Témoignages pour l'Eglise, vol. 1

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Chapitre 103 — Dyspepsie mentale

C'est l'amour que j'ai pour votre âme qui me pousse à m'adresser à vous aujourd'hui. Je prends sur moi une lourde responsabilité en vous écrivant comme je le fais. Mais votre conduite va vous fermer, ainsi qu'à vos enfants, les portes du ciel, car ni vous ni eux ne pourront entrer dans le séjour de gloire avec des caractères défectueux. Vous, ma sœur, vous jouez tristement le jeu de la vie et vous le perdez. Les saints anges vous regardent avec tristesse; et les esprits mauvais triomphent en vous voyant perdre rapidement les grâces qui ornent le caractère chrétien, tandis que Satan implante en vous ses propres défauts. TE1 656.1

Vous vous êtes permis de lire des romans et des contes au point de vivre dans un monde imaginaire. L'influence d'une telle lecture est mauvaise pour l'esprit comme pour le corps; elle affaiblit votre intelligence et met dangereusement à contribution vos forces physiques. Parfois votre esprit est à peine normal parce que votre imagination a été surexcitée et rendue malade par la lecture de telles fictions. L'esprit doit être discipliné de telle sorte que toutes ses facultés soient développées symétriquement. Une certaine façon de procéder peut vivifier des facultés particulières et en même temps en laisser d'autres incultes, ce qui les paralyse. La mémoire souffre terriblement des mauvaises lectures, lesquelles ont une tendance à fausser le raisonnement et aboutissent à la nervosité, la faiblesse du cerveau et la prostration de tout l'organisme. Si l'imagination est constamment stimulée par des fictions littéraires, elle deviendra bientôt un tyran et dominera toutes les autres facultés de l'esprit en donnant des goûts fantasques et des tendances perverses. TE1 656.2

Vous souffrez de dyspepsie mentale. Votre esprit a été encombré de toutes sortes de connaissances en politique, histoire, théologie, anecdotes, et votre mémoire surchargée ne peut retenir qu'une partie de ces matériaux. Il vaudrait mieux être moins bien informée, mais avoir un esprit mieux discipliné. Vous avez négligé d'entraîner votre intelligence à une action vigoureuse; c'est pourquoi votre volonté et vos inclinations vous ont dominée et ont été vos maîtres au lieu d'être vos serviteurs. Il en est résulté une perte de forces physiques et mentales. TE1 657.1

Pendant des années votre esprit a été comme un ruisseau qui murmure, presque rempli de cailloux et de mauvaises herbes, dont les eaux se perdent. Si vos facultés avaient été occupées à des choses importantes, vous ne seriez pas l'invalide que vous êtes aujourd'hui. Vous vous imaginez qu'on doit avoir de l'indulgence pour vos caprices et votre goût excessif de la lecture. J'ai vu que votre lampe brûlait encore à minuit dans votre chambre, alors que vous étiez penchée sur quelque récit passionnant, stimulant votre cerveau déjà surexcité. Cette manière d'agir vous a affaiblie physiquement, mentalement et moralement. L'irrégularité a* créé le désordre dans votre maison, et, si cela devait se prolonger, votre esprit sombrerait dans la folie. Vous avez abusé du temps de grâce qui vous était accordé, vous avez gaspillé le temps que Dieu vous avait donné. TE1 657.2