Tempérance Chrétienne
TEMPÉRANCE CHRÉTIENNE
PRÉFACE.
Jésus-Christ est la pierre angulaire sur la-quelle repose tout ce qui est nécessaire au salut. C'est en Christ que le chrétien devrait considérer la valeur de toutes choses, la vertu chrétienne de la tempérance y comprise. Le renoncement vo-lontaire est le trait distinctif du véritable chris-tianisme; c'est le souffle divin qui pénètre l'âme et le corps pour les sanctifier. C'est ce que Paul expose avec tant d'à-propos dans la première épître aux Corinthiens. 1 Si ceux qui prenaient part aux courses devaient se soumettre à un régime sévère; s'ils devaient s'exercer sans cesse et se soumettre à une foule de règles minu-tieuses dont la négligence, même dans les moin-dres détails, pouvait tout gâter, combien plus le chrétien, qui lutte pour une couronne incor-ruptible et pour la vie éternelle, ne doit-il pas renoncer aux passions de la chair et conserver son corps en parfait état comme le temple du Saint-Esprit. TC v.1
L'histoire de l'ancien peuple d'Israël dans le désert abonde en leçons importantes. C'était le Fils de Dieu lui-même qui avait délivré les Israélites de la dure servitude de l'Egypte; il était le Rocher spirituel qui les conduisait; c'est lui qu'ils tentèrent au désert, lorsqu'ils périrent par les serpents. Ce fut pour le suivre que Moïse renonça volontairement à la qualité de fils de la fille de Pharaon, «regardant l', opprobre de Christ comme des richesses plus grandes que les trésors de l'Egypte.»2 Glorieuse fut la manifestation de Christ à son peuple au passage de la mer Rouge, et terrible fut le châtiment dont il frappa les Egyptiens! Et pourtant, trois jours plus tard, Israël murmurait déjà auprès des eaux de Mara. Il leur indiqua alors un certain bois qui devait rendre les eaux douces. Ce fut là qu'il se révéla à eux comme leur médecin, en leur disant: «Si tu écoutes attentivement la voix de l'Eternel, ton Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses yeux, si tu prêtes l'oreille à ses commandements et si tu gardes ses ordonnances, je ne t'infligerai aucune des maladies que j'ai infligées aux Egyptiens; car je suis l'Eternel qui te guérit.»1 TC vi.1
Peu après, Israël murmura de nouveau à cause du manque de pain. Alors il leur donna la manne, le pain des anges, pour leur apprendre que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Ce médecin leur donna aussi, sous une forme cérémonielle, des commandements et des ordonnances relatifs à la propreté et à l'hygiène comme aucun autre peuple n'en possédait. Toutefois le peuple finit par convoiter de la chair, sous prétexte que son âme était fatiguée de la manne. Parce qu'ils rejetaient le pain du ciel, il leur donna la chair tant désirée, mais il les frappa. en même temps d'une grande plaie. Toute l'Ecriture donnée de Dieu étant utile pour enseigner, il doit en être ainsi de cet incident. Afin d'enlever tout doute à cet égard; Paul dit expressément que «ces choses ont été des exemples pour nous, afin que nous ne désirions point des mauvaises choses comme ils en désirèrent» 2 ; puis il précise encore davantage: «Toutes ces choses leur arrivaient pour servir de figures, et elles sont écrites pour nous instruire, nous qui sommes parvenus aux derniers temps.» 3 TC vii.1
Aujourd'hui encore, Christ est le médecin de son peuple au double point de vue spirituel et physique. Il est vrai que l'enveloppe cérémonielle des prescriptions relatives aux aliments n'est plus; néanmoins ces mêmes principes sont d'autant plus fermement établis en Christ. Ils sont un joug aisé qui préservera nos corps des maladies de l'Egypte, si nous voulons bien le porter. En effet, le divin Médecin ne s'impose pas, il n'oblige personne à suivre ses prescriptions, mais il nous offre, précisément dans ces derniers temps, son secours gratuit. Il désire délivrer ses enfants des convoitises et des passions charnelles et d'un goût dépravé pour que leurs corps soient de vrais temples du Saint-Esprit. TC viii.1
Comme alors, il délivre maintenant son peuple de la servitude égyptienne du péché pour l'introduire, non pas dans le repos temporaire de la Canaan terrestre, mais dans le repos éternel de la Canaan céleste. Dans ce nouvel exode comme dans l'autre, il n'y aura personne qui chancelle, suivant l'expression du Psalmiste,1 parmi le peuple de Dieu qui suivra ses règles d'hygiène, car ces règles sont les prescriptions de Christ, leur Médecin. Pour le peuple de Dieu, l'Evangile est la bonne nouvelle du salut et de la santé du corps. TC viii.2
L'auteur de cet ouvrage n'est pas une inconnue pour notre public de langue française. Elle s'est déjà fait apprécier de lui par plusieurs excellents ouvrages. Les précieuses vérités qui font l'objet de ce petit volume ont été publiées dans une série d'articles de journaux, il y a cinquante-trois ans. Cette publication produisit un profonde impression. Des milliers de personnes abandonnèrent de vieilles habitudes nuisibles. Il fallait certes que ces articles portassent le sceau de la vérité divine pour amener de pareils résultats. Ces principes ont fait leur chemin; ils ont été adoptés même par ceux qui s'en moquaient d'abord, de sorte qu'aujourd'hui des milliers de personnes en ont constaté la haute valeur par expérience. TC ix.1
Ce mouvement ne tarda pas à amener l'établissement de sanatoria prospères et de missions médicales aux Etats-Unis d'abord, puis dans différentes parties du monde, jusque dans les îles de l'océan Pacifique. Le temps a démontré la valeur de ces principes, et les découvertes de la science viennent chaque jour les confirmer. A Dieu seul en soit toute la gloire. TC ix.2
Puisse ce petit volume répandre ces principes bienfaisants partout où se parle la langue française, et amener beaucoup d'âmes à trouver en Christ leur Sauveur et leur Médecin. TC ix.3
Nous ne saurions mieux terminer cette préface qu'en faisant en faveur de nos lecteurs ce vœu du disciple bien-aimé en faveur de Gaïus: «Mon bien-aimé, je souhaite que tu te portes bien, et que tu sois à tous égards en aussi bon état que tu l'es à l'égard de ton âme.»1 TC x.1
Les Editeurs.