Le Ministère de la Guérison

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La guérison de l'âme

Beaucoup de ceux qui vinrent au Christ pour trouver de l'aide étaient responsables de leurs maux. Cependant, il ne refusa pas de les soigner. Quand la puissance du Christ pénétrait dans ces âmes, elles étaient convaincues de péché. Plusieurs furent guéries de leurs maladies spirituelles autant que de leurs maux physiques. MG 57.1

Parmi elles se trouvait le paralytique de Capernaüm. Comme le lépreux, ce paralytique avait perdu tout espoir de guérison. Sa maladie était le résultat d'une vie de péché, et le remords venait aggraver ses souffrances. En vain avait-il fait appel aux pharisiens et aux médecins pour obtenir un soulagement. Ils l'avaient déclaré incurable. Ils le dénonçaient comme pécheur et affirmaient qu'il mourrait de la colère de Dieu. MG 57.2

L'infirme avait sombré dans le désespoir. C'est alors qu'il entendit parler de l'œuvre de Jésus. D'autres, aussi pécheurs et aussi désespérés que lui, avaient été guéris. Cela l'encouragea à croire que, lui aussi, il pourrait être guéri s'il était transporté jusqu'au Sauveur. Son espoir s'évanouit quand il se souvint de la cause de sa maladie, mais il ne pouvait rejeter la possibilité de guérison. MG 57.3

Il désirait surtout être délivré du fardeau du péché. Il désirait profondément voir Jésus, obtenir l'assurance du pardon, et faire la paix avec les cieux. Alors, il serait prêt à vivre ou à mourir, selon la volonté de Dieu. MG 57.4

Il n'y avait plus de temps à perdre. Déjà, sa chair dévastée portait les stigmates de la mort. Il implora ses amis de le transporter dans son lit jusqu'à Jésus, ce qu'ils acceptèrent de faire avec plaisir. Mais la foule était si dense, autant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la maison où se tenait Jésus, que le malade et ses amis étaient dans l'impossibilité de le rejoindre, ou même d'approcher à portée de sa voix. Jésus enseignait dans la maison de Pierre. Conformément à leur habitude, les disciples se tenaient tout près de lui. “Des pharisiens et des docteurs de la loi étaient là assis, venus de tous les villages de la Galilée, de la Judée et de Jérusalem.” Luc 5:17. Plusieurs d'entre eux étaient venus en espions, cherchant une accusation contre Jésus. Derrière ceux-là s'entassait la foule hétérogène, les passionnés, les respectueux, les curieux et les incrédules. Toutes les classes de la société et diverses nationalités étaient représentées. “La puissance du Seigneur se manifestait par des guérisons.” Verset 17. L'Esprit de vie se mouvait au-dessus de la foule, mais les pharisiens et les docteurs ne discernaient pas sa présence. Ils ne ressentaient aucun besoin d'aide, et la guérison n'était pas pour eux. “Il a rassasié de biens les affamés, et il a renvoyé les riches à vide.” Luc 1:53. MG 57.5

Les porteurs du paralytique essayèrent à plusieurs reprises de repousser la foule pour passer, mais en vain. Le malade regardait autour de lui, étreint par une angoisse inexprimable. Comment pourrait-il abandonner tout espoir, quand l'aide tant désirée était si proche? Il suggéra à ses amis de le porter sur le toit de la maison. Ils le firent, percèrent le toit et le descendirent auprès de Jésus. MG 58.1

Le discours fut interrompu. Le Sauveur regarda l'expression abattue du visage et vit les yeux implorants fixés sur lui. Il connaissait bien le désir ardent de cette âme accablée. C'est le Christ qui avait fait naître la conviction dans sa conscience, alors que l'homme était encore chez lui. Quand il s'était repenti de ses péchés et avait cru en la puissance de Jésus pour le relever, la miséricorde du Sauveur avait béni son cœur. Jésus avait vu les premières lueurs de la foi grandir jusqu'à la conviction que le Seigneur était le seul recours du pécheur. Il l'avait vue se fortifier avec chaque effort fait pour venir en sa présence. Le Christ avait attiré à lui le malade. Maintenant, avec des mots doux comme une musique pour les oreilles de l'auditeur, le Sauveur ajoute: “Prends courage, mon enfant, tes péchés sont pardonnés.” Matthieu 9:2. MG 58.2

Le fardeau de la culpabilité tombe de l'âme de l'homme malade. Il ne peut douter. Les paroles du Christ révèlent sa capacité de lire dans le cœur. Qui peut nier son pouvoir de pardonner les péchés? L'espoir remplace le désespoir, et la joie, la tristesse opprimante. La souffrance physique de l'homme a disparu. Tout son être est transformé. Ne demandant rien d'autre, il repose dans un silence paisible, trop heureux pour parler. MG 59.1

Beaucoup retenaient leur souffle en contemplant avec intérêt chaque geste de cet étrange événement et ils se rendirent compte que les paroles du Christ étaient une invitation qu'il leur adressait. N'étaient-ils pas malades dans leur âme à cause du péché? N'étaient-ils pas désireux d'être libérés de ce fardeau? MG 59.2

Mais les pharisiens, craignant de perdre leur influence sur la multitude, disaient dans leur cœur: “Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés, si ce n'est Dieu seul?” Marc 2:7. MG 59.3

Fixant sur eux un regard sous lequel ils reculèrent et rentrèrent la tête, Jésus dit: “Pourquoi avez-vous de mauvaises pensées dans vos cœurs? Car, lequel est le plus aisé, de dire: Tes péchés sont pardonnés, ou de dire: Lève-toi, et marche? Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés: Lève-toi, dit-il au paralytique, prends ton lit, et va dans ta maison.” Matthieu 9:4-6. MG 59.4

Alors, celui que l'on avait amené à Jésus sur une litière se dressa sur ses pieds avec l'élasticité et la force de la jeunesse. “A l'instant, il se leva, prit son lit, et sortit en présence de tout le monde, de sorte qu'ils étaient tous dans l'étonnement et glorifiaient Dieu, disant: Nous n'avons jamais rien vu de pareil.” Marc 2:12. MG 60.1

Il ne fallait rien de moins que la puissance créatrice pour rendre la santé à ce corps délabré. La même voix qui donna la vie à l'homme créé avec la poussière de la terre, avait aussi redonné cette vie au paralytique mourant. Et le même pouvoir qui avait donné la vie au corps, avait aussi renouvelé le cœur. Celui qui, à la création, parla et la chose arriva, qui ordonna et elle exista (voir Psaumes 33:9), avait rappelé à la vie cette âme morte dans ses transgressions et ses péchés. La guérison du corps était la preuve de la puissance qui avait renouvelé le cœur. Le Christ ordonna au paralytique de se lever et de marcher, “afin que vous sachiez, dit-il, que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés”. MG 60.2

Le paralytique trouva en Christ la guérison de l'âme et du corps. Avant que la maladie physique puisse être guérie, le Christ devait apporter le repos de l'esprit, et purifier l'âme du péché. Cette leçon ne doit pas être négligée. Il y a aujourd'hui des milliers de gens souffrant de maladies physiques qui, comme le paralytique, soupirent après ces paroles: “Tes péchés te sont pardonnés.” Le fardeau du péché, avec son inquiétude et ses désirs insatisfaits, est à l'origine de leur maladie. Ils ne peuvent trouver aucun repos tant qu'ils ne viennent pas au Médecin de l'âme. La paix que lui seul peut donner restaurera la vigueur de l'esprit et la santé du corps. MG 60.3

L'effet produit sur l'assistance par la guérison du paralytique fut comme si le ciel s'était ouvert et avait révélé les gloires d'un monde meilleur. Tandis que l'homme guéri traversait la foule, bénissant Dieu à chaque pas et portant son fardeau comme s'il n'était qu'une plume, les gens reculèrent pour lui faire place. Le visage frappé de stupeur, ils se groupaient autour de lui, murmurant entre eux: “Nous avons vu aujourd'hui des choses étranges.” Luc 5:26. MG 60.4

Quand le paralytique rentra chez lui portant aisément la couche sur laquelle on l'avait lentement transporté hors de leur présence peu de temps auparavant, il y eut de grandes réjouissances parmi les membres de la famille. Ils se réunirent, pleurant de joie, ayant de la peine à en croire leurs yeux. Il se tenait devant eux dans la pleine vigueur de la maturité. Ses bras, auparavant sans vie, répondaient rapidement à sa volonté. La chair flétrie et couleur de plomb était maintenant saine et colorée. Sa démarche était libre et ferme. La joie et l'espoir s'inscrivaient sur chaque détail de son visage. Une expression de paix et de pureté avait remplacé les marques du péché et de la souffrance. Des louanges de reconnaissance montaient de ce foyer. Dieu était glorifié grâce à son Fils qui avait rendu l'espoir au désespéré et la force au malheureux. Cet homme et sa famille étaient prêts à donner leur vie pour Jésus. Aucun doute n'assombrissait leur foi, aucune incrédulité n'affaiblissait leur allégeance envers celui qui avait apporté la lumière dans leur foyer enténébré. MG 61.1

Mon âme, bénis l'Eternel!
Que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom!
Mon âme, bénis l'Eternel,
Et n'oublie aucun de ses bienfaits!
C'est lui qui pardonne toutes tes iniquités,
Qui guérit toutes tes maladies;
C'est lui qui délivre ta vie de la fosse, ...
Qui te fait rajeunir comme l'aigle. L'Eternel fait justice,
Il fait droit à tous les opprimés. ...
Il ne nous traite pas selon nos péchés,
Il ne nous punit pas selon nos iniquités. ...
Comme un père a compassion de ses enfants,
L'Eternel a compassion de ceux qui le craignent.
Car il sait de quoi nous sommes formés,
Il se souvient que nous sommes poussière. Psaumes 103:1-14.
MG 61.2