TÉMOIGNAGES sur l’Ecole du Sabbat

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Chapitre 8—Responsabilités des parents et des moniteurs

Je ressens un profond intérêt pour toutes nos écoles du Sabbat car je crois qu’elles sont, entre les mains de Dieu, le moyen d’enseigner à la jeunesse les vérités de la Bible. Aussi des efforts constants de la part des parents et des moniteurs sont-ils indiqués pour intéresser celle-ci aux questions éternelles. L’Ecole du Sabbat représente en fait un champ missionnaire auquel on doit porter un intérêt beaucoup plus grand que par le passé. Quelle que soit la classe à laquelle ils s’adressent — enfants ou adultes les moniteurs se référeront constamment à la source de la lumière pour obtenir la sagesse, la grâce et la puissance d’agir sur le cœur des élèves afin de leur enseigner, avec toute l’intelligence nécessaire, la science du salut. Chaque moniteur se doit d’être un humble disciple de celui qui est doux et humble de cœur, de ne pas étudier ou travailler à seule fin d’être considéré comme quelqu’un de supérieur ou doué de capacités extraordinaires, mais uniquement dans le but de conduire des âmes au Christ. Dans la mesure où il est tenté de se mettre en avant, le moniteur agit au détriment de son œuvre, ses longues et arides considérations n’intéresseront pas les enfants et ne leur feront aucun bien. TES 37.2

S’il est essentiel que celui qui enseigne fasse des efforts avisés et persévérants, tout le travail en faveur des âmes ne doit cependant pas incomber à l’Ecole du Sabbat et à l’Eglise ; sa base et son appui sont au sein de la famille. Les parents ont une responsabilité sacrée à assumer dans la crainte de Dieu, celle de veiller sur l’âme de leurs enfants comme devant en rendre compte. TES 38.1

L’aspect missionnaire de la vie au foyer a été étrangement négligé. Les parents qui auraient eu — et ils sont nombreux — les plus sérieux motifs de manifester à l’égard du salut de leurs enfants une fervente sollicitude, ont traité cette question à la légère, abandonnant volontiers à l’Ecole du Sabbat et à l’Eglise le soin d’exercer sur ceux-ci une influence qu’ils ne se souciaient pas de posséder. Chaque organisme a sa destination propre. La famille, autrement dit les parents, qui négligent leurs devoirs et leurs responsabilités seront pesés dans la balance et trouvés trop légers. TES 38.2

Les instructions du Christ à Israël, quand ce dernier suivait au désert la colonne de feu, définissent clairement la tâche des parents. Elles sont pour nous un avertissement et un bien. « Mettez dans votre cœur et dans votre âme ces paroles que je vous dis. Vous les lierez comme un signe sur vos mains, et elles seront comme des fronteaux entre vos yeux. » Dans tout travail auquel leurs mains étaient appelées à se livrer, les Israélites devaient s’en souvenir. Elles ne devaient pas être liées sur leurs mains au sens littéral du terme, mais exercer une influence sur toutes leurs activités, être entre leurs yeux comme des fronteaux. Leur esprit devait se pénétrer de la vérité des commandements de Dieu, et leur devoir résider dans le fait de se laisser diriger par eux. « Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras.... Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. » « Et alors vos jours et les jours de vos enfants, dans le pays que l’Eternel a juré à vos pères de leur donner, seront aussi nombreux que les jours des cieux le seront au-dessus de la terre... » TES 38.3

Enseigniez la modestie et l’humilité TES 39.1

Les préceptes du Fils de Dieu à Moïse pour l’instruction des enfants d’Israël demeurent essentiels et ils devraient être aussi fidèlement suivis par les parents d’aujourd’hui qu’ils le furent par ceux de l’ancien peuple de Dieu. La religion doit imprégner chaque acte de la vie familiale, si nous désirons voir les résultats que Dieu mentionne comme autant de fruits de l’obéissance. Ce qui distingue la jeunesse d’aujourd’hui c’est l’orgueil, la suffisance et l’effronterie, fléaux de notre siècle. Quand je vois répandu partout cet esprit dénué d’amour, et, d’autre part, parents et moniteurs cherchant à étaler les capacités et les progrès de leurs enfants ou de leurs élèves, j’en suis profondément attristée, car c’est exactement le contraire de ce qui devrait être fait. TES 39.2

Lorsque parents et moniteurs s’inspirent de la Bible et de ses principes pour penser et agir, ils n’ont pas à craindre de se tromper ni de suivre des sentiers détournés. Tant à la maison qu’à l’Ecole du Sabbat, de précieuses leçons de modestie et d’humilité doivent être enseignées aux enfants. N’ont-ils pas à apprendre quelles sont les exigences sacrées de la loi de Dieu et quelle est leur responsabilité devant l’Eternel ? Les leçons qui leur sont présentées devraient être de nature à les préparer à un rôle utile dans cette vie et à occuper une place dans le royaume éternel à venir. TES 39.3

« Tu aimeras l’Eternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Et ces commandements, que je te donne aujourd’hui, seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. » Ces paroles définissent clairement le devoir des parents et celui des moniteurs ; s’ils suivent ces commandements ils ne manqueront pas d’en voir les résultats bénis. Combien différente eût été l’histoire d’Israël, cette nation si hautement favorisée de la part du Seigneur, si les instructions données du haut de la colonne de nuée par le Fils du Dieu vivant avaient été mises en pratique ! Mais les Israélites ne les suivirent pas fidèlement. Ils ne les enseignèrent pas à leurs enfants, et les funestes conséquences qui découlèrent de cette désobéissance nous sont décrites par l’histoire de ce peuple finalement rejeté. Les Juifs abandonnèrent la sagesse de Dieu au point de s’écrier : « Ote, ôte, crucifie-le ! » lorsque Jésus, le Sauveur du monde, apparut chez les siens. La tradition humaine était en plus grand honneur chez eux que les commandements divins. Des pratiques mensongères et des inventions humaines avaient pris la place du pur enseignement de Dieu. Ce qui aurait dû être une partie de leur vie n’avait plus à leurs yeux que peu d’importance et de valeur. TES 40.1

Lorsque le Christ vint dans ce monde pour démontrer ce qu’est la religion véritable et exalter les principes qui devraient diriger les cœurs et inspirer les actions des hommes, le mensonge s’était emparé à tel point de ceux qui avaient eu en partage de si grandes lumières, qu’ils ne reçurent pas la- lumière et n’eurent aucun désir d’abandonner la tradition pour la vérité. Ils rejetèrent le divin Maître, crucifièrent le Seigneur de gloire pour préserver leurs coutumes et le fatras de leurs inventions purement humaines. Le même esprit se manifeste dans le monde aujourd’hui. Les hommes ont de l’aversion pour l’étude de la vérité, par peur de compromettre leurs traditions et d’accepter un nouvel état de choses. L’humanité est constamment en danger de se tromper, et les hommes sont naturellement enclins à exalter ce qui leur est propre, idées, conceptions et connaissances ; ce qui est divin et éternel n’est ni discerné par eux ni apprécié. Pour ceux qui vivaient sans préjugés, les paroles du Christ furent comme la lumière du ciel. « Jamais homme, disaient-ils, n’a parlé comme cet homme. » Tandis que le Maître leur présentait les réalités émouvantes de la vie éternelle, les choses de ce monde périssable disparaissaient à leurs yeux. Aussi, avec quel empressement ceux qui avaient prié pour que Dieu leur donnât la lumière, reçurent-ils la vérité cependant que les orgueilleux et les propres justes refusaient d’accepter le divin message. TES 40.2

Comment enseigner TES 41.1

Combien sont importantes les leçons qui peuvent être enseignées à la jeunesse par le moyen des Ecritures, dévoilées pour elle avec la simplicité du Maître ! Que le moniteur laisse de côté toute manière recherchée de s’exprimer pour n’employer que les mots dont le sens sera aisément compris par de jeunes intelligences. S’il désire réussir, non seulement ses méthodes d’enseignement doivent être simples, mais il lui faut encore faire preuve de sympathie et d’amour. Les enfants ne s’y tromperont pas et subiront l’influence de ces grâces du ciel. Les hommes et les femmes eux-mêmes ne sont-ils pas de grands enfants ? Ne sommes-nous pas- sensibles aux paroles et aux regards aimables ? Jésus, le divin Maître, assura ses disciples de son amour pour eux. Il revêtit la nature humaine dans le seul but de montrer la miséricorde et la bonté de Dieu pour ses enfants. Et cela le conduisit à la croix. En prononçant des paroles empreintes de la plus vive sympathie, il se réjouissait à la pensée de faire infiniment au-delà de ce que ses disciples pouvaient demander et même penser. Il leur démontrait, en faisant le bien journellement devant eux, combien immenses étaient sa tendresse et son amour envers l’humanité déchue. La source de compassion infinie à laquelle les âmes altérées pouvaient venir se désaltérer, c’était son cœur. TES 41.2

Lorsque Jésus parlait au peuple, tous étaient étonnés de sa doctrine ; car il enseignait avec autorité et non pas comme les scribes. Ces derniers avaient peiné pour échafauder leurs théories et se donnaient beaucoup de mal pour les soutenir devant le peuple, allant et répétant ce qui n’était en réalité que des fables, recommandant le respect de traditions vaines et puériles, afin de maintenir leur prestige et leur influence sur les esprits. La plus haute expression de la culture nationale consistait surtout dans la répétition machinale de cérémonies sans signification et la manifestation d’opinions superficielles. L’enseignement de Jésus avait pour but d’inculquer les idées les plus importantes et les vérités les plus sublimes, ceci dans le langage le plus simple et le plus compréhensible, et « une grande foule l’écoutait avec plaisir ». C’est ce genre d’instruction qui devrait être donné dans nos écoles du Sabbat. La lumière à faire briller, c’est celle du ciel qui rayonne de Jésus, le Maître admirable, et qui doit illuminer l’âme de nos enfants, car elle est celle de la gloire divine de son caractère et de son amour. Ainsi, la jeunesse sera-t-elle conduite à « l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ». — Sabbath School Worker, avril 1889. TES 42.1