TÉMOIGNAGES sur l’Ecole du Sabbat

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Chapitre 27—L’amour, puissance contraignante

Dans notre travail en faveur des âmes, nous sommes loin de manifester la sympathie suffisante. Nous ne possédons pas cette puissance qui supplie, qui implore, qui attire et qui seule pourrait réconcilier les hommes avec Dieu. Si noua enseignons la vérité telle qu’elle est en Jésus, la religion n’apparaîtra pas comme une corvée mais comme une joie. Gratitude, tendresse et compassion chrétienne devraient se trouver chez les moniteurs en mesure alors d’inspirer à leurs élèves des sentiments désintéressés car tel est l’esprit qui prévaut au ciel. Ne sera-ce pas le vœu de chaque membre dirigeant de l’Ecole du Sabbat de se débarrasser de tout orgueil personnel, de tout égoïsme et d’accomplir avec sincérité cette parole de l’Ecriture : « Revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ et n’ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises. » La véritable foi a le Christ pour objet et commande une soumission implicite. Celui qui la possède consent à suivre Jésus partout où il va. Une fois cette condition réalisée — ce qui suppose des efforts bien dirigés — des âmes nombreuses seront rassemblées, telles des gerbes précieuses pour les greniers célestes. TES 97.1

Parents et maîtres ont pour mission d’inculquer aux enfants l’importance du salut, et ceci depuis l’âge le plus tendre, de leur montrer en Dieu le Père céleste dont l’amour s’est traduit par le don de son Fils unique, le Sauveur’ du monde qui a consenti à mourir pour qu’ils aient la vie éternelle. Si de telles leçons sont faites avec amour et tendresse, elles produiront sur les jeunes cœurs une impression durable. De même qu’à la lumière du jour, les images et les objets se réfléchissent dans un miroir, le même phénomène agira sur l’esprit de l’enfant si ces grands thèmes du salut sont éclairés par l’amour de Dieu. TES 98.1

Influence de la famille TES 98.2

La famille devrait se présenter comme une école et non pas comme un endroit où il arrive que l’on s’ennuie mortellement. Les soirées qui fournissent l’occasion d’être ensemble ne sont-elles pas le moment rêvé à utiliser pour diriger les enfants dans la voie de la justice ? Hélas ! Combien d’entre eux ne sont-ils pas, sous ce rapport, tristement négligés ? Ils ne reçoivent pas à la maison l’éducation qui les amènerait à comprendre les choses de Dieu alors qu’on devrait les en instruire patiemment, leur faire découvrir, avec les lois éternelles qui régissent le monde et l’être humain, les sources d’inspiration où puiser le motif de leurs actions, leur faire aimer et pratiquer le bien et chérir la vérité telle qu’elle est en Jésus. C’est de cette manière seulement que les enfants deviendront aptes à fréquenter la société des anges et à soutenir la présence du Rédempteur adorable. On peut faire lever dans leurs cœurs des aspirations de nature à susciter ‘la droiture du caractère et à faire apparaître la beauté de la sainteté comme un bien désirable. Sans doute sera-t-il nécessaire, suivant les tempéraments en présence, d’adopter les mesures appropriées à ce- travail d’éducation, de formation, de perfectionnement ayant pour but le rayonnement d’une vie. Combien peu nombreux, hélas ! sont ceux qui, parmi les parents et les éducateurs, apprécient les talents que Dieu leur a départis, qui comprennent qu’un développement harmonieux de l’esprit et du cœur ne peut être obtenu sans une communion vivante avec celui qui est la Source de toute sagesse, de toute puissance et de toute sainteté ! La vérité à conquérir est le fruit d’une longue patience, d’une patience illimitée, et celui -dont l’esprit est éclairé et conduit par Dieu verra son sentier devenir toujours plus lumineux jusqu’à être resplendissant de la pleine lumière d’en haut. TES 98.3

N’oublions pas cependant que si nous sommes susceptibles d’avancer dans la connaissance et dans la possession de la vérité, nous pouvons tout aussi bien reculer, descendre vers la terre que monter vers le ciel. Bien des âmes oscillent entre ces deux pôles. Des influences subtiles et séduisantes s’exercent sur elles et les détournent des choses de Dieu. C’est la raison pour laquelle il est nécessaire de veiller sur l’enfant dès ses plus tendres années, de le suivre dans l’adolescence et de lui manifester de l’intérêt jusque dans l’âge mûr. Ce devoir échoit en particulier à ceux qui, sachant les périls courus par les leurs et connaissant l’amour et la sollicitude de Dieu envers ses créatures, se doivent de veiller sur les âmes qui leur sont confiées et comme devant en rendre compte. A l’exemple d’Abraham, c’est aux parents à enseigner à leurs enfants comment marcher dans les voies du Seigneur. Si cela n’est pas fait, Satan remplira volontiers ce rôle et formera ces tendres cœurs à sa guise ; on ne lui abandonne que trop le soin de cette tâche ! Parents, accomplissez votre ‘ devoir sacré envers ceux qui dépendent de vous pour la formation de leur caractère d’après le divin Modèle ! Remplissez ce devoir avec une foi vivante et en comptant entièrement sur la puissance divine. Alors le Seigneur fera sa part et des milliers- d’en fants jusqu’ici sans Dieu et sans espérance dans le monde seront ajoutés à l’Eglise ! TES 99.1

Quand la conversion des jeunes deviendra le principal souci des éducateurs et des parents, des efforts constants seront faits en vue de former les caractères, éduquer les goûts et les penchants. De solides vertus peuvent être établies dans chaque âme, et tout être humain est susceptible de mener une vie supérieure, d’atteindre, dans le domaine des choses spirituelles, des hauteurs, des profondeurs et des largeurs jusque-là insoupçonnables. Quand les parents prêchent d’exemple et mettent autant de simplicité et de naturel que possible dans leur façon de penser, de s’habiller et de vivre, avec comme unique préoccupation celle de glorifier Dieu, l’ordre règne dans la maison, les enfants ne sont ‘pas négligés et l’on trouve du temps à consacrer à leur éducation et au développement de leur personnalité. TES 100.1

Les parents se doivent de placer leurs enfants sous les meilleures influences possibles et de leur assurer les fréquentations les plus profitables. Ceux qui entreprennent cette œuvre dans la crainte et l’amour de Dieu veilleront sur chacune de leurs paroles, de manière à n’avoir pas à rougir quand leurs conversations seront répétées par des bouches enfantines. Ils s’efforceront par une instruction morale de qualité de suppléer à la faiblesse, à l’ignorance, aux lacunes de ces derniers, dans le but de les voir croître en pureté, agir d’après des habitudes bien établies qui tendent à la santé et au bonheur. Grâce à cette éducation, la jeunesse acquerra cette connaissance qui fait les caractères équilibrés et forts. TES 100.2

Si cette formation est négligée, l’accès au mal sera facilité. Des sources les plus variées, la ‘connaissance du péché jaillira dans les esprits et n’en pourra probablement jamais être effacée par la suite. Négliger ce devoir en n’apportant pas les soins voulus pour édifier chez les enfants un caractère reposant sur les meilleurs principes, c’est permettre à l’ennemi des âmes de profiter de ce laisser-aller qui aura pour résultat l’indifférence manifeste de ces jeunes cœurs à l’égard de la vertu et de la vérité. Faire du foyer l’endroit le plus agréable du monde représente, dans cette perspective, une nécessité. Comparées à la vérité dénuée d’artifice, de quelle valeur sont les choses de cette terre ? Le Seigneur a donné aux enfants des facultés qui doivent être soigneusement développées à la fois par les parents et les éducateurs professionnels. TES 100.3

Ceux à qui Dieu a confié la charge de former la jeunesse ont le devoir de coopérer avec lui pour développer chez elle les précieux dons de l’esprit et du cœur, de lui faire acquérir ce genre de connaissance qui est une source de force grandissante et un bien que l’on emporte avec soi dans la vie éternelle... TES 101.1

Former et façonner des caractères est une œuvre de la plus haute importance dont un élément essentiel consiste à présenter le Christ dans son amour immaculé pour que le charme puissant qui s’en dégage soit de nature à rendre impuissants les attraits de ce monde perverti. L’enfant ne doit pas être mis en face d’une théorie, si logique soit-elle, mais d’une personne, celle du Christ, rayonnante de gloire et d’amour. Il convient d’amener ce jeune être à contempler les richesses du monde éternel jusqu’à ce que naissent en lui l’enthousiasme, le courage et l’adhésion totale du cœur et de l’esprit. L’amour de Jésus doit rester le mobile de tout effort, amour qui contraint, entraîne et captive. — Sabbath School Worker, août-septembre 1896. TES 101.2