Manuscrits Inédits (97-161) Tome 2

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Article 3
Le Christ, notre aide au moment de la tentation

« Regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien » (Jacques 1.2-4). 2MI 335.4

Les tentations qui assaillent les enfants de Dieu doivent être considérées comme les manifestations de la colère de Satan contre le Christ, « qui s’est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher au présent siècle mauvais » (Galates 1.4 ; voir aussi Tite 2.14). Satan est rempli de colère contre Jésus. Mais il ne peut blesser le Sauveur que par la conquête de ceux pour qui le Christ est mort. Il sait que, lorsqu’à travers ses artifices les âmes sont ruinées, alors le Sauveur est blessé. 2MI 335.5

L'univers céleste regarde avec l'intérêt le plus profond le conflit entre le Christ, en la personne de ses saints, et le grand séducteur. Ceux qui reconnaissent la tentation et y résistent mènent les batailles du Seigneur. Ils reçoivent cette éloge : « Heureux l’homme qui supporte patiemment la tentation » (Jacques 1.12). Supporter la tentation signifie cultiver la patience. L’âme harcelée et tentée ne peut pas se confier en sa propre force et détermination. Sentant sa totale impuissance, elle se réfugie dans la forteresse en disant : « Mon Sauveur, j’appuie mon âme impuissante sur toi. » Plus la tentation est pressante, plus cette âme s’accroche au Tout-Puissant. 2MI 336.1

Par la foi, elle dépose la tentation aux pieds du Christ et la laisse là. La foi dans la force du Sauveur la rend plus que vainqueur. C’est la puissance miraculeuse de Jésus qui revêt le chrétien de force et lui permet de vaincre comme le Christ a vaincu. 2MI 336.2

La tentation n’est pas le péché à moins d’être chérie. En regardant à Jésus, l’Auteur et le Consommateur de notre foi, l’âme sera remplie de paix et d’une confiance sereine. « Quand l’adversaire viendra comme un fleuve, l’Esprit de l'Étemel le mettra en fuite » (Ésaïe 59.19). 2MI 336.3

Il y a quelques heures, j’ai écouté les plaintes d’une âme en détresse. Satan est venu à elle d’une manière inattendue. Elle pensait avoir blasphémé le Sauveur parce que le tentateur mettait continuellement dans son esprit la pensée que le Christ n’était qu’un homme, rien de plus qu’un homme bon. Elle pensait que les chuchotements de Satan étaient les sentiments de son propre cœur, et elle en était horrifiée. Elle pensait qu’elle niait le Christ, et son âme était torturée dans son agonie. Je lui ai assuré que les suggestions de l’ennemi n’étaient pas ses propres pensées et que le Christ la comprenait et l’acceptait ; qu’elle devait traiter ces suggestions comme venant entièrement de Satan ; et que son courage devait augmenter avec la force de la tentation. Elle devait dire : « Je suis un enfant de Dieu. Je me consacre, corps et âme à Jésus. Je hais ces vaines pensées. » Je lui ai dit de ne pas admettre un instant que ces pensées venaient d’elle ; et de ne pas permettre à Satan de blesser le Christ en la plongeant dans l’incrédulité et le découragement. 2MI 336.4

À ceux qui sont tentés, je dirais : « Ne reconnaissez pas un instant les tentations de Satan comme étant en harmonie avec votre propre esprit. Détournez-vous d’elles comme vous le feriez de l’adversaire lui-même. » L’œuvre de Satan est de décourager l’âme. L’œuvre du Christ est d’inspirer au cœur la foi et l’espérance. Satan cherche à déstabiliser notre confiance. Il nous dit que nos espoirs reposent sur de fausses prémisses, plutôt que sur la parole sûre et immuable de celui qui ne peut pas mentir. 2MI 336.5

Les chrétiens les plus anciens et les plus expérimentés ont été assaillis par les tentations de Satan, mais grâce à la confiance qu’ils plaçaient en Jésus, ils ont vaincu. Il peut en être de même pour toute âme qui regarde au Christ par la foi. 2MI 337.1

Un homme ne peut pas mettre ses pieds dans la voie de la sainteté sans que les hommes méchants et les mauvais anges ne se liguent contre lui. Les mauvais anges vont conspirer avec les méchants pour détruire les serviteurs de Dieu. Ceux qui sont réprimandés pour leurs mauvaises pensées détesteront le réprobateur du péché, et essayeront de l’arracher au service du Christ. Le conflit peut être long et douloureux, mais nous avons la parole de l'Étemel que Satan ne pourra pas nous conquérir, à moins que nous nous soumettions à lui. 2MI 337.2

Le Christ a été crucifié comme un menteur, pourtant il était la lumière et la vie du monde. Il a subi la contradiction des pécheurs. 2MI 337.3

« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie étemelle. » (Jean 3.16) 2MI 337.4

Peut-on mesurer l’amour de Dieu ? Paul déclare qu’il « surpasse toute intelligence » (Philippiens 4.7). Par conséquent, nous qui avons été faits participants du don céleste, serons-nous insouciants et indifférents, négligeant le grand salut accompli pour nous ? Allons-nous nous permettre d’être séparés du Christ et de perdre ainsi la récompense étemelle, le grand don de la vie étemelle ? N’accepterons-nous pas l’inimitié que le Christ a placée entre l’homme et le serpent ? Ne mangerons-nous pas la chair et ne boirons-nous pas le sang du Fils de Dieu, ce qui signifie de vivre « de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Matthieu 4 4) ? Ou deviendrons-nous mondains, mangeant la nourriture du serpent, qui est l’égoïsme, l’hypocrisie, le fait de soupçonner le mal, l’envie et la convoitise ? Nous avons le droit de dire : Par la force de Jésus-Christ, je serai vainqueur. Je ne serai pas vaincu par les artifices de Satan. — Manuscrit 31, 1911, p. 16-19 (journal, « Louant Dieu ”, 19 novembre 1911). 2MI 337.5

White Estate,

Washington, D.C.,

23 avril 1964.