TÉMOIGNAGES sur l’Ecole du Sabbat

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Chapitre 5—Aux Directeurs et aux Moniteurs

Comment réussir : TES 19.1

Un travail sérieux doit s’accomplir au sein de nos Ecoles du Sabbat. Aussi ceux qui en ont la direction doivent-ils s’efforcer d’agir avec sagesse et avec tact. En effet, s’adresser à l’esprit et à l’âme, faire impression sur eux et travailler ainsi à la formation des caractères est une œuvre délicate autant qu’importante. L’éducateur sage est celui qui s’efforce de mettre en évidence les capacités et les talents de ses élèves plutôt que de chercher constamment à leur communiquer des instructions. TES 19.2

J’ai reçu à différentes reprises des lettres me demandant des renseignements au sujet des devoirs des directeurs de l’Ecole du Sabbat. L’un d’eux, fort affligé de ne pouvoir éveiller un plus grand intérêt chez les moniteurs et les élèves, me dit qu’il emploie beaucoup de temps à s’entretenir avec eux et à leur expliquer tout ce qu’ils devraient comprendre ; malgré cela, le manque d’intérêt semble persister : les élèves n’ont pas d’inclination pour les choses religieuses. Je voudrais dire à ce frère et à tous ceux qui passent par les mêmes difficultés de voir eux-mêmes si, dans une large mesure, ils ne seraient pas responsables de cette absence d’intérêt spirituel. Trop nombreux sont ceux qui, négligeant d’encourager leurs moniteurs et leurs élèves è faire ce qu’ils peu- vent, se chargent de la plus grande partie du travail. Il manque à ces directeurs une grande simplicité et beaucoup de ferveur religieuse. Ils fatiguent l’esprit de chacun par de longs et arides discours tant du haut de l’estrade qu’aux réunions de moniteurs — ce qui est parfaitement hors de propos. Ces frères n’adaptent pas leurs instructions aux besoins réels de l’école, et ils ne réussissent pas à gagner les cœurs parce que toute sympathie réelle est absente du leur. Ils ne comprennent pas que leurs péroraisons longues et ennuyeuses tuent tout intérêt et tout amour pour l’Ecole du Sabbat. TES 19.3

Quand leur cœur aura été touché par la grâce de Dieu, quand le Seigneur habitera en eux par une foi vivante, ils seront loin alors de manifester autant de loquacité et de prétention. Mais ce qu’ils diront enfin avec amour et simplicité trouvera de l’écho. Une vive sympathie s’établira entre eux, leurs collaborateurs et chacun des membres d’église. TES 20.1

Un bon éducateur est celui qui sait captiver l’esprit de ses auditeurs. Il parle peu mais avec ferveur. Ses paroles, procédant du cœur, sont empreintes de sympathie et révèlent l’amour des âmes. Son bagage scolaire est peut-être mince et ses dons peu nombreux, mais son attachement à l’œuvre de Dieu et son désir de travailler en toute humilité le qualifient pour éveiller un intérêt profond chez, ceux qui l’écoutent et pour attirer le cœur des jeunes. Exempt de formalisme, il est à même de faire jaillir de l’esprit des moniteurs et des élèves des vérités spirituelles et intellectuelles comparables à des joyaux ; tout en instruisant les autres, il s’instruit lui-même. A ce niveau, les élèves n’ont pas à craindre quelque grand étalage de connaissances et sont à même de traduire en termes simples l’impression que la leçon leur aura laissée. Un intérêt profond et vivant est suscité dont l’école tout entière bénéficie. Grâce à la simplicité de l’Evangile du Christ ainsi manifestée, les cœurs sont touchés, ce qui permet de les façonner à l’image du Maître. TES 20.2

Une vive intelligence peut constituer un certain avantage mais la force morale de l’éducateur, son rayonnement résident dans sa communion intime avec celui qui est la Lumière et la Vie. Son amour de l’humanité le pousse à se montrer soucieux de travailler à élever le niveau de celle-ci. Son cœur, rempli de pitié à l’égard de ses semblables, n’est pas toujours prêt à les condamner. Peu soucieux de se mettre en avant, l’opinion qu’il a de lui-même est modeste, car, l’humilité de Jésus caractérisant sa vie, il reconnaît la véracité de ces paroles du Christ : « Sans moi vous ne pouvez rien faire. » De tels maîtres font grandement défaut. C’est avec ceux-là que Dieu désire travailler. « Recevez mes instructions, dit Jésus, car je suis doux et humble de cœur. » Un grand nombre de ceux qui sont engagés dans l’œuvre de l’Ecole du Sabbat ont besoin de la lumière d’en haut, car ils manquent du discernement spirituel qui leur permettrait de comprendre les besoins de ceux en faveur desquels ils travaillent. TES 21.1

Erreurs signalées TES 21.2

Bien dirigée, l’Ecole du Sabbat est un des grands moyens dont Dieu se sert pour amener les âmes à la connaissance de la vérité. Les moniteurs doivent savoir qu’ils n’ont pas le monopole de la parole, mais qu’ils sont là pour encourager leurs élèves à exprimer leur pensée. Ensuite, par quelques remarques brèves et appropriées, il leur est loisible de graver la leçon dans l’esprit de ceux qui les écoutent. TES 21.3

Jamais non plus ils ne devraient présenter la leçon e façon machinale pour s’asseoir ensuite, laissant les enfants regarder autour d’eux, chuchoter et jouer, comme cela arrive parfois. Un tel enseignement, loin d’être profitable, est souvent même pernicieux. Si le moniteur est bien préparé, chaque minute dont il dispose peut être employée utilement. Les enfants possèdent un esprit actif qui a besoin d’être constamment occupé. Il faut les amener à exprimer leurs idées, quitte à y apporter des corrections ou à les approuver selon le cas, mais jamais le moniteur ne devrait s’asseoir et déclarer : « J’ai fini. » En effet, la leçon n’est jamais terminée. TES 21.4

Directeurs de l’Ecole du Sabbat, n’émettez ni plainte ni remontrance devant les moniteurs ou les élèves. Si vous désirez exercer une influence bénie, mettez tout cela de côté, et que l’ambiance heureuse que vous essaierez de créer vous suscite la sympathie générale ; que règles et plans que vous établirez reflètent, dans la mesure du possible, l’opinion de chacun. Il existe dans certaines écoles un esprit sévère et critique. On s’attache trop aux formes et aux règlements tandis que les choses les plus importantes, la miséricorde et l’amour de Dieu, sont négligées. Que la joie règne parmi vous. Si l’âme de quelques-uns est momentanément assombrie, qu’ils la libèrent au moment de passer le seuil de la chapelle. Une mère qui parle constamment de ses découragements et se plaint à ses enfants de leur manque d’égards ne peut exercer sur eux l’autorité désirable. Ainsi en est-il de même avec vous. Moniteurs et directeurs, si vous constatez une lacune, vous courez le risque, en en parlant, de voir votre influence diminuer. Cherchez plutôt à réagir avec calme et sérénité. Etudiez la façon de maintenir des classes bien organisées et bien disciplinées. TES 22.1

Tous, dans l’école devraient être là pour étudier. Si nous voulons devenir de vrais maîtres, nous devons être des étudiants à vie. Si enseigner est une chose noble, apprendre est une chose bénie. La connaissance est une précieuse acquisition, et meilleur sera notre travail, si, la possédant, nous en faisons un emploi judicieux. En qualité d’ouvriers pour Dieu, nous avons besoin que le Christ croisse en nous et que le moi diminue. Il nous appartient de manifester un plus grand intérêt pour les âmes et de prier journellement pour que force et sagesse nous soient don- nées en vue du sabbat. Moniteurs, réunissez vos élèves, priez avec eux et enseignez-leur à prier. Que vos prières courtes, simples mais ferventes, émanent d’un cœur ouvert. Parlez peu mais choisissez bien vos expressions ; que vos élèves apprennent de vos lèvres et de votre exemple que la vérité divine doit être enracinée dans le cœur sous peine de le voir succomber à la tentation. Notre désir c’est que des classes entières de jeunes gens se convertissent à Dieu et que ces derniers deviennent d’utiles membres d’église. — Sabbath School Worker, octobre 1885. TES 22.2