Le Grand Mouvement Adventiste

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Chapitre 13 – Signes de la direction divine

« Fut-il jamais un dieu qui essayât de venir prendre à lui une nation du milieu d’une nation, par des épreuves, des signes, des miracles et des combats, à main forte et à bras étendu, et avec des prodiges de terreur, comme l’a fait pour vous l’Éternel, votre Dieu, en Égypte et sous vos yeux ? Tu as été rendu témoin de ces choses, afin que tu reconnusses que l’Éternel est Dieu, qu’il n’y en a point d’autre » (Deutéronome 4:34-35). GMA 153.1

C’est ce que le Seigneur fit en choisissant un peuple du milieu d’une nation païenne, pour le conduire où il pourrait lui annoncer sa loi, et où il pourrait la lui remettre gravée sur des tables de pierre. Ces merveilles n’ont pas été effectuées pour satisfaire leur curiosité ; mais pour qu’ils sachent avec certitude que celui « qui avait fait de grandes choses en Égypte, Des miracles dans le pays de Cham, Des prodiges sur la mer Rouge » (Psaumes 106:21-22) et leur avait parlé du milieu du feu et de la fumée s’échappant du Sinaï, n’était autre que le Dieu vivant et vrai, le Créateur de toutes choses. GMA 153.2

MOÏSE APPELÉ DU BUISSON ARDENT

Moïse lui-même n’aurait pas pu inciter les Israélites à quitter l’Égypte en leur disant simplement : « Alors que je faisais paître le troupeau dans le désert, j’ai eu des pensées de sympathie pour vous dans votre servitude, et je suis venu vous faire sortir hors d’Égypte, comme j’avais essayé de le faire lorsque j’ai tué l’Égyptien juste avant de fuir vers la terre de Madian. » GMA 153.3

Il a fallu le buisson ardent qui ne se consumait pas, et une voix audible sortant du milieu des flammes, pour convaincre même Moïse qu’il était celui qui « irait et conduirait le peuple hors d’Égypte. » C’est de cette manière formidable qu’il reçût sa commission, sa vocation sainte et élevée, dont la révélation attirerait aussitôt l’attention de ses frères, et préparerait leurs esprits pour ce qui devrait suivre, et ainsi les amener à accepter Moïse comme leur chef sous les ordres de Dieu. GMA 153.4

S’il y eut jamais une époque, depuis la résurrection du Sauveur, où ses partisans désappointés et affligés avaient besoin d’être réconfortés par sa présence et ses mots d’encouragement, c’était bien à ce moment où une partie des croyants, tristes et persécutés, gardaient leur confiance après le « cri de minuit » de 1844 ; et si, dans sa miséricorde, Dieu a jamais communiqué directement avec des âmes affligées, il semblerait que cela serait certainement à un tel moment, et à un tel peuple. GMA 153.5

LA PROMESSE DE LA PRÉSENCE DU SEIGNEUR

Celui qui n’est pas limité en moyens ni en méthodes de travail, et qui, « étant monté en haut » (Éphésiens 4:8-15), plaça les dons de l’Esprit dans son église, promit d’être avec ses disciples prêchant l’évangile, même « jusqu’à la fin du monde. » GMA 154.1

Le Seigneur fut toujours prêt à manifester sa puissance et ses dons à ceux qui le cherchaient entièrement. N’a-t-il pas dit, en donnant la commission de l’évangile, « Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront les démons ; ils parleront de nouvelles langues ; ils saisiront des serpents ; s’ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades seront guéris » ? (Marc 16:17, 18). GMA 154.2

DONS DE L’ESPRIT PENDANT LA RÉFORMATION

Il y eut quelques magnifiques démonstrations de la puissance du Seigneur et des manifestations du don de prophétie lors de la réforme du seizième siècle et pendant les années qui suivirent. Merle d’Aubigné parle des prophéties de Jean Huss. Charles Buck, dans ses Religious Anecdotes, mentionne George Wishart prophétisant en 1546. John Wesley, dans ses œuvres, parle des prophéties de Jonathan Pyrah, et de leur accomplissement. GMA 154.3

Frère J. B. Finley, dans son autobiographie, parle d’une vision remarquable et de la guérison de sa propre personne pendant l’été 1842. Le Christian Advocate (journal méthodiste) publia un compte rendu intéressant d’une vision remarquable, et de ses résultats, donnée à docteur Bond, de cette église, au cours de son ministère. Cela montrait à ceux qui cherchaient le Seigneur avec humilité, qu’Il n’avait pas changé et qu’Il parlerait toujours à son peuple à travers le don prophétique. GMA 154.4

L’ÉGLISE DU RESTE DOIT AVOIR L’ESPRIT DE PROPHÉTIE

Il y a des déclarations claires et précises dans les Écritures disant que le Seigneur manifestera particulièrement les dons de son Esprit, et surtout le don de prophétie, parmi les personnes qui attendront sa venue. Le premier texte sur lequel nous attirons l’attention se trouve dans la lettre aux Corinthiens, et dit ceci : « Je rends à mon Dieu de continuelles actions de grâces à votre sujet, pour la grâce de Dieu qui vous a été accordée en JésusChrist. Car en lui sssssssssssssvous avez été comblés de toutes les richesses qui concernent la parole et la connaissance, le témoignage de Christ ayant été solidement établi parmi vous, de sorte qu’il ne vous manque aucun don, dans l’attente où vous êtes de la manifestation de notre Seigneur Jésus-Christ. Il vous affermira aussi jusqu’à la fin, pour que vous soyez irréprochables au jour de notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Corinthiens 1:4-8). GMA 154.5

Dans l’Apocalypse nous lisons à propos du « reste », la dernière église évangélique : « Et le dragon fut irrité contre la femme, et il s’en alla faire la guerre aux restes de sa postérité, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus » (Apocalypse 12:17). Qu’est-ce que le « témoignage de Jésus, » nous demandons, que la dernière église doit avoir et qui, si elle l’a, prépare la voie à la manifestation de tous les dons de l’Esprit ? Nous trouvons une réponse à cette question dans le témoignage de l’ange à Jean sur l’île de Patmos : « Et je tombai à ses pieds pour l’adorer ; mais il me dit : Garde-toi de le faire ! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères qui ont le témoignage de Jésus. Adore Dieu. Car le témoignage de Jésus est l’esprit de la prophétie » (Apocalypse 19:10). GMA 155.1

Cette définition donnée par l’ange montre que « l’esprit de prophétie », manifesté dans l’église qui attend le Christ, prépare la voie à tous les dons, et que la guerre est faite à l’église du « reste » parce qu’elle a ce don. GMA 155.2

LE TÉMOIGNAGE DE PAUL SUR LES DONS

La lettre de Paul aux Thessaloniciens montre que le jour du Seigneur — le jour du jugement exécutif — viendra sur les masses « comme un voleur dans la nuit ; » mais qu’il ne surprendra pas ainsi les fidèles enfants du Seigneur parce qu’ils sont des « enfants de la lumière et des enfants du jour. » Parmi ses exhortations à ce peuple qui veille, il dit, « N’éteignez pas l’Esprit. Ne méprisez pas les prophéties. Mais examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon » (1 Thessaloniciens 5:5, 19-21). GMA 155.3

Greenfield, dans son lexique grec, dit du mot grec propheteias, qui est rendu ici par « prophéties » : « l’exercice du don de prophétie, en ce sens, 1 Thessaloniciens 5:20. » Les lexiques de Parkhurst, Robinson, et Liddell et Scott sont d’accord avec cela. C’est donc un clair témoignage que le vrai don de prophétie sera dans l’église attendant la seconde venue du Christ. L’avertissement n’est pas de mépriser le don, mais de l’examiner ; et lorsque vous trouvez sa bonne manifestation, « retenez-la ». 10 GMA 155.4

L’ACCOMPLISSEMENT DE LA PROMESSE

Nous avons noté jusque-là comment le Seigneur commença à manifester le don de prophétie au cours de la proclamation des messages des premier et deuxième anges. Ce don a été plus largement développé depuis la fin des deux mille trois cents jours. Le Seigneur choisit son propre instrument à cette fin, sélectionnant comme son agent quelqu’un qui avait non seulement consacré tout à lui, mais dont la vie tremblait dans la balance, « le plus faible parmi les faibles. » 11 Moins de deux mois après le passage de la date fixée, mademoiselle Ellen G. Harmon, de Portland, Maine, qui n’avait alors qu’environ dix-sept ans, commença à recevoir des révélations du Seigneur. GMA 156.1

Comme j’ai eu l’occasion de converser avec ceux qui vivaient à Portland au moment de la première vision, et que j’ai également fait connaissance avec Mme Haines, dont la maison fut le lieu où Mlle Harmon eut sa première vision, je vais vous raconter les faits tels qu’ils m’ont été donnés par ces personnes. GMA 156.2

Mlle Harmon était à ce moment-là dans un état de santé très critique. Pendant plusieurs semaines, elle avait à peine pu parler au-dessus du chuchotement. Un médecin avait décidé que sa maladie était une tuberculose pulmonaire œdémateuse. Il dit que son poumon droit était décomposé, le gauche très malade et que son cœur était considérablement touché. Il dit qu’il pensait qu’elle ne pourrait vivre tout au plus que très peu de temps, et était susceptible de mourir à tout moment. C’est avec grande difficulté qu’elle pouvait respirer en position allongée. La nuit elle obtenait du repos uniquement en étant soutenue dans le lit dans une position presque assise. De fréquents épisodes de toux et des hémorragies des poumons avaient considérablement réduit sa force physique. GMA 156.3

LA PREMIÈRE VISION DE MLLE HARMON

Au moment où elle reçut sa première vision, Mlle Harmon habitait chez Mme Haines. C’était le matin, et c’était le moment du culte de famille. Il y avait cinq personnes présentes, toutes sœurs dans la foi. Les autres avaient prié et Mlle Harmon priait en murmurant, quand la puissance de Dieu descendit de la plus belle manière, touchant manifestement toutes celles qui étaient présentes, et elle perdit aussitôt conscience de tout ce qui se passait autour d’elle : elle était en vision. GMA 156.4

Pendant la réunion suivante, elle raconta aux croyants de Portland ce qu’elle avait vu. Ils avaient pleinement confiance que cela venait de Dieu. Il y avait environ soixante personnes à ce moment dans Portland qui acceptèrent cela comme l’œuvre du Seigneur. Il y avait un pouvoir qui accompagnait la vision, ainsi que lorsqu’elle la racontait, qui ne pouvait que venir de Dieu. Un sens solennel des intérêts éternels était constamment sur elle, et elle semblait être remplie d’un étonnement indicible qu’une personne si jeune et si faible puisse être choisie comme un instrument par lequel le Seigneur voulait communiquer la lumière à son peuple. Elle déclara qu’elle semblait être entourée, pendant la vision, d’anges rayonnants dans les cours célestes glorieuses, où tout est joie et paix, et que c’était un triste changement de s’éveiller aux réalités insatisfaisantes de cette vie mortelle. GMA 156.5

SYNOPSIS DE LA PREMIÈRE VISION

Le bref résumé suivant de sa première vision, telle qu’elle la relata aux croyants de Portland, vous donnera une idée du caractère de l’ensemble d’entre elles : GMA 157.1

« Alors que je priais, le Saint-Esprit reposa sur moi, et il me semblait m’élever de plus en plus au-dessus de la terre. Je me détournai pour voir mes frères adventistes restés en ce bas monde, mais je ne pus les découvrir. Une voix me dit alors : “Regarde encore, mais un peu plus haut.” Je levai les yeux, et je vis un sentier abrupt et étroit, bien au-dessus de ce monde. C’est là que les adventistes s’avançaient vers la sainte cité. Derrière eux, au début du sentier, il y avait une brillante lumière, que l’ange me dit être le cri de minuit. Cette lumière éclairait le sentier dans toute sa longueur pour que leurs pieds ne s’achoppent pas. Jésus marchait à leur tête pour les guider ; et tant qu’ils fixaient les regards sur lui, ils étaient en sécurité. Mais bientôt quelques-uns se lassèrent et dirent que la cité était encore fort éloignée et qu’ils avaient pensé y arriver plus tôt. Alors Jésus les encouragea en élevant son bras droit glorieux d’où émanait une lumière qui se répandit sur les adventistes. Ceux-ci s’écrièrent : “Alléluia !” Mais certains d’entre eux repoussèrent effrontément cette lumière, en disant que ce n’était pas Dieu qui les avait conduits. La lumière qui était derrière eux finit par s’éteindre, et ils se trouvèrent alors dans de profondes ténèbres. Ils trébuchèrent et perdirent de vue et le but et Jésus, puis tombèrent du sentier et sombrèrent dans le monde méchant qui était au-dessous. Nous entendîmes bientôt la voix de Dieu, semblable au bruit de grandes eaux, annonçant le jour et l’heure du retour de Jésus. Les justes vivants reconnurent et comprirent la voix, alors que les méchants la prirent pour le tonnerre et un tremblement de terre. Lorsque Dieu annonça le temps, il répandit sur nous le Saint-Esprit. Nos visages en furent illuminés et reflétèrent la gloire divine, comme celui de Moïse lorsqu’il descendait du mont Sinaï. » 12 GMA 157.2

DESCRIPTION DE LA CONDITION DE MME WHITE EN VISION

Avant de continuer le palpitant récit de cette merveilleuse manifestation de l’Esprit de Dieu, je vais mentionner quelques faits relatifs aux visions. La première fois que je vis Mme E. G. White (anciennement Mlle Harmon), ce fut en octobre 1852. Ce jour-là, je l’ai vue en vision pendant plus d’une heure. Depuis, j’ai eu le privilège de la voir en vision une cinquantaine de fois. J’ai été présent lorsque les médecins l’ont examinée alors qu’elle était dans cet état, et c’est pour moi un plaisir de témoigner de ce que j’ai vu et su. J’ai confiance qu’une narration des faits en cause ne peut pas être supplantée par la supposition aléatoire de ceux qui ne l’ont jamais vue dans cette condition. GMA 158.1

En entrant en vision, elle répète trois fois le cri envoûtant, « gloire ! » Ils se font écho, le deuxième et surtout le troisième étant plus faible, mais plus saisissant que le premier, la voix ressemblant à celle de quelqu’un très loin de vous et à peine perceptible. Pendant environ quatre ou cinq secondes elle semble tomber comme évanouie, ou comme si elle a perdu sa force ; puis elle semble être instantanément remplie d’une force surhumaine, parfois se levant soudain et marchant dans la pièce. Il y a de fréquents mouvements des mains et des bras, pointant vers la droite ou la gauche pendant que sa tête tourne. Tous ces mouvements sont faits de la manière la plus gracieuse. Quelle que soit la position de la main ou du bras, il est impossible de les bouger. Ses yeux sont toujours ouverts, mais elle ne cligne pas des yeux ; sa tête est droite, et elle regarde vers le haut, non pas le regard vide, mais avec une expression agréable, différant de la normale seulement en ce qu’elle semble regarder attentivement un objet au loin. Elle ne respire pas, mais son pouls bat régulièrement. Son visage est agréable, et la couleur de son visage colorée comme dans son état naturel. GMA 158.2

COMPARÉE À DANIEL

L’état de sa respiration, sa perte de force, puis sa force lorsque l’ange de Dieu la touche, tout cela convient parfaitement à la description donnée par le prophète Daniel de sa propre expérience en vision quand il dit : « Je restai seul, et je vis cette grande vision ; les forces me manquèrent, mon visage changea de couleur et fut décomposé, et je perdis toute vigueur. » « Comment le serviteur de mon seigneur pourrait-il parler à mon seigneur ? Maintenant les forces me manquent, et je n’ai plus de souffle. Alors celui qui avait l’apparence d’un homme me toucha de nouveau, et me fortifia. Puis il me dit : Ne crains rien, homme bien-aimé, que la paix soit avec toi ! Courage, courage ! Et comme il me parlait, je repris des forces, et je dis : Que mon Seigneur parle, car tu m’as fortifié » (Daniel 10:8, 17-19). GMA 159.1