Le Grand Espoir- 3e édition

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24 - Dans le lieu très saint

La question du sanctuaire fut la clé qui résolut le mystère de la grande déception de 1844. Elle dévoila aux yeux de ces croyants un ensemble complet de vérités, interdépendantes et harmonieuses, qui montraient que la main de Dieu avait dirigé le grand mouvement du second avènement et révélaient le devoir présent de son peuple en mettant en lumière sa position et sa mission. GE3 309.1

De même que les disciples de Jésus, après leur terrible nuit d’angoisse et de déception, « se réjouirent de voir le Seigneur 1 ”, de même ceux qui avaient attendu avec foi son second avènement purent enfin se réjouir. Ils avaient espéré le voir apparaître dans sa gloire pour récompenser ses serviteurs. Leurs espérances ayant été déçues, ils l’avaient perdu de vue, et, comme Marie au sépulcre, s’étaient écriés : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis 2. » Maintenant, c’est dans le Très-Sacré, ou lieu très saint, qu’ils contemplèrent de nouveau leur grand prêtre compatissant, prêt à apparaître bientôt comme leur roi et leur libérateur. La lumière qui jaillissait du sanctuaire éclaira le passé, le présent et l’avenir. Ils surent que Dieu les avait guidés par sa providence infaillible. Bien que, comme les premiers disciples, ils n’aient pas réussi à comprendre eux-mêmes le message dont ils avaient été porteurs, celui-ci cependant avait été exact en tous points. En le proclamant, ils avaient accompli les desseins de Dieu, et leur œuvre n’avait pas été vaine devant le Seigneur. Nés de nouveau «pour une espérance vivante 3”, ils se sentirent «transportés d’une joie indicible et glorieuse4 ». GE3 309.2

La prophétie de Daniel, « Jusqu’à deux mille trois cents soirs et matins ; après quoi le sanctuaire sera rétabli [ou purifié, d’après d’autres versions bibliques] 5 ” ainsi que le message du premier ange, «Craignez Dieu et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue 6” attiraient l’attention sur le ministère du Christ dans le Très-Sacré, ou lieu très saint, sur l’instruction du jugement, et non sur l’avènement du Christ pour la rédemption de son peuple et la destruction des perdus. L’erreur ne résidait pas dans le calcul des périodes prophétiques, mais dans l’événement qui devait avoir lieu à l’aboutissement des 2300 jours. Cette erreur avait causé une amère déception à ces croyants. Cependant, tout ce que la prophétie avait prédit, tout ce que l’Écriture les autorisait à attendre s’était accompli. Au moment même où ils se lamentaient sur l’échec de leurs espérances, l’événement prédit dans ce message, et qui devait survenir avant que le Seigneur puisse apparaître pour récompenser ses serviteurs, avait eu lieu. GE3 309.3

Le Christ était venu, non sur la terre, comme ils l’attendaient, mais, comme les types le figuraient, dans le Très-Sacré, ou lieu très saint, du « sanctuaire de Dieu qui est dans le ciel 7 ». Le prophète Daniel le représente comme s’approchant de Dieu à ce moment même : « Dans mes visions nocturnes, je vis alors arriver, avec les nuées du ciel, quelqu’un qui ressemblait à un être humain; il s’avança vers le vieillard, et on le fit approcher de lui 8 ». GE3 310.1

Le prophète Malachie avait aussi prédit cette venue : « Il arrivera dans son temple à l’improviste, le Seigneur que vous cherchez; le messager de l’alliance que vous désirez, il arrive, dit le SEIGNEUR des Armées 9. » L’arrivée du Seigneur dans son temple fut soudaine, inattendue pour les membres de son peuple. Ce n’est pas là qu’ils l’avaient cherché; ils s’étaient attendu à le voir venir sur la terre «dans un feu flamboyant, pour faire justice contre ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à la bonne nouvelle 10.” GE3 310.2

Mais son peuple n’était pas encore prêt à rencontrer son Seigneur. Il lui restait encore une œuvre de préparation à accomplir. De nouvelles lumières allaient lui être données pour attirer son regard vers « le sanctuaire de Dieu qui est dans le ciel ». Et, lorsqu’il suivrait par la foi son grand prêtre dans le ministère céleste, de nouveaux devoirs allaient lui être révélés. Église devait recevoir un autre message d’avertissement et d’instruction. GE3 310.3

Le prophète Malachie avait dit: «Qui pourra soutenir le jour de sa venue? Quel est celui qui tiendra debout quand il paraîtra? Car il est comme le feu du fondeur, comme la lessive des blanchisseurs. Il s’assiéra, tel celui qui fond et purifie l’argent, pour purifier les fils de Lévi, il les épurera comme on épure l’or et l’argent, et ils seront pour le SEIGNEUR ceux qui apportent l’offrande selon la justice 11.” GE3 310.4

Ceux qui vivront sur la terre lorsque cessera l’intercession du Christ dans le sanctuaire céleste devront subsister sans médiateur en présence d’un Dieu saint. Leur robe devra être sans tache et leur caractère purifié du péché par le «sang de l’aspersion 12 ». Par la grâce de Dieu et par des efforts persévérants, ils devront être vainqueurs dans la bataille contre le mal. Pendant que l’instruction du jugement se poursuit dans le ciel, pendant que les péchés des croyants repentants sont ôtés du sanctuaire, il doit y avoir une œuvre spéciale de purification, d’abandon du péché parmi le peuple de Dieu sur la terre. Cette œuvre est présentée plus clairement dans les messages du chapitre 14 de l’Apocalypse. GE3 310.5

Lorsque cette œuvre sera accomplie, les disciples du Christ seront prêts pour son apparition. «Alors, l’offrande de Juda et de Jérusalem sera douce au SEIGNEUR, comme aux jours d’autrefois, comme aux années de jadis 13.” Alors, l’Église que le Seigneur doit prendre avec lui au moment de son avènement sera une « Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable 14». Alors elle paraîtra « comme l’aurore, belle comme la lune, resplendissante comme le soleil, troublante comme les apparitions 15 ». GE3 310.6

Outre l’arrivée du Seigneur dans son temple, Malachie avait aussi prédit son second avènement, sa venue pour l’exécution du jugement, en ces mots : «Je me présenterai à vous pour le jugement, et je me hâterai de témoigner contre le: sorciers et les adultères, contre ceux qui font de faux serments, contre ceux qui oppriment le salarié, la veuve et l’orphelin, qui lèsent l’immigré et ne me craignent pas, dit le SEIGNEUR des Armées 16. » C’est la même scène que décrit Jude lorsqu’il dit: « Le Seigneur est venu avec ses saints par dizaines de milliers, afin d’exercer un jugement contre tous et de les confondre tous pour leurs œuvre s d’impiété et pour les paroles dures qu’ont proférées contre lui les pécheurs impies 17. » Cette venue et l’entrée du Seigneur dans son temple sont deux événements distincts et séparés. GE3 311.1

L’entrée du Christ comme notre grand prêtre dans le Très-Sacré, ou lieu très saint, pour la purification du sanctuaire, révélée dans Daniel 8.14, la venue de « celui qui ressemblait à un être humain [... et qui] s’avança vers le vieillard ”, décrite dans Daniel 7.13, et l’arrivée du Seigneur dans son temple, prédite pat Malachie, sont autant de descriptions d’un même événement. Celui-ci est aussi représenté par l’arrivée du marié décrite par le Christ dans la parabole des dix vierges du chapitre 25 de Matthieu. GE3 311.2

C’est au cours de l’été et de l’automne 1844 que fut donnée la proclamation «Voici le marié, sortez à sa rencontre 18 !” st alors que se formèrent les deux catégories de croyants représentées par les vierges avisées et les vierges folles : l’une qui attendait avec joie l’apparition du Seigneur et qui s’était soigneusement préparée à le rencontrer ; l’autre, motivée par la peur et agissant sous le coup d’une impulsion, s’était contentée d’une théorie de la vérité, et était dépourvue de la grâce de Dieu. Dans cette parabole, à l’arrivée du marié, «celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces 19». L’arrivée du marié présentée ici a lieu avant le mariage. Ce mariage représente la possession de son royaume par le Christ. La ville sainte, la Nouvelle Jérusalem, qui est la capitale et la représentante du royaume, est appelée « la mariée, l’épouse de l’agneau». Lange avait dit à Jean: « Viens, je te montrerai la mariée, l’épouse de l’agneau. Il me transporta, par l’Esprit, [... et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu 20. ” GE3 311.3

Il est donc clair que la mariée représente la ville sainte, et que les vierges qui sortent à la rencontre du marié symbolisent l’Église. Dans l’Apocalypse, le peuple de Dieu est représenté sous les traits des invités « au dîner des noces de l’agneau 21 ». Si ce sont les invités, ils ne peuvent être représentés en même temps par la mariée. Le Christ, comme l’avait annoncé le prophète Daniel, doit recevoir des mains du «vieillard» [Dieu] «la domination, l’honneur et la royauté 22. Il doit recevoir la Nouvelle Jérusalem, la capitale de son royaume, « prête comme une mariée qui est parée pour son mari 23 ». Après réception du royaume, il doit venir dans sa gloire, en tant que « Roi des rois et Seigneur des seigneurs 24 ”, pour la rédemption son peuple. Chacun de ses membres se mettra «à table avec Abraham, Isaac et Jacob 25 ”, nous dit Jésus : « à ma table, dans mon royaume 26 ”, pour partager le liner des noces de l’agneau ». GE3 311.4

La proclamation «Voici le marié, sortez à sa rencontre! », faite au cours de l’été 1844, amena des milliers de personnes à attendre un avènement immédiat du Seigneur. Au moment voulu, le marié arriva; non sur la terre, comme on l’attendait, mais vers le «vieillard» [Dieu] dans le ciel, pour célébrer ses noces et pour recevoir un royaume. «Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, la porte fut fermée. » Elles ne devaient pas être présentes en personne aux noces, car celles-ci ont lieu dans le ciel, alors qu’elles sont sur la terre. Les disciples du Christ doivent attendre « que leur maître revienne des noces 27 ». Mais ils doivent comprendre son œuvre et le suivre par la foi pendant qu’il se présente devant Dieu. C’est dans ce sens qu’il est dit qu’ils entrent «dans la salle des noces ». GE3 312.1

Dans cette parabole, ce sont les vierges qui « avaient pris, avec leurs lampes, de -mile dans un récipient 28» et qui «entrèrent [...] dans la salle des noces”. Ceux ai, en plus de la connaissance de la vérité par les Écritures, avaient aussi reçu Esprit et la grâce de Dieu et qui, dans les ténèbres de leur amère épreuve, avaient patiemment attendu, tout en sondant la Bible pour y trouver davantage de lumière, entrevirent la vérité concernant le sanctuaire céleste et le changement dans le ministère du Sauveur. Par la foi, ils le suivirent œuvrant dans le sanctuaire céleste. t tous ceux qui, par le témoignage des Écritures, acceptent ces mêmes vérités, en suivant le Christ par la foi pendant qu’il se présente devant Dieu pour accomplir dernière phase de sa médiation et recevoir son royaume, sont représentés comme entrant «dans la salle des noces ». GE3 312.2

La même image du mariage est employée dans la parabole du chapitre 22 de Matthieu, et l’instruction du jugement y est clairement représentée comme ayant lieu avant le mariage. C’est avant le mariage que «le roi entra pour voir les convives 29» et vérifier si tous avaient revêtu l’habit de noces, image de la robe immaculée du caractère, dont il est dit : « Ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies dans le sang de l’agneau 30.” Celui qui ne porte pas cet habit de noces est jeté dehors, mais tous ceux dont cet examen révèle qu’ils en sont revêtus sont acceptés de Dieu et jugés dignes d’avoir part à son royaume et de s’asseoir sur son trône. Cet examen du caractère, destiné à déterminer qui est prêt pour le royaume de Dieu, est celui de l’instruction du jugement, la phase finale de l’œuvre dans le sanctuaire céleste. GE3 312.3

Lorsque cette œuvre d’instruction sera terminée, lorsque le cas de ceux qui, au travers de tous les siècles, ont professé être disciples du Christ aura été examiné et tranché, alors, et pas avant, la période d’épreuve prendra fin et la porte de la miséricorde sera fermée. Ainsi, cette courte phrase, «celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée », nous transporte, à travers le ministère final de notre Sauveur, jusqu’à l’époque où la grande œuvre en faveur du salut de l’homme sera terminée. GE3 312.4

Dans le service du sanctuaire terrestre, qui, comme nous l’avons vu, symbolise celui du sanctuaire céleste, lorsque le grand prêtre, le jour des expiations, pénétrait dans le Très-Sacré ou lieu très saint, le ministère du lieu saint cessait. Dieu avait ordonné : « Il n’y aura personne dans la tente de la Rencontre lorsqu’il entrera pour faire l’expiation dans le sanctuaire et jusqu’à ce qu’il en sorte 31. » De même, lorsque le Christ pénétra dans le Très-Sacré, ou lieu très saint, pour accomplir la phase finale de l’expiation, il cessa son ministère dans la première pièce du sanctuaire. Mais, lorsque le ministère de la première pièce prit fin, le ministère de la seconde commença. Dans le service typique, le grand prêtre sortait du Sacré, ou lieu saint, le jour des expiations, et pénétrait en présence de Dieu pour présenter le sang du sacrifice en faveur de tous les Israélites qui s’étaient repentis sincèrement de leurs péchés. De même, le Christ n’avait terminé qu’une phase de son œuvre en tant qu’intercesseur de son peuple, avant d’en inaugurer une nouvelle phase, et il continuait à plaider les mérites de son sang devant le Père en faveur des pécheurs. GE3 313.1

Les adventistes de 1844 n’avaient pas compris ce sujet. Après que la date où ils attendaient le Sauveur fut passée, ils croyaient encore que son avènement était proche. Ils étaient persuadés avoir atteint le moment critique où l’œuvre du Christ comme intercesseur de l’homme devant Dieu avait cessé. Selon eux, la Bible enseignait que le temps de grâce accordé à l’homme prendrait fin peu de temps avant l’avènement du Seigneur sur les nuées des cieux. Cela leur paraissait évident d’après les passages bibliques qui décrivent un temps où des hommes chercheront, frapperont et pleureront à la porte de la miséricorde, qui restera fermée. Et ils se posaient la question suivante: la date à laquelle ils avaient attendu l’avènement du Christ ne pourrait-elle pas plutôt indiquer le commencement de la période qui devait précéder immédiatement son avènement? GE3 313.2

Ayant donné l’avertissement de l’approche du jugement, ils avaient le sentiment que leur œuvre en faveur du monde était terminée, et ils se sentaient dégagés du fardeau de travailler au salut des pécheurs, les moqueries téméraires et blasphématoires des impies leur semblaient être une autre preuve que l’Esprit de Dieu avait été retiré à ceux qui rejetaient sa miséricorde. Tout cela les confirma dans la croyance que le temps de grâce était terminé, ou que, comme ils l’exprimaient alors, « la porte de la miséricorde était fermée». GE3 313.3

En étudiant la question du sanctuaire, ils reçurent de nouvelles lumières. Ils se rendirent compte alors qu’ils ne s’étaient pas trompés en croyant que l’expiration des 2 300 jours en 1844 marquait une crise importante. Mais, si la porte de l’espérance et de la miséricorde par laquelle les hommes avaient eu accès à Dieu pendant dix-huit siècles s’était refermée, une autre porte s’était ouverte, et le pardon des péchés leur était offert par l’intercession du Christ dans le Très-Sacré, ou lieu très saint. Une phase de son ministère avait pris fin pour laisser la place à une autre. Il restait encore une «porte ouverte” vers le sanctuaire céleste, là où le Christ officiait en faveur du pécheur. GE3 313.4

On comprit alors l’application de ces paroles du Christ dans l’Apocalypse, adressées à l’Église de cette époque « Voici ce que dit le Saint, le Vrai, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre de telle sorte que personne ne ferme, celui qui ferme de telle sorte que personne n’ouvre: Je connais tes œuvre s; j’ai mis devant toi une porte ouverte que personne ne peut fermer 32. » GE3 313.5

Ceux qui, par la foi, suivent Jésus dans la grande œuvre de l’expiation bénéficient de sa médiation en leur faveur, tandis que ceux qui rejettent la lumière révélant ce ministère n’en retirent aucun bienfait. Les Juifs qui n’acceptèrent pas Jésus au moment de sa première venue et refusèrent de croire en lui comme Sauveur du monde ne purent recevoir le pardon par son intermédiaire. Lorsque, à son ascension, il pénétra avec son propre sang dans le sanctuaire céleste pour répandre sur ses disciples les bienfaits de sa médiation, les Juifs demeurèrent dans des ténèbres totales et continuèrent à présenter leurs sacrifices et leurs offrandes, devenus inutiles. Le ministère des types et des ombres avait cessé. La porte par laquelle les hommes avaient auparavant trouvé accès auprès de Dieu n’était pas restée ouverte. Les Juifs avaient refusé de le chercher de la seule manière par laquelle on pouvait alors le trouver: par le ministère du sanctuaire céleste. Ils ne jouirent plus de la communion avec Dieu. Pour eux, la porte était fermée. Ils n’avaient pas reconnu le Christ comme le véritable sacrifice et le seul médiateur devant Dieu; ils ne purent donc pas bénéficier de sa médiation. GE3 314.1

La condition dans laquelle se trouvèrent ces Juifs incrédules illustre celle des personnes insouciantes et incroyantes, parmi celles qui font profession de christianisme, qui sont volontairement ignorantes de l’œuvre de notre grand prêtre miséricordieux. Dans le service typique, lorsque le grand prêtre pénétrait dans le Très-Sacré, ou lieu très saint, tous les Israélites devaient se rassembler autour du sanctuaire, et, de la manière la plus solennelle, humilier leur âme devant Dieu afin de recevoir le pardon de leurs péchés et de ne pas être exclus de l’assemblée. Combien il est plus essentiel, en ce jour antitypique des expiations, que nous comprenions l’œuvre de notre grand prêtre et sachions quels devoirs nous incombent! GE3 314.2

Nous ne pouvons impunément rejeter les avertissements que Dieu nous fait parvenir dans sa miséricorde. Le ciel envoya un message au monde à l’époque de Noé, et le salut des hommes de ce temps dépendait de la manière dont ils le recevraient. Parce qu’ils rejetèrent cet avertissement, l’Esprit de Dieu se retira de cette race pécheresse, et ils périrent tous dans les eaux du Déluge. À l’époque d’Abraham, la miséricorde cessa de plaider auprès des habitants coupables de Sodome, et tous, à l’exception de Lot, de son épouse et de leurs deux filles, furent consumés par le feu envoyé du ciel. GE3 314.3

Il en fut de même à l’époque du Christ. Le Fils de Dieu déclara aux Juifs incrédules de cette génération : « Votre maison vous est laissée déserte 33. » En jetant un regard sur la fin des temps, la même Puissance infinie nous parle de ceux qui « n’ont pas accueilli l’amour de la vérité pour être sauvés. Aussi Dieu leur envoie une opération d’égarement, pour qu’ils croient au mensonge, afin que soient jugés tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l’injustice 34». Puisqu’ils rejettent les enseignements de sa Parole, Dieu retire son Esprit et les abandonne à leurs illusions chéries. GE3 314.4

Malgré tout, le Christ intercède encore en faveur de l’homme, et la lumière sera accordée à ceux qui la cherchent. Bien que les adventistes ne l’aient pas compris au début, cela leur apparut clairement lorsque les passages des Écritures qui définissent leur véritable position commencèrent à s’ouvrir devant leurs yeux. GE3 315.1

L’échéance de 1844 fut suivie d’une période de grande épreuve pour ceux qui professaient encore la foi au second avènement. Leur seul soulagement, en ce qui concerne leur véritable position, fut la lumière qui dirigea leur esprit vers le sanctuaire céleste. Certains perdirent confiance dans leur précédent calcul des périodes prophétiques et attribuèrent à des influences humaines ou sataniques la puissante influence du Saint-Esprit qui avait accompagné le mouvement du second avènement. D’autres restèrent persuadés que le Seigneur les avait guidés dans leur expérience passée. Et, pendant qu’ils attendaient, veillaient et priaient pour connaître la volonté de Dieu, ils se rendirent compte que leur grand prêtre avait inauguré une nouvelle phase de son ministère. En le suivant par la foi, ils furent amenés à comprendre aussi la mission finale de l’Église. Ils acquirent une compréhension plus claire des messages du premier et du second ange, et ils se trouvèrent prêts à recevoir et à transmettre au monde le solennel avertissement du troisième ange du chapitre 14 de l’Apocalypse. GE3 315.2