Éducation

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La discipline de la vie

Par-delà la discipline de la maison et de l'école, il y a la sévère discipline de la vie. Il faut apprendre aux enfants, aux jeunes gens, à s'y soumettre avec sagesse. C'est vrai que Dieu nous aime, qu'il agit pour notre bonheur, et que nous n'aurions jamais connu la souffrance si sa loi avait été respectée; ce n'est pas moins vrai qu'en ce monde les conséquences du péché: la douleur, la peine, les fardeaux, se font sentir dans chaque vie. Nous pouvons faire beaucoup de bien à nos enfants, à nos jeunes, en leur apprenant à affronter courageusement ces difficultés. Nous devons leur témoigner notre sympathie, mais non les inciter à s'apitoyer sur eux-mêmes; ils ont besoin d'être encouragés, fortifiés, et non affaiblis. Éd 327.1

Ils doivent savoir que ce monde n'est pas un lieu de parade, mais un champ de bataille où chacun est appelé à supporter une vie rude, comme un bon soldat, à être ferme et à se conduire en homme. Que la force de caractère se mesure à la volonté de porter des responsabilités, d'accepter des postes difficiles, de faire le travail qu'il y a à faire même si personne ne vous en est reconnaissant. Éd 327.2

La bonne attitude face aux épreuves ne consiste pas à essayer de leur échapper, mais à en tirer profit; ceci est vrai à tout âge. Si la formation du jeune enfant est négligée, ses tendances mauvaises s'accentueront; il deviendra plus difficile de l'éduquer, car il lui sera pénible de se plier à la discipline. Elle est dure, en effet, pour notre être charnel, cette discipline qui contrarie nos désirs et nos inclinations naturelles; mais la souffrance peut s'oublier au profit d'une joie plus profonde. Éd 327.3

Que les enfants et les jeunes apprennent que chaque erreur, chaque faute, chaque difficulté dépassée mène à quelque chose de meilleur. C'est à travers de telles expériences que ceux qui ont jamais vécu une vie digne de ce nom ont réussi. Éd 327.4

Les grands hommes qui ont conquis des sommets
Ne les ont pas vaincus sans souffrance.
Tandis que leurs semblables dormaient,
Ils grimpaient avec peine dans la nuit.
Éd 328.1

C'est ce qui est à nos pieds qui nous fait grandir,
Ce que nous avons appris à maîtriser,
L'orgueil dominé, la passion morte,
Les difficultés que chaque jour nous surmontons.
Éd 328.2

Toutes les choses banales, les faits quotidiens
Qui emplissent notre temps,
Nos plaisirs et nos tristesses
Peuvent nous aider à nous élever.
Éd 328.3

Nous devons regarder “non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont momentanées, et les invisibles sont éternelles”. 2 Corinthiens 4:18. Lorsque nous renonçons à nos désirs, à nos tendances égoïstes, nous échangeons en fait un avoir éphémère et de peu de valeur contre des biens précieux et durables. Il n'y a pas là de sacrifice, mais un bénéfice immense. Éd 328.4

“Quelque chose de meilleur”: c'est le mot d'ordre de toute éducation, la loi de la vraie vie. Chaque fois que le Christ nous demande d'abandonner quoi que ce soit, c'est qu'il a à nous offrir quelque chose de meilleur. Les jeunes s'adonnent souvent à des occupations, des carrières, des plaisirs qui ne semblent pas mauvais mais qui sont loin du bien suprême; ils détournent la vie de son noble but. Des mesures arbitraires, une condamnation catégorique risquent de ne pas amener ces jeunes à renoncer à ce à quoi ils tiennent tant. Dirigeons-les vers quelque chose de meilleur que l'ostentation, l'ambition, l'amour du confort. Faisons-leur connaître la vraie beauté, les principes élevés, les vies généreuses. Faisons-leur contempler “celui dont toute la personne est désirable”; lorsque nous fixons sur lui notre regard, notre vie trouve son point d'attache. Là l'enthousiasme, l'ardeur, la flamme de la jeunesse découvrent un objectif authentique. Le devoir s'accomplit dans la liesse, le sacrifice avec plaisir. Honorer le Christ, être semblable à lui, travailler pour lui sont la plus grande ambition, la joie la plus intense de la vie. Éd 328.5

“L'amour du Christ nous étreint.” 2 Corinthiens 5:14. Éd 329.1