Le Ministère Évangélique

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Chapitre 4 — La responsabilité des ministres de l'Evangile

“Je t'en conjure”, écrivait Paul à Timothée, “devant Dieu et devant Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son apparition et de son royaume, prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant.” 2 Timothée 4:1, 2. ME 26.1

Cette adjuration solennelle, adressée à un homme aussi fidèle et aussi zélé que Timothée, montre quelle est l'importance du ministère évangélique et quelle responsabilité repose sur celui qui l'exerce. Paul traduit Timothée à la barre du tribunal de Dieu et le supplie de prêcher la Parole et non des fables ou des traditions humaines, d'être prêt à rendre témoignage de sa foi à chaque occasion, devant de grandes assemblées ou dans des cercles privés, en chemin comme au foyer, aux amis comme aux ennemis, en sécurité ou exposé aux dangers, aux insultes, aux difficultés de toutes sortes. ME 26.2

Craignant que la douceur de Timothée et ses dispositions conciliantes ne l'amènent à négliger une partie essentielle de sa tâche, Paul l'exhorte à être fidèle et vigilant dans la réprobation des péchés et à réprimander avec sévérité ceux qui se rendraient coupables de fautes graves. Toutefois, il devait agir “avec toute douceur et en instruisant”, montrer la patience et l'amour du Christ et justifier ses reproches en se référant à la Parole de Dieu, leur donnant ainsi plus d'autorité. ME 26.3

Haïr et censurer le péché tout en manifestant au pécheur de la pitié et de la sympathie, est un art difficile. Nous discernons d'autant mieux le mal et le désapprouvons avec d'autant plus d'énergie que nous faisons plus d'effort en vue d'atteindre la sainteté. Nous devons nous garder, toutefois, d'une sévérité excessive à l'égard du pécheur. Mais il nous faut aussi être attentifs à ne pas perdre de vue l'extraordinaire puissance de corruption du péché. Il est nécessaire de faire preuve, comme Jésus, de beaucoup de patience et d'amour envers celui qui succombe, mais il y a un réel danger à lui témoigner trop d'indulgence pour sa faute, de peur que, se considérant à l'abri de tout reproche, il ne repousse l'avertissement comme injustifié. ME 27.1