Le Ministère Évangélique

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Chapitre 10 — La prière pour les malades

L'œuvre essentielle de l'Evangile est une œuvre de restauration, et le Sauveur voudrait que ses serviteurs engagent les malades, les désespérés et les affligés à compter sur sa force. Les serviteurs de Dieu sont les canaux par lesquels il communique sa grâce et, à travers eux, il désire exercer sa puissance de guérison. C'est leur devoir de présenter par la foi au Sauveur ceux qui sont malades et qui souffrent. Ils devraient vivre si près de lui et manifester si évidemment dans leur vie l'œuvre de la vérité que le Seigneur pourrait faire d'eux un moyen de bénédiction pour ceux qui ont besoin d'être guéris aussi bien dans leur corps que dans leur âme. ME 208.1

C'est notre privilège de prier pour les malades et de les aider à saisir le secours de la foi. Les anges de Dieu se tiennent tout près de ceux qui s'occupent de l'humanité souffrante. Un ambassadeur consacré du Christ qui, lorsqu'il est appelé auprès des malades, cherche à fixer leur attention sur les réalités célestes, accomplit une œuvre dont les résultats seront éternels. Lorsqu'il s'approche des malades en leur apportant le réconfort d'une espérance acquise par la foi en Christ et aux promesses divines, sa propre expérience s'enrichit encore et sa force spirituelle s'accroît. ME 208.2

Plus d'une âme troublée sent s'éveiller la voix de sa conscience lorsqu'elle souffre des tourments physiques qui sont le résultat d'une transgression prolongée, et elle s'écrie: “Seigneur, sois miséricordieux envers un pécheur tel que moi; fais de moi ton enfant.” C'est alors que le ministre de Dieu, solide dans la foi, devrait être prêt à dire au malade qu'il y a de l'espoir pour celui qui se repent et que, par Jésus, chacun de ceux qui soupirent après le secours et la grâce peut recevoir la délivrance et la paix. Celui qui, dans la douceur et l'amour, apporte ainsi l'Evangile aux âmes affligées qui ont tant besoin du message d'espérance, est le porte-parole du Sauveur qui s'est donné pour l'humanité. Tandis qu'il prononce les paroles secourables et appropriées à la circonstance et qu'il prie pour celui qui est étendu sur un lit de souffrance, Jésus s'unit à sa prière. Dieu parle par les lèvres humaines. Le cœur est touché. L'humanité entre en contact avec la divinité. ME 209.1

Le prédicateur devrait comprendre par expérience que la douce influence de la grâce du Christ apporte santé, paix et plénitude de joie. Il devrait savoir que le Christ a invité ceux qui sont fatigués et chargés à venir à lui pour trouver le repos. Qu'il n'oublie jamais que le Sauveur aimant est constamment présent en tout homme consacré par Dieu pour communiquer aux autres les bénédictions spirituelles. Cette idée donnera de la vitalité à sa foi et de la ferveur à ses requêtes. ME 209.2

Il pourra donc faire part de la puissance guérissante de la vérité divine à ceux qui l'appellent à l'aide. Il parlera des œuvres de guérison accomplies par le Christ et tournera les esprits des malades vers le grand Médecin en qui sont la lumière et la vie aussi bien que le réconfort et la paix. Il leur dira qu'ils ne doivent pas désespérer, que le Sauveur les aime et que, s'ils s'abandonnent à lui, ils auront en partage son amour, sa grâce, sa puissance tutélaire. Qu'il les presse de se reposer sur les promesses de Dieu, sachant que celui qui les a faites est notre meilleur et plus fidèle ami. Tandis qu'il s'efforcera de tourner les esprits vers le ciel, il se rendra compte que la tendre sympathie de celui qui sait exactement comment appliquer le baume de guérison donnera au malade un sentiment de repos et de quiétude. ME 209.3

Le divin Médecin est présent dans les chambres des malades; il entend chaque mot et chaque prière qui montent vers lui avec la simplicité de la foi véritable. Il faut que ses disciples prient pour les malades, aujourd'hui comme autrefois. Et il y aura des guérisons, car “la prière de la foi sauvera le malade”. Jacques 5:15. ME 210.1

Dans la Parole de Dieu, nous avons des instructions relatives à la prière pour la guérison des malades. Mais une telle prière est un acte très solennel et il ne faut pas s'y aventurer sans une sérieuse considération. Dans bien des cas où l'on prie pour la guérison des malades, ce qu'on appelle foi n'est autre chose que de la présomption. ME 210.2

Bien des gens sont malades par leur propre faute. Ils n'ont pas vécu en accord avec la loi de la nature ou avec les principes de la pureté. D'autres ont méconnu les lois de la santé dans le manger et le boire, le vêtement ou le travail. D'autres formes du péché ont pour conséquence la faiblesse de l'esprit ou du corps. Si ces personnes recouvraient la santé, un bon nombre d'entre elles continueraient à poursuivre le même chemin et transgresseraient encore les lois physiques et spirituelles de Dieu, pensant que s'il les a guéries en réponse à la prière, elles sont libres de continuer à vivre de la même manière et de se livrer à leurs passions sans aucun frein. Si Dieu opérait un miracle en rendant la santé à de telles personnes, il encouragerait le péché. ME 210.3

C'est perdre son temps que d'apprendre aux gens à considérer Dieu comme celui qui guérit leurs infirmités si on ne leur apprend pas aussi à délaisser un genre de vie qui nuit à la santé. Afin de recevoir la bénédiction en réponse à la prière, ils doivent cesser de faire le mal pour apprendre à faire le bien, vivre en milieu salubre, corriger leurs erreurs et se mettre en harmonie avec la loi de Dieu, tant au point de vue physique que spirituel. ME 210.4