, 312 (1899). Év 493.3

Garder le sens de la mesure — L'œuvre missionnaire médicale ne doit pas être disproportionnée. Elle doit rester à l'échelle du reste de l'œuvre de Dieu. — Lettre 38, 1899. Év 494.1

La santé des ouvriers — Ceux qui se dévouent sans compter dans l'œuvre missionnaire médicale, qui travaillent sans relâche, affrontant des dangers, supportant des privations, de fréquentes veilles, la fatigue et la douleur, risquent d'oublier qu'ils ont le devoir de sauvegarder leurs propres énergies mentales et physiques. Ils ne doivent pas se surmener. Mais comme ils sont remplis de zèle et d'ardeur, ils manquent parfois de sagesse et vont jusqu'à la limite de leurs forces. A moins que de tels ouvriers ne changent leur rythme de travail, ils finiront par tomber malades et par s'effondrer. Év 494.2

S'il est vrai que les serviteurs de Dieu doivent être animés d'un saint enthousiasme et qu'ils doivent s'appliquer à suivre l'exemple du divin Maître, le grand Missionnaire médical, ils ne doivent pas vouloir faire trop de choses dans une seule journée. Si c'est le cas, il leur faudra bientôt quitter l'œuvre par suite d'épuisement, parce qu'ils ont voulu porter des fardeaux trop lourds. Mon frère, il est bien de votre part d'employer au mieux les facultés que Dieu vous a données pour vous efforcer sincèrement de soulager la souffrance et pour sauver les âmes; mais ne sacrifiez pas pour autant votre santé. Év 494.3

Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant la grandeur de notre vocation dépasse les intérêts communs et égoïstes d'ici-bas. Mais cette pensée ne devrait pourtant pas conduire les serviteurs de Dieu, bien disposés et durs à la tâche, à se charger de tous les fardeaux possibles, sans s'accorder des périodes de repos. Év 494.4

Comme ce serait beau si, parmi ceux qui travaillent à la réalisation du merveilleux plan de Dieu pour le salut des âmes, il n'y avait pas de paresseux! Combien plus pourrait être accompli si chacun se disait: “Dieu compte sur moi pour que je sois lucide, et pour que mes efforts témoignent en faveur de la vérité que je professe. Je dois être un ouvrier ayant un sens pratique, et non un rêveur.” — Medical Ministry, 292, 293 (1904). Év 494.5