Témoignages pour l'Eglise, vol. 1

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Chapitre 89 — L'efficacité du sang du Christ

Il était autrefois recommandé aux Israélites de faire une offrande pour tout le peuple afin de le purifier de la souillure cérémonielle. Ce sacrifice consistait à immoler une vache rousse et représentait l'offrande la plus parfaite pouvant racheter de la souillure du péché. C'était un sacrifice occasionnel pour tous ceux qui, naturellement ou accidentellement, avait touché un mort. Tous ceux donc qui avait été en contact avec un mort d'une manière ou d'une autre étaient considérés comme impurs. Cette scène devait faire une forte impression sur l'esprit des Hébreux en leur montrant que la mort est le résultat du péché, et par conséquent le représente. Une seule vache, une seule arche, un seul serpent d'airain désignaient la seule et grande offrande, le sacrifice du Christ. TE1 553.1

Cette vache devait être rousse, symbole du sang. Elle devait être sans défaut et ne jamais avoir porté le joug. Ici, de nouveau, nous avons un type du Christ. Le Fils de Dieu descendit volontairement ici-bas pour accomplir son œuvre d'expiation. Il ne portait pas obligatoirement le joug, c'està-dire qu'il était indépendant et au-dessus de toute loi. Les anges, messagers du Très-Haut, étaient sous le joug de l'obligation; aucun sacrifice de leur part ne pouvait expier les fautes du pécheur. Le Christ seul était libre à l'égard de la loi pour entreprendre la rédemption de la race tombée. Il avait la puissance de donner sa vie et de la reprendre. “Existant en forme de Dieu, il n'a point regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu.” Philippiens 2:6. TE1 553.2

Jésus, être glorieux, aima le pauvre pécheur; il prit la forme d'un serviteur pour souffrir et mourir à sa place. Il aurait pu rester à la droite du Père, ceint de sa couronne et revêtu de sa robe royale. Mais il consentit à abandonner les richesses, les honneurs et la gloire des cieux pour participer à la misère de l'humanité, et son poste de haut commandement pour les horreurs de Gethsémané, l'humiliation et l'agonie du Calvaire. Il devint l'homme de douleur et connut la souffrance, et par ce baptême de sang il fut rendu capable de purifier et de racheter un monde perdu. “Voici, je viens”, dit-il joyeusement, “je veux faire ta volonté, mon Dieu!” Psaumes 40:8, 9. TE1 554.1

La vache rousse était conduite hors du camp et immolée de la manière la plus solennelle. Ainsi souffrit le Christ hors des portes de Jérusalem, car le Calvaire était hors des murs de la cité. Cela signifiait que le Christ ne mourait pas pour les Hébreux seulement, mais pour toute l'humanité. Il proclame à un monde tombé qu'il est venu pour être son Rédempteur et il le presse d'accepter le salut qu'il lui offre. La vache rousse ayant été immolée, le prêtre, revêtu de ses vêtements blancs, prenait le sang de la victime avec le doigt et en faisait sept fois l'aspersion sur le devant de la tente d'assignation. “Puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d'une mauvaise conscience, et le corps lavé d'une eau pure.” Hébreux 10:21, 22. TE1 554.2

Le corps de la vache rousse était ensuite réduit en cendres, ce qui indiquait un sacrifice total. Les cendres, recueillies par une personne non souillée au contact d'un mort, étaient placées dans un vase contenant de l'eau vive. Cette personne prenait un bâton de cèdre avec une étoffe écarlate et un bouquet d'hysope et aspergeait le contenu du vase sur la tente et le peuple rassemblé. La cérémonie se répétait plusieurs fois afin d'être complète et avait pour but de purifier du péché. TE1 555.1

C'est ainsi que le Christ, par sa propre justice, après avoir versé son sang précieux, entre dans le lieu saint pour purifier le sanctuaire. Là, le courant écarlate accomplit la réconciliation de Dieu avec l'homme. Il en est qui considère ce sacrifice de la vache rousse comme une cérémonie sans signification; mais il était fait sur le commandement de Dieu et il avait un sens profond qu'il a gardé encore aujourd'hui. TE1 555.2

Le prêtre prenait le cèdre et l'hysope et les trempait dans l'eau pure pour en asperger ce qui était impur. Cela représentait le sang du Christ versé pour nous purifier de nos impuretés morales. Cette aspersion répétée symbolise l'œuvre qui doit être accomplie pour le pécheur repentant. Tout ce que possède ce dernier doit être consacré: non seulement son âme, mais sa famille, ses serviteurs, ses propriétés, et tout ce qui lui appartient. TE1 555.3

Après que la tente avait été aspergée avec l'hysope, on écrivait sur la porte de ceux qui avaient été purifiés: “Je ne m'appartiens plus, Seigneur, je suis à toi.” Ainsi doit-il en être de ceux qui prétendent avoir été purifiés par le sang du Christ. Le Seigneur n'exige pas moins aujourd'hui qu'autrefois. Le Psalmiste, faisant allusion à cette cérémonie symbolique, dit: “Purifie-moi avec l'hysope, et je serai pur; lave-moi, et je serai plus blanc que la neige.” “Crée en moi un cœur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé.” “Rends-moi la joie de ton salut, et qu'un esprit bien disposé me soutienne!” Psaumes 51:9, 12, 14. TE1 555.4

Le sang du Christ est efficace, mais il doit être utilisé continuellement. Le Seigneur désire, non seulement que ses serviteurs emploient pour sa gloire les biens qu'il leur a confiés, mais qu'ils se consacrent eux-mêmes à son service. Si vous, mon frère, êtes devenu égoïste et si vous gardez par devers vous ce que vous devez donner pour la cause de Dieu, alors vous avez besoin d'être entièrement aspergé du sang du Sauveur, vous consacrant vous-même à Dieu avec tout ce que vous possédez.* TE1 556.1