L'histoire de la Rédemption

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Chapitre 27 — Jésus trahi par l'un des siens

Je fus reportée au jour où le Christ mangea la Pâque avec ses disciples. Satan avait induit Judas en erreur en lui faisant croire qu'il était l'un de ses fidèles disciples; mais en réalité, son cœur avait toujours été charnel. Il avait été témoin des œuvres puissantes du Sauveur, était resté à ses côtés tout au long de son ministère, et la preuve qu'il était le Messie s'était imposée à lui; malheureusement, Judas était avide et cupide. Bref, il aimait l'argent. C'est pourquoi il exprima son mécontentement lorsqu'un parfum de grand prix fut répandu sur Jésus. HR 211.1

Marie aimait son Seigneur. Il lui avait pardonné ses nombreux péchés et avait ressuscité des morts son frère bien-aimé; aussi trouvait-elle que rien de ce qu'on pouvait donner pour Jésus n'était trop cher. Plus le prix du parfum qu'elle lui destinait était élevé, mieux elle exprimerait sa gratitude à son égard. HR 211.2

Pour cacher sa cupidité, Judas prétendit que le parfum aurait pu être vendu, et que le montant aurait pu être donné aux pauvres. En fait, il ne se souciait pas des nécessiteux, mais il était égoïste et détournait souvent à son profit l'argent qu'on lui confiait et qui était destiné aux pauvres. Judas ne se préoccupait guère du bien-être du Sauveur, ni même de ses besoins. S'il parlait fréquemment des nécessiteux, c'était uniquement par cupidité. Cet acte de générosité de la part de Marie était un blâme cinglant adressé à son amour de l'argent. Satan préparait ainsi dans le cœur de Judas un chemin d'accès tout tracé pour la tentation. HR 211.3

Les prêtres et les chefs des Juifs haïssaient Jésus, mais les foules se pressaient pour entendre ses paroles de sagesse et pour voir les miracles qu'il accomplissait. Profondément intéressés et enthousiasmés, les gens avaient à cœur de suivre ce merveilleux Maître pour écouter ses enseignements. De nombreux chefs croyaient en lui, mais ils n'osaient pas l'avouer, de peur d'être exclus de la synagogue. Les prêtres et les anciens décidèrent d'intervenir pour détourner de Jésus l'attention du peuple, car ils craignaient que tous ne crussent en lui. Ils ne se sentaient pas en sécurité. Il leur fallait faire mourir le Christ, sinon, ils perdraient leur position sociale. Quoi qu'il en soit, même s'ils faisaient disparaître Jésus, ils n'empêcheraient pas que des témoins vivants continuent à proclamer sa puissance. HR 212.1

Etant donné que le Christ avait ressuscité Lazare, les chefs du peuple craignaient que, s'ils mettaient Jésus à mort, Lazare ne continue à témoigner de son grand pouvoir. Constatant que les gens accouraient pour voir l'homme qui avait été ressuscité des morts, ces chefs décidèrent de faire mourir également Lazare, afin de mettre un terme à ce mouvement de foule. Après quoi, ils se proposaient de porter l'attention des Juifs sur les traditions et les doctrines humaines, leur prescrivant de payer la dîme de la menthe et de la rue (Luc 11:42), et pour exercer à nouveau leur influence sur eux. Les dignitaires religieux se mirent d'accord pour se saisir de Jésus quand il serait seul. En effet, s'ils avaient tenté de s'emparer de lui au milieu de la foule, alors que ses auditeurs étaient suspendus à ses lèvres, ceux-ci les auraient lapidés. HR 212.2

Sachant à quel point les chefs de la nation souhaitaient appréhender Jésus, Judas leur proposa de le leur livrer moyennant quelques pièces d'argent. Sa cupidité le poussa à trahir son Seigneur au bénéfice de ses pires ennemis. Satan agissait directement par l'intermédiaire de Judas. Au milieu même de la scène émouvante du dernier repas, le traître méditait des plans en vue de trahir son Maître. Jésus dit avec tristesse à ses disciples qu'en cette nuit-là, il serait pour eux tous une occasion de chute. Alors Pierre déclara avec assurance que même si tous défaillaient à cause du Christ, lui-même ne défaillirait pas. Mais le Seigneur lui dit: “Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères”. Luc 21:31, 32 (Segond). HR 212.3