Messages choisis, vol. 2

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Chapitre 32 — L'attitude qui convient à la prière*

J'ai reçu des lettres où l'on m'interroge sur l'attitude qui convient à quelqu'un qui s'adresse par la prière au Souverain de l'univers. Où nos frères ont-ils pris l'idée qu'ils devraient se tenir debout pour prier Dieu? Quelqu'un qui avait étudié pendant cinq années à Battle Creek a été désigné pour offrir une prière avant que sœur White s'adresse à l'assemblée. Quand j'ai vu qu'il restait debout au moment où une prière allait s'échapper de ses lèvres mon cœur a été agité et j'ai cru devoir le reprendre publiquement. Je l'appelai par son nom et lui dis: “Mettez-vous à genoux.” C'est la position qui convient en tout temps. MC2 359.1

“Puis il s'éloigna d'eux à la distance d'environ un jet de pierre, et, s'étant mis à genoux, il pria.” Luc 22:41. MC2 359.2

“Pierre fit sortir tout le monde, se mit à genoux, et pria; puis, se tournant vers le corps, il dit: Tabitha, lève-toi! Elle ouvrit les yeux, et ayant vu Pierre, elle s'assit.” Actes 9:40. MC2 359.3

“Et ils lapidaient Etienne, qui priait et disait: Seigneur Jésus, reçois mon esprit! Puis, s'étant mis à genoux, il s'écria d'une voix forte: Seigneur, ne leur impute pas ce péché! Et, après ces paroles, il s'endormit.” Actes 7:59, 60. MC2 359.4

“Après avoir ainsi parlé, il se mit à genoux, et il pria avec eux tous.” Actes 20:36. MC2 360.1

“Lorsque nous fûmes au terme des sept jours, nous nous acheminâmes pour partir, et tous nous accompagnèrent avec leurs femmes et leurs enfants jusque hors de la ville. Nous nous mîmes à genoux sur le rivage, et nous priâmes.” Actes 21:5. MC2 360.2

“Au moment de l'offrande du soir, je me levai du sein de mon humiliation, avec mes vêtements et mon manteau déchirés, je tombai à genoux, j'étendis les mains vers l'Eternel, mon Dieu, et je dis: Mon Dieu, je suis dans la confusion, et j'ai honte, ô mon Dieu, de lever ma face vers toi; car nos iniquités se sont multipliées par-dessus nos têtes, et nos fautes ont atteint jusqu'aux cieux.” Esdras 9:5, 6. MC2 360.3

“Venez, prosternons-nous et humilions-nous, fléchissons le genou devant l'Eternel, notre créateur!” Psaumes 95:6. MC2 360.4

“A cause de cela, je fléchis les genoux devant le Père.” Ephésiens 3:14. Le chapitre entier contient de précieuses leçons pour quiconque a un cœur réceptif. MC2 360.5

Se prosterner quand on s'adresse à Dieu par la prière, c'est l'attitude qui convient. Un tel acte d'adoration avait été exigé des trois Hébreux captifs à Babylone. ... C'est là cependant un acte d'hommage dû à Dieu seul, — le Souverain du monde, le Gouverneur de l'univers; aussi les trois Hébreux refusèrent-ils cet honneur à une idole, alors même qu'elle était recouverte d'or pur. C'eût été se prosterner devant le roi de Babylone. Pour avoir refusé d'obéir à l'ordre du roi, ils furent condamnés à être jetés dans une fournaise ardente. Mais le Christ intervint personnellement et marcha avec eux à travers le feu, de sorte qu'ils restèrent indemnes. MC2 360.6

Qu'il s'agisse du culte public ou du culte privé, nous avons le devoir de nous prosterner devant Dieu quand nous lui offrons nos requêtes. Cet acte atteste notre dépendance de Dieu. MC2 360.7

Lors de la dédicace du temple, Salomon se tenait en face de l'autel. Dans le parvis du temple il y avait une estrade d'airain; il y monta, éleva les mains vers le ciel pour bénir l'immense assemblée d'Israël qui se tenait debout. ... MC2 361.1

“Salomon avait fait une tribune d'airain, et l'avait mise au milieu du parvis; elle était longue de cinq coudées, large de cinq coudées, et haute de trois coudées; il s'y plaça, se mit à genoux en face de toute l'assemblée d'Israël, et étendit ses mains vers le ciel.” 2 Chroniques 6:13. MC2 361.2

La longue prière qu'il offrit à ce moment-là convenait à cette occasion. Elle lui était inspirée par Dieu et respirait une haute piété mêlée à la plus profonde humilité. MC2 361.3

Relâchement croissant

Je rappelle ces textes à l'appui et je demande: Où frère H a-t-il fait ses études? — A Battle Creek. Est-il possible qu'avec toute la lumière que Dieu a donnée à son peuple au sujet du respect qui lui est dû, les prédicateurs, les directeurs et les professeurs de nos écoles apprennent aux jeunes gens à se tenir debout quand ils adorent Dieu, comme le faisaient les pharisiens? Veulent-ils par là montrer leur propre suffisance et leur propre importance? Ces traits de caractère vont-ils s'affirmer de plus en plus? MC2 361.4

“Il dit encore cette parabole, en vue de certaines personnes se persuadant qu'elles étaient justes, et ne faisant aucun cas des autres: Deux hommes montèrent au temple pour prier; l'un était pharisien, et l'autre publicain. Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même: O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain; je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus.” Luc 18:9-12. Remarquez: ce pharisien propre juste ne gardait pas devant Dieu une attitude d'humilité et de respect; debout dans sa propre suffisance orgueilleuse, il énumérait ses bonnes actions au Seigneur. “Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même” (Luc 18:11), et sa prière ne montait pas plus haut que sa personne. MC2 361.5

“Le publicain, se tenant à distance, n'osait pas même lever les yeux au ciel; mais il se frappait la poitrine, en disant: O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l'autre. Car quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé.” Luc 18:13, 14. MC2 362.1

Nous espérons que nos frères ne voudront pas manifester moins de respect et de crainte quand ils s'approchent du seul Dieu vivant et vrai que ce que les païens manifestent pour leurs idoles, sans quoi ces gens-là seront nos juges au jour des décisions finales. Je m'adresse à tous ceux qui enseignent dans nos écoles. Hommes et femmes, ne déshonorez pas Dieu par votre manque de respect et votre vanité. Ne restez pas debout dans votre pharisaïsme pour offrir vos prières à Dieu. Défiez-vous de votre force; ne comptez pas sur elle; plutôt, prosternez-vous souvent à genoux devant Dieu et adorez-le. MC2 362.2

Fléchir les genoux

Quand vous vous réunissez pour adorer Dieu, ne manquez pas de ployer les genoux devant lui. Montrez par là que tout votre être, âme, corps et esprit est assujetti à l'Esprit de vérité. Qui s'est donné la peine de scruter les Ecritures afin d'y puiser des directives et des exemples sur ce sujet? Quels sont, dans nos écoles d'Amérique et des pays étrangers, les maîtres qui méritent notre confiance? Est-ce qu'après des années d'étude nos étudiants rentreront chez eux avec de fausses idées concernant le respect, l'honneur dus à Dieu; ne se sentiront-ils pas tenus d'honorer les hommes aux cheveux gris, les hommes d'expérience, les serviteurs que Dieu s'est choisis, qui ont consacré presque toute leur vie à l'œuvre de Dieu? Je recommande à ceux qui fréquentent nos écoles d'Amérique ou d'ailleurs de ne pas se laisser gagner par un esprit irrévérencieux. Tâchez de comprendre quelle est l'éducation dont vous avez besoin, afin que vous puissiez apprendre à d'autres ce qui les qualifiera en vue de l'épreuve qui va survenir sur tous les habitants de la terre. Recherchez la société de chrétiens authentiques. Ne choisissez pas l'instructeur ou l'élève prétentieux, mais plutôt ceux qui manifestent la piété la plus profonde, et qui ont l'intelligence des choses de Dieu. MC2 362.3

Nous vivons en des temps périlleux. Les Adventistes du septième jour font profession d'être le peuple qui garde les commandements de Dieu; mais ils sont en train de perdre l'esprit de dévotion, qui apprend aux hommes comment s'approcher de Dieu, leur Créateur, — avec le sens du sacré, plaçant leur confiance non en eux-mêmes, mais en un Médiateur. Ainsi un homme reste ferme en toutes circonstances. L'homme doit s'avancer les genoux pliés, en qualité de sujet de la grâce, suppliant auprès du marchepied de la miséricorde. Objet constant des grâces que la main de Dieu lui dispense, il doit cultiver dans son cœur un sentiment de gratitude et l'exprimer par des paroles d'actions de grâces et de louange en raison de ces faveurs imméritées. Des anges ont protégé son sentier durant sa vie entière, et il a été délivré de bien des pièges qu'il n'a pas aperçus. Aussi doit-il dans chaque prière reconnaître la garde vigilante de Celui qui ne dort ni ne sommeille. MC2 363.1

Tous devraient s'appuyer sur Dieu dans le sentiment de leur impuissance et de leur nécessité quotidienne. Ils devraient rester humbles, vigilants, dans une attitude de prière. La louange et l'action de grâces devraient jaillir pour témoigner de leur gratitude et d'un sincère amour pour Dieu. MC2 363.2

Ils devraient chanter les louanges du Dieu très haut dans l'assemblée des justes. Tous ceux qui savent être en étroite communion avec Dieu devraient se tenir devant lui et lui rendre témoignage, exprimant l'amour, les grâces, les bontés de Dieu. Qu'on entende des paroles sincères, simples, ferventes, intelligentes, le cœur brûlant d'amour pour Dieu, les lèvres sanctifiées à sa gloire non seulement pour publier les grâces de Dieu au sein de l'assemblée des saints, mais pour témoigner en tout lieu. Il faut que les habitants de la terre sachent qu'il est Dieu, le seul Dieu vivant et vrai. MC2 363.3

On devrait savoir comment s'approcher de Dieu avec respect, avec une pieuse crainte, avec un amour plein de sentiments d'adoration. Il y a une irrévérence croissante à l'égard de notre Créateur, un mépris croissant pour sa grandeur, pour sa majesté. Cependant Dieu nous parle en ces derniers jours. Nous entendons sa voix dans la tempête, dans le roulement du tonnerre. On nous parle des secousses sismiques qu'il permet, des inondations, des éléments destructeurs qui balaient tout devant eux. On nous parle de vaisseaux que la tempête a précipités au fond de l'océan. A des familles qui ont refusé de le reconnaître, Dieu parle parfois par le cyclone et la tempête, ou même face à face comme il parlait à Moïse. Il murmure son amour au petit enfant plein de confiance comme au vieillard parvenu à la seconde enfance. MC2 364.1

Quand se fait entendre la voix douce et subtile succédant aux vents forts et violents qui brisent les rochers, que chacun se couvre le visage, car Dieu est tout près. Que l'on se cache en Jésus-Christ, qui offre un sûr abri. C'est sa main percée qui a creusé le rocher où se cache l'humble chercheur qui attend prosterné ce que le Seigneur dira à son serviteur. — Manuscrit 84b, 1897. MC2 364.2

On peut prier partout

Il n'est pas de lieu ni de circonstance où une prière ne soit de saison. ... On peut faire monter vers Dieu une prière, et demander la direction d'en haut du milieu d'une rue encombrée ou au cours d'un entretien commercial. Ainsi fit Néhémie lorsqu'il présenta sa requête au roi Artaxerxès. — Vers Jésus, 151. MC2 364.3

Nous pouvons parler avec Jésus tout en cheminant, et il nous dit: Je suis à ta droite. Il nous est possible de communier avec Dieu dans nos cœurs et de marcher en compagnie du Christ. Au cours de notre travail quotidien, nous pouvons exprimer un désir sans qu'il soit perçu par une oreille humaine. Mais ce vœu silencieux n'est pas perdu. Rien ne peut étouffer les désirs de l'âme. Ils s'élèvent au-dessus des bruits de la rue, au-dessus du vacarme des moteurs. C'est à Dieu que nous parlons, et notre prière est entendue. — Ministère évangélique, 251, 252. MC2 365.1

Il n'est pas toujours nécessaire de se mettre à genoux pour prier, mais prenons l'habitude de parler au Sauveur lorsque nous sommes seuls, lorsque nous marchons, et lorsque nous travaillons. — Rayons de Santé, 382. MC2 365.2