Le Ministère Évangélique

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Chapitre 2 — L'enseignement du Christ

Le Sauveur du monde passa sa vie à faire du bien. Lorsque, devant la foule, il parlait des réalités éternelles, avec quelle attention il étudiait la physionomie de ses auditeurs! Ceux qui manifestaient un profond intérêt et un plaisir réel étaient pour lui un grand sujet de joie. Et lorsque la vérité, clairement exposée, révélait à certains quelque idole secrète ou quelque péché complaisamment entretenu, Jésus lisait sur les visages qui se glaçaient, soudain durs et hostiles, que ses paroles étaient mal accueillies. Il savait que ce dont ses auditeurs avaient le plus besoin, c'était qu'on leur montrât franchement leurs fautes, et la lumière qu'il répandait dans les recoins ténébreux de leurs âmes eût été la plus grande bénédiction de leur vie s'ils l'avaient acceptée. ME 44.1

L'œuvre du Christ, c'était d'enseigner en termes clairs les grands principes auxquels il faudrait se soumettre pour jouir de la paix et du bonheur de l'âme. Il pouvait aller au delà des apparences et discerner les péchés secrètement chéris qui ruinent la vie et le caractère, retenant les hommes loin de Dieu. Il signalait ces fautes, afin qu'on pût les reconnaître aisément et les abandonner. Parmi ses auditeurs, ceux qui paraissaient les plus endurcis le remplissaient parfois d'espoir. Il savait qu'ils se conformeraient à sa parole et qu'ils deviendraient de fidèles disciples. ME 44.2

Le Christ était heureux lorsque la vérité pénétrait jusqu'au cœur de ceux qui l'écoutaient et, renversant les barrières de l'égoïsme, y apportait l'humilité et la repentance, puis la gratitude. Lorsque ses regards s'étendaient sur la multitude assemblée autour de lui et qu'il y reconnaissait certains auditeurs souvent aperçus, son visage s'illuminait de joie à la pensée qu'il y avait là de futurs sujets de son royaume. ME 45.1

Les messagers du Christ, c'est-à-dire ceux qu'il envoie à sa place, doivent avoir les mêmes sentiments, la même sympathie agissante. Ceux qui seraient tentés de croire que leurs efforts ne sont pas appréciés et qui en seraient découragés, se rappelleront que Jésus s'adressait à un auditoire aussi réfractaire que le leur et que ses épreuves furent plus pénibles que celles qu'ils ont eues ou qu'ils auront jamais. Il prêchait la foule avec amour et patience. Sa sagesse profonde et pénétrante connaissait les besoins de chacun de ses auditeurs; et lorsque le message de paix et d'amour qu'il leur apportait était repoussé, son cœur souffrait de mortelles angoisses. ME 45.2

Le Rédempteur du monde n'est pas venu se donner en spectacle ou faire étalage de sagesse humaine. Les hommes ne pouvaient apercevoir sous son humble apparence la gloire du Fils de Dieu. Il était “méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance”. Ésaïe 53:3. Il était pour eux “un rejeton qui sort d'une terre desséchée”, sans “beauté ni éclat” (Ésaïe 53:2) qui puisse attirer les regards et son aspect n'avait rien pour plaire. Mais il déclare: ME 45.3

“L'Esprit du Seigneur, l'Eternel, est sur moi,
Car l'Eternel m'a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux;
Il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé,
Pour proclamer aux captifs la liberté,
Et aux prisonniers la délivrance.” Ésaïe 61:1.
ME 45.4

Le Christ prenait les gens là où ils se trouvaient. Il prêchait la vérité dans un langage sans recherche, mais empreint de clarté et de puissance. Par la foi en lui, l'homme le plus humble, le moins instruit, pouvait saisir les vérités les plus hautes. Point n'était besoin d'interroger les docteurs de la loi pour interpréter sa pensée. Il n'embarrassait pas les gens simples par de mystérieuses sentences, il n'employait pas des termes savants et inhabituels. Le plus grand prédicateur que le monde ait jamais connu fut aussi celui qui donna l'enseignement le plus précis, le plus clair, le plus pratique. ME 45.5

Le monde a eu ses grands docteurs, supérieurement intelligents et d'une instruction prodigieuse, qui ont donné un essor considérable à la pensée et ouvert à la connaissance de vastes horizons. On les a honorés comme les lumières et les bienfaiteurs de l'humanité. Mais il en est un qui les dépasse tous, celui dont il est dit: “Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme ... A ceux qui l'ont reçue..., elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu ... Personne n'a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l'a fait connaître.” Jean 1:9, 12, 18. ME 46.1

Nous pouvons remonter jusqu'aux plus anciens des grands docteurs dont le monde ait gardé le souvenir: Jésus, la lumière du monde, existait avant eux. Comme les planètes du système solaire reflètent l'éclat du soleil, les grands penseurs, dans tout ce que leur enseignement contient de véridique, ne font que réfléchir les rayons du Soleil de Justice. Chaque perle de la pensée, chaque lueur de l'esprit, viennent de la Lumière du monde. ME 46.2

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