Tempérance

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Chapitre 6 — L'alcool et les gens haut placés

Leçons tirées de l'expérience de Nadab et d'Abihu — Nadab et Abihu, fils d'Aaron, remplissaient les fonctions sacrées de sacrificateurs; après avoir largement usé de vin, ils vinrent comme de coutume officier en présence de l'Eternel. Les sacrificateurs qui brûlaient l'encens dans le sanctuaire devaient prendre du feu que Dieu lui-même avait allumé; ce feu brûlait nuit et jour et n'était jamais éteint. Dieu avait donné des instructions précises sur la façon dont chaque partie de son service devait se dérouler, pour que tout ce qui se rattachait à son culte sacré soit en accord avec son saint caractère. Le moindre écart à ces directives expresses, concernant son saint culte, était puni de mort. Aucun sacrifice ne pouvait être agréable à Dieu s'il n'était préparé avec le feu divin, symbole de la communication entre Dieu et les hommes établie par Jésus-Christ seul. Le feu sacré que l'on mettait sur l'encensoir devait brûler éternellement. Et tandis que les Israélites étaient dehors, priant avec ferveur, l'encens enflammé par le feu sacré devait s'élever vers Dieu, mêlé à leurs prières. Cet encens était le symbole de la médiation du Christ. Te 33.5

Les fils d'Aaron prirent du feu ordinaire, que Dieu n'acceptait pas; ils firent une insulte au Dieu éternel en lui présentant un feu étranger. Dieu les consuma à cause de la négligence évidente qu'ils manifestèrent à l'endroit de ses ordres précis. Il en était de leurs actes comme de l'offrande de Caïn. Le divin Sauveur ne s'y trouvait pas représenté. Si les fils d'Aaron avaient joui de toute leur lucidité, ils auraient fait la différence entre le feu ordinaire et le feu sacré. Leur intempérance avait amoindri leurs facultés intellectuelles et obscurci leur intelligence, de sorte qu'ils étaient devenus incapables de juger sainement. Ils perdirent de vue le caractère sacré de ce service et la terrible responsabilité qu'ils assumaient en se présentant devant Dieu pour assurer son divin service. Te 34.1

Ils étaient responsables — Certains pourront dire: Comment peut-on tenir les fils d'Aaron pour responsables alors que l'alcool les avait privés de leur raison et qu'ils ne pouvaient pas faire la différence entre le feu ordinaire et le feu sacré? C'est au moment où ils burent de l'alcool qu'ils prirent la responsabilité de tous les actes qu'ils commirent alors qu'ils étaient ivres. Leur manque de maîtrise d'eux-mêmes coûta la vie à ces sacrificateurs. Dieu a expressément interdit l'usage du vin, car il a pour effet d'obscurcir le cerveau. Te 34.2

“Et l'Eternel parla à Aaron et dit: Tu ne boiras ni vin, ni boisson enivrante, toi et tes fils avec toi, lorsque vous entrerez dans la tente d'assignation, de peur que vous ne mouriez: ce sera une loi perpétuelle parmi vos descendants, afin que vous puissiez distinguer ce qui est saint de ce qui est profane, ce qui est impur de ce qui est pur, et enseigner aux enfants d'Israël toutes les lois que l'Eternel leur a données par Moïse.” ... Te 34.3

Nous trouvons ici les directives divines les plus claires, ainsi que les raisons pour lesquelles Dieu a interdit l'usage de l'alcool; il désire que ses enfants restent lucides et agissent avec discernement; il veut qu'ils soient capables de juger sainement et de faire la différence entre ce qui est pur et ce qui ne l'est pas. Il invoqua encore une autre raison très importante pour laquelle les sacrificateurs devaient s'abstenir de tout ce qui enivre: ils auraient besoin d'être en possession de tous leurs moyens pour présenter aux enfants d'Israël toutes les lois que l'Eternel avait prescrites. Te 34.4

Les qualifications nécessaires aux chefs spirituels — Toute absorption de nourriture et de boisson capables de léser le bon fonctionnement des facultés mentales est un grave péché aux yeux de Dieu. Ceci concerne particulièrement ceux qui remplissent des fonctions sacrées, qui devraient être de tout temps pour les fidèles des exemples et des guides toujours en état de les instruire. Te 35.1

Des ministres osent prononcer du haut de la chaire le nom de Dieu de leurs lèvres impures. Ils pensent que Dieu n'a pas vu la satisfaction coupable de leur appétit. “Parce qu'une sentence contre les mauvaises actions ne s'exécute pas promptement, le cœur des fils de l'homme se remplit en eux du désir de mal faire.” Dieu n'acceptera pas davantage le sacrifice offert par des hommes souillés qui lui présentent un encens de tabac et d'alcool, qu'il n'a accepté l'offrande des fils d'Aaron qui mêlèrent l'encens à un feu étranger. Te 35.2

Dieu n'a pas changé. Il est actuellement aussi exigeant dans ses prescriptions qu'il l'était aux jours de Moïse. Mais, à notre époque, dans les lieux de culte, non seulement un feu étranger mais une pestilence véritable se trouvent mêlés aux chants de louange, aux prières et aux prédications. Au lieu d'être prêchée sous l'influence divine, la vérité est parfois exposée sous l'effet des poisons du tabac et de l'eau-de-vie. Quel feu, vraiment! Les prédications et les prières sont mêlées à la puanteur du tabac. Un encens de la sorte plaît davantage à Satan! Quelle terrible supercherie! Quelle offense aux yeux de Dieu! Quelle insulte envers celui qui est saint et qui habite une lumière inaccessible! Te 35.3

Si leurs facultés intellectuelles étaient en parfait état, ceux qui se disent chrétiens verraient l'illogisme d'un tel culte. Comme pour Nadab et Abihu, leur sensibilité est tellement émoussée qu'ils ne voient pas la différence entre le sacré et le profane. Les choses saintes sont ravalées au niveau de leur haleine viciée par le tabac, de leur cerveau engourdi et de leur âme impure souillée par la satisfaction de leur appétit et de leur passion. Les soi-disant chrétiens mangent, boivent et fument; ils deviennent des gloutons et des ivrognes pour satisfaire leur appétit et parlent encore de remporter la même victoire que le Christ! — Redemption, or the Temptation of Christ, 86. Te 35.4

Il est nécessaire que les hommes influents aient l'esprit lucide — Qu'en est-il des législateurs et des magistrats? S'il faut que les responsables du saint ministère aient l'esprit lucide et soient en pleine possession de leurs facultés mentales, ne faut-il pas qu'il en soit de même des promoteurs des lois et de ceux qui rendent la justice dans notre pays? Et que penser des juges et des jurés qui décident de la vie humaine et qui peuvent, par leur sentence, condamner l'innocent et relâcher le criminel au sein de la société? N'est-il pas nécessaire qu'ils puissent, eux aussi, raisonner sainement? Sont-ils modérés dans leurs habitudes? S'ils ne le sont pas, ils ne sont pas dignes d'assurer de telles responsabilités. Quand l'appétit est perverti, les facultés mentales s'affaiblissent, et il est à craindre que de tels hommes ne soient pas aptes à gouverner avec justice. Est-il moins dangereux aujourd'hui de faire usage de ce qui obscurcit l'esprit qu'à l'époque où Dieu donna des instructions à ceux qui officiaient dans son sanctuaire? — Christian Temperance and Bible Hygiene, 19. Te 35.5

Quand les hommes haut placés sont indignes de leur charge — Les chefs d'Etat et les légistes devraient, mieux que n'importe qui, obéir aux lois supérieures qui sont à la base de toute règle dans la famille et la nation. Il faudrait que ceux qui exercent une autorité aient le sentiment d'être eux-mêmes soumis à une puissance supérieure. Mais tant que leur esprit se trouve sous l'effet de l'usage de narcotiques et de spiritueux, ils n'auront pas ce sentiment. Ceux à qui a été confiée la charge de faire exécuter les lois devraient jouir de toutes leurs facultés. En pratiquant la tempérance en toutes choses, ils seront toujours en mesure de distinguer nettement le sacré du profane, et ils auront la sagesse d'agir avec cette justice et cette intégrité que Dieu prescrivit à l'Israël d'autrefois. ... Te 36.1

Mais beaucoup de ceux qui sont parvenus aux plus hauts postes de confiance dans les fonctions publiques sont loin d'observer de telles lois. Ils satisfont leurs désirs et s'adonnent généralement à l'usage de narcotiques et de boissons alcoolisées. Hommes de loi, juges, jurés, sénateurs et représentants du peuple ont oublié qu'ils ne peuvent être des comédiens. Ils affaiblissent leurs facultés en satisfaisant des désirs coupables. Alors qu'ils occupent une place éminente, ils s'avilissent par la pratique de l'intempérance, de la débauche et de toutes sortes de vices. Leurs facultés, corrompues par le mal, donnent un libre accès à toutes les dépravations. ... Te 36.2

Des hommes intempérants ne devraient pas être placés à des postes de confiance par le vote du peuple. Leur influence corrompt les autres et de lourdes responsabilités sont en jeu. Le cerveau et les nerfs endormis sous l'influence du tabac et des stimulants, ils font des lois à leur mesure; puis, quand l'effet immédiat du stimulant disparaît, ils traversent une période de dépression. Entre leurs mains, la vie humaine reste fréquemment en suspens; de la décision de ces hommes dépendent la vie et la liberté ou l'esclavage et le désespoir. Comme il est nécessaire que ceux qui prennent ces décisions soient des hommes d'expérience, honnêtes et loyaux, profondément intègres, qui dédaignent les présents corrupteurs, et dont les jugements et la conviction ne se laissent pas influencer par la partialité et les préjugés! Car ainsi parle le Seigneur: “Tu ne porteras point atteinte aux droits du pauvre dans son procès. Tu ne prononceras point de sentence inique, et tu ne feras point mourir l'innocent et le juste; car je n'absoudrai point le coupable. Tu ne recevras pas de présents; car les présents aveuglent ceux qui ont les yeux ouverts, et corrompent les paroles des justes.” — The Signs of the Times, 8 juillet 1880. Te 36.3

Seuls des hommes parfaitement tempérants et intègres devraient être admis à faire partie du corps législatif et choisis pour présider nos tribunaux. La propriété, la réputation et la vie elle-même sont en péril lorsqu'elles sont confiées au jugement d'hommes intempérants et immoraux. Combien d'innocents condamnés à mort, combien de personnes dépouillées de leurs biens terrestres à cause de l'injustice de jurés, d'hommes de lois, de juges même qui s'adonnaient à la boisson! — The Signs of the Times, 11 février 1886. Te 37.1

Si les hommes haut placés étaient tempérants — Si les hommes en vue suivaient le chemin du Seigneur, ils conduiraient leurs semblables à une vie sainte et noble. Ceux qui occupent des postes de confiance devraient être strictement tempérants. Les magistrats, les sénateurs et les juges devraient avoir l'esprit lucide; ils rendraient alors des jugements équitables et justes. Ils devraient vivre dans la crainte permanente du Seigneur et compter sur une sagesse supérieure à la leur. Le divin Maître les inspirerait dans leurs décisions, et leur donnerait la force de s'opposer au mal avec énergie et de faire progresser l'intégrité, la justice et la vérité. Si la Parole de Dieu était leur guide, toute oppression serait proscrite. Les législateurs, les administrateurs observeraient fidèlement des lois justes et bonnes, et enseigneraient comment rendre la justice selon le Seigneur. Dieu approuve toutes les lois et tous les gouvernements bons et justes. Ceux à qui a été confiée la responsabilité d'appliquer les lois sont aux yeux de Dieu régisseurs de ses biens. — The Review and Herald, 1 octobre 1895. Te 37.2

La raison bannie du festin de Belschatsar — Sans souci pour sa tranquillité, ce roi fier et arrogant “donna un grand festin à ses grands au nombre de mille”. Toutes les réjouissances dont la richesse et la puissance pouvaient disposer rehaussaient cette scène de leur vive splendeur. De séduisantes femmes aux riches atours se mêlaient aux convives de ce banquet royal, composé d'hommes de génie et de grande distinction, de princes et d'hommes d'Etat. Et le vin coulait à flots, et tous se réjouissaient sous son influence grisante. La raison obnubilée par son ivresse éhontée, le roi, livré à ses plus bas instincts et à ses plus viles passions, conduisait lui-même cette orgie obscène. — Prophètes et rois, 400. Te 37.3

Au moment où la fête battait son plein, une main exsangue apparut et écrivit, sur le mur de la salle du banquet, le jugement du roi et de son royaume: “Mene, mene, tekel, upharsin” furent les mots qu'elle traça et Daniel en donna l'interprétation suivante: “Tu as été pesé dans la balance et tu as été trouvé léger. ... Ton royaume sera divisé, et donné aux Mèdes et aux Perses.” Le récit biblique nous apprend que “cette nuit même, Belschatsar, roi des Chaldéens, fut tué, et Darius le Mède s'empara du royaume”. Te 38.1

Belschatsar ne se doutait guère qu'un spectateur invisible observait ses réjouissances impies. Mais il n'est aucune parole, ni aucun acte qui ne soit rapporté dans les livres célestes. Les caractères mystérieux tracés par la main exsangue montrent que Dieu est témoin de tout ce que nous faisons et qu'il est déshonoré par ceux qui participent aux festins et aux orgies. Nous ne pouvons rien cacher à Dieu. Nous ne pouvons éviter de lui rendre des comptes. Où que nous soyons, quoi que nous fassions, nous sommes responsables devant celui à qui nous appartenons par droit de création et de rédemption. — Manuscrit 50, 1893. Te 38.2

La terrible conséquence de la dissipation d'Hérode — Hérode avait réformé de nombreux points dans sa vie dissolue. Mais l'usage de mets recherchés et de boissons alcoolisées affaiblissait sans cesse son corps et son esprit, et luttait contre les pressants appels du Saint-Esprit qui avait touché son cœur et l'avait convaincu de renoncer à ses péchés. Hérodias connaissait les points faibles de la nature d'Hérode. Elle savait qu'en temps ordinaire, lorsqu'il possédait toute sa raison, elle ne pourrait pas obtenir la mort de Jean. ... Te 38.3

Elle dissimula sa haine le mieux qu'elle put et attendit l'anniversaire d'Hérode. Ce serait, elle le savait, une occasion d'excès et d'ivresse. Le penchant d'Hérode pour les mets recherchés et le vin lui donnerait l'occasion de le prendre au dépourvu. Elle le pousserait à céder à son appétit, ce qui éveillerait ainsi ses passions et affaiblirait la voix de sa conscience. Ses facultés intellectuelles engourdies ne lui permettraient pas de juger sainement ni de prendre des décisions sensées. Elle fit faire les préparatifs les plus coûteux en vue d'un festin et de réjouissances magnifiques. Elle connaissait la conséquence de tels festins sur l'intelligence et la moralité. Elle savait que la satisfaction de l'appétit et l'abandon au plaisir éveilleraient les passions les plus viles d'Hérode et qu'il serait incapable de répondre aux exigences plus nobles de l'effort et du devoir. Te 38.4

L'euphorie anormale de l'esprit et de l'âme que produit l'intempérance affaiblit les aspirations au perfectionnement moral. Il devient impossible aux saintes impulsions d'affecter le cœur et de maîtriser les passions quand elles sont approuvées par l'opinion du monde et la mode. Festins, réjouissances, danses et usage immodéré du vin obscurcissent les sens et font disparaître la crainte de Dieu. ... Te 39.1

Alors qu'Hérode et ses grands festoyaient et se réjouissaient, Hérodias, avilie par la passion et le crime, fit paraître sa fille, vêtue d'une façon séduisante, devant Hérode et ses hôtes royaux. Salomé était parée de guirlandes coûteuses et de fleurs. Elle portait des bijoux étincelants et de brillants bracelets. Peu vêtue, elle dansa sans retenue devant les hôtes royaux. Cette apparition, pour eux vision de beauté et de grâce, fascina leurs sens pervertis et les charma. Au lieu d'être guidés par une raison éclairée, un goût raffiné et une conscience sensible, ils se laissèrent dominer par leurs penchants les plus vils. La vertu et les principes n'eurent plus aucune emprise sur eux. Te 39.2

Le charme trompeur de ce spectacle enchanteur fit perdre à Hérode et à ses hôtes, grisés par le vin, leur raison et leur dignité. La musique, le vin et la danse avaient banni de leur esprit toute crainte et tout respect de Dieu. Rien ne semblait plus sacré aux sens pervertis d'Hérode. Il était rempli du désir de briller aux yeux des grands de son royaume. Aussi fit-il la promesse et le serment inconsidérés d'accorder à la fille d'Hérodias tout ce qu'elle lui demanderait. ... Te 39.3

En possession d'une telle promesse, elle courut auprès de sa mère pour savoir ce qu'elle demanderait. La réponse maternelle était prête: la tête de Jean-Baptiste sur un plat. Salomé fut d'abord horrifiée. Elle ne comprenait pas le sentiment de vengeance qui animait le cœur de sa mère. Elle refusa de faire une demande aussi inhumaine; mais la détermination de cette mère cruelle prévalut. De plus, elle ordonna à sa fille de ne pas s'attarder, mais de se hâter de formuler sa requête avant qu'Hérode eût le temps de réfléchir et de changer d'avis. Aussi Salomé retourna-t-elle auprès d'Hérode pour lui présenter sa terrible demande: “Je veux que tu me donnes à l'instant, sur un plat, la tête de Jean-Baptiste. Le roi fut attristé; mais, à cause de ses serments et des convives, il ne voulut pas lui opposer un refus.” Te 39.4

Hérode fut stupéfait et attristé. Sa gaieté bruyante cessa et ses hôtes furent saisis d'horreur devant cette requête inhumaine. Les frivolités et les dissipations de cette nuit-là coûtèrent la vie à l'un des plus grands prophètes qui prêcha jamais le message de Dieu aux hommes. Le verre qui rend ivre favorisa l'accomplissement de ce crime horrible. — The Review and Herald, 11 mars 1873. Te 39.5

Aucune voix ne s'éleva en faveur de Jean — Pourquoi ne se trouva-t-il personne dans cette assemblée pour empêcher Hérode d'accomplir son vœu insensé? Tous étaient ivres et leur conscience engourdie ne leur permettait pas de reconnaître ce qui était digne de respect. Te 40.1

Bien que, virtuellement, les hôtes royaux fussent invités à relever Hérode de son serment, la langue de chacun semblait paralysée. Hérode lui-même pensait que, pour conserver sa réputation, il devait rester fidèle à son serment, fait pourtant en état d'ivresse. Le principe moral, seule garantie de l'âme, était annihilé. Hérode et ses hôtes s'étaient avilis au point de se rendre esclaves de leur appétit bestial. ... Te 40.2

Leurs facultés mentales étaient affaiblies par le plaisir des sens; leurs idéaux de justice et de miséricorde, pervertis. Satan, sous la forme d'Hérodias, saisit cette occasion, et les entraîna à prendre des décisions hâtives qui coûtèrent la vie à l'un des plus précieux prophètes de Dieu. — The Review and Herald, 8 avril 1873. Te 40.3

Avertissements divins — Le Seigneur ne pourra pas supporter beaucoup plus longtemps une génération intempérante et pervertie: les Ecritures contiennent de nombreuses mises en garde contre l'usage de boissons enivrantes. Jadis, lorsque Moïse transmit au peuple les désirs de l'Eternel, son message contenait des avertissements pour l'ivrogne: Te 40.4

“Que personne, après avoir entendu les paroles de cette alliance contractée avec serment, ne se glorifie dans son cœur et ne dise: J'aurai la paix, quand même je suivrai les penchants de mon cœur, et que j'ajouterai l'ivresse à la soif. Te 40.5

”L'Eternel ne voudra point lui pardonner. Mais alors la colère et la jalousie de l'Eternel s'enflammeront contre cet homme, toutes les malédictions écrites dans ce livre reposeront sur lui, et l'Eternel effacera son nom de dessous les cieux.” Te 40.6

Salomon déclare: “Le vin est moqueur, les boissons fortes sont tumultueuses; quiconque en fait excès n'est pas sage.” “Pour qui les ah? pour qui les hélas? Pour qui les disputes? pour qui les plaintes? Pour qui les blessures sans raison? pour qui les yeux rouges? Pour ceux qui s'attardent auprès du vin, pour ceux qui vont déguster du vin mêlé. Ne regarde pas le vin qui paraît d'un beau rouge, qui fait des perles dans la coupe, et qui coule aisément. Il finit par mordre comme un serpent, et par piquer comme un basilic.” Te 40.7

L'usage du vin parmi les Israélites fut l'une des causes de leur captivité. Par le prophète Amos, le Seigneur leur dit: “Malheur à ceux qui vivent tranquilles dans Sion, et en sécurité sur la montagne de Samarie, à ces grands de la première des nations, auprès desquels va la maison d'Israël! ... Passez à Calné et voyez, allez de là jusqu'à Hamath la grande, et descendez à Gath chez les Philistins: ces villes sont-elles plus prospères que vos deux royaumes, et leur territoire est-il plus étendu que le vôtre? ... Vous croyez éloigné le jour du malheur, et vous faites approcher le règne de la violence. Ils reposent sur des lits d'ivoire, ils sont mollement étendus sur leurs couches; ils mangent les agneaux du troupeau, les veaux mis à l'engrais. Ils extravaguent au son du luth, ils se croient habiles comme David sur les instruments de musique.” Te 40.8

“Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant, et dont les princes mangent dès le matin! Heureux toi, pays dont le roi est de race illustre, et dont les princes mangent au temps convenable, pour soutenir leurs forces, et non pour se livrer à la boisson!” “Ce n'est point aux rois, Lemuel, ce n'est point aux rois de boire du vin, ni aux princes de rechercher des liqueurs fortes, de peur qu'en buvant ils n'oublient la loi, et ne méconnaissent les droits de tous les malheureux.” Te 41.1

Ces paroles d'avertissement, ces commandements sont clairs et nets. Que ceux qui occupent des postes de confiance publics prennent garde que le vin et les boissons alcoolisées ne faussent leur jugement et ne les détournent de la loi. Administrateurs et juges devraient toujours pouvoir accomplir le commandement du Seigneur: “Tu n'affligeras pas la veuve et l'orphelin.” Te 41.2

Le Dieu qui est au ciel domine sur toutes choses. Lui seul est au-dessus de toute autorité, de tout roi, de tout législateur. Le Seigneur a donné dans sa Parole des instructions précises en ce qui concerne l'usage du vin et des boissons alcoolisées. Il l'interdit et a renforcé ses interdictions par de sévères avertissements et des menaces. Mais ses interdictions ne sont pas l'expression d'une autorité arbitraire. Il cherche à épargner aux hommes les méfaits terribles du vin et de l'alcool. Déchéance, cruauté, misère et querelles sont les conséquences normales de l'intempérance. Dieu a montré combien il est dangereux de suivre une telle voie. Il a agi ainsi pour que l'homme ne dénature pas ses lois et qu'il échappe à l'immense misère occasionnée par des hommes pervers qui, pour l'amour du gain, vendent la boisson enivrante qui rend fou. — Drunkenness and Crime, 4-6. Te 41.3