Rayons de Santé

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Chapitre 24 — Sauvons les intempérants

Coute vraie réforme est du ressort de l'Evangile et tend à élever l'âme vers une vie plus noble. La tempérance exige tout particulièrement le concours des croyants. Ces derniers devraient attirer sur elle l'attention du public et créer un mouvement en sa faveur. Qu'ils proclament partout les principes de la véritable tempérance et engagent les gens à s'abstenir de toute boisson enivrante. Il faut s'efforcer sérieusement de libérer ceux qui sont esclaves de mauvaises habitudes. RS 201.1

Il n'est pas un endroit où il n'y ait quelque chose à faire pour les victimes de l'intempérance. Dans les églises, les institutions religieuses, et même au sein des familles soi-disant chrétiennes, ils sont nombreux les jeunes qui s'engagent dans le chemin qui conduit à leur perte. Intempérants, ils se rendent malades. Pour se procurer l'argent nécessaire à la satisfaction de leur passion, ils n'hésitent pas à commettre des actes malhonnêtes. Ils ruinent ainsi leur santé et faussent leur caractère. Eloignés de Dieu, méprisés par la société, ces malheureux se rendent compte qu'il n'y a plus d'espoir pour eux, ni dans cette vie ni dans la vie à venir. Ils ont brisé le cœur de leurs parents. Les hommes estiment que leur cas est désespéré. Mais ce n'est pas ainsi que Dieu les considère. Il connaît les circonstances qui les ont amenés là, et il a pitié d'eux. Ce sont de pauvres créatures qui ont besoin qu'on leur vienne en aide. Ne leur donnons pas l'occasion de dire: “Personne ne s'occupe de moi.” RS 201.2

Parmi les victimes de l'intempérance, il en est de toutes classes et de toutes professions. Des hommes éminents par leurs talents ou leur savoir se sont conduits de telle manière qu'il leur a été impossible de résister à la tentation. D'aucuns qui étaient riches sont maintenant sans foyer et sans amis. Plongés dans la misère, la souffrance, la maladie et le déshonneur, ils ont perdu tout empire sur eux-mêmes. Si une main secourable ne leur est tendue, ils descendront toujours plus bas. Pour eux, la satisfaction de leurs passions n'est pas seulement un péché, c'est une maladie. RS 202.1

En nous occupant des intempérants, nous devons souvent, à l'instar du Christ, considérer d'abord leur état physique. Il leur faut une nourriture saine, exempte de tout stimulant, des vêtements propres et un milieu où ils seront dans les meilleures conditions physiques possibles. Ils devront être entourés d'une atmosphère réconfortante, et jouir de l'influence salutaire du christianisme. Il faudrait que toutes les villes aient un asile où les esclaves de la boisson puissent recevoir l'aide nécessaire pour briser leurs chaînes. Beaucoup de buveurs, ne voyant dans l'alcool que le seul remède à leurs peines, penseraient autrement, si, au lieu de jouer le rôle du prêtre et du Lévite de la parabole évangélique, les soi-disant chrétiens voulaient suivre l'exemple du bon Samaritain. RS 202.2

Dans nos rapports avec les victimes de l'intempérance, souvenons-nous que nous n'avons pas affaire à des hommes sains d'esprit, mais à des êtres temporairement sous la domination d'un démon. Soyons donc patients et indulgents avec eux. Ne pensons pas à leur apparence repoussante, mais à la vie précieuse que le Christ est venu racheter par son sang. Lorsque le buveur comprend l'état de dégradation où il est tombé, donnez-lui des preuves de votre amour à son égard. Ne lui faites aucun reproche et ne lui témoignez aucune aversion. Le malheureux se maudit assez lui-même. Aidez-le à reprendre courage. Efforcez-vous de faire renaître l'espoir dans son cœur. Cherchez à mettre en évidence les bons côtés de son caractère. Montrez-lui qu'il peut retrouver le respect de ses semblables. Amenez-le à comprendre la valeur des talents que Dieu lui a confiés, et qu'il a négligé de faire valoir. RS 203.1

Bien que la volonté du buveur soit pervertie et amoindrie, tout espoir n'est pas perdu. Le Christ éveillera dans son cœur les nobles sentiments et les plus saints désirs. Lisez l'Ecriture à ceux qui sont la proie de la tentation et qui luttent; insistez sur les promesses divines. Celles-ci seront pour eux comme les feuilles de l'arbre de vie dont il est parlé dans l'Apocalypse. Continuez patiemment vos efforts, jusqu'à ce qu'ils saisissent avec reconnaissance l'espoir de la rédemption par le Christ. Persévérez auprès d'eux, sinon vous ne réussirez jamais. Ils continueront à être les jouets de la tentation, et ils retomberont bien souvent. Mais poursuivez vos efforts, sans vous décourager. RS 203.2

Ces malheureux ont le désir de vivre chrétiennement, mais leur volonté est si faible. Il faut que des personnes charitables veillent sur leurs âmes comme si elles devaient en rendre compte. Ayant perdu leur noblesse, ils doivent la reconquérir. Beaucoup ont à lutter contre de fortes tendances héréditaires. En venant au monde, ils ont eu des besoins contraires à la nature, des impulsions sensuelles. Pour arriver à en triompher, il leur faut une vigilance de tous les instants. Au dedans comme au dehors, le bien et le mal se disputent la suprématie. Ceux qui n'ont pas passé par là ne peuvent comprendre la force presque irrésistible des appétits, ni la violence du conflit entre les habitudes mauvaises et la détermination d'être tempérant en toutes choses. C'est un combat à recommencer constamment. RS 203.3

Beaucoup de ceux qui se sentent attirés vers le Christ n'ont pas le courage de poursuivre la lutte contre leurs passions. Mais ils doivent se souvenir qu'ils ne sont pas seuls. Les anges se tiennent à leurs côtés, et le Sauveur, le grand médecin, les assiste. Il dit à chacun de ceux qui se repentent: “Mon enfant, tes péchés sont pardonnés”.1Marc 2:5. RS 204.1

Bien des buveurs saisiront l'espérance que leur offre l'Evangile, et entreront au royaume des cieux, tandis que d'autres, dont les lumières et les privilèges ont été grands, mais qui n'en ont pas profité, seront laissés dans les ténèbres. RS 204.2