Heureux ceux qui

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Aimez-vous les uns les autres

“Ne jugez pas, afin que vous ne soyez pas jugés.”

Quand les hommes s'efforcent de mériter le salut par leurs propres œuvres, ils sont inévitablement amenés à imaginer des préceptes qu'ils dressent comme des barrières contre le péché. Dans leur impuissance à observer la loi, ils imaginent des codes et des règlements impératifs dans l'espoir d'y parvenir. Mais tous ces efforts ont pour effet de détourner l'homme de son Créateur pour le ramener à lui-même. L'amour de Dieu s'éteint dans son cœur en même temps que l'amour du prochain. Les codes humains, avec leurs innombrables prescriptions, amènent leurs partisans à condamner tous ceux qui ne s'y conforment pas exactement. Cette atmosphère d'égoïsme et de critique mesquine étouffe tout sentiment noble et généreux et transforme les hommes en juges prétentieux et en espions. HCQ 101.1

Tels étaient les pharisiens. Ils sortaient de leurs services religieux, non pas humiliés par le sentiment de leur propre faiblesse, ni reconnaissants envers Dieu pour les grands privilèges qu'ils avaient reçus de lui, mais enflés d'un orgueil spirituel qui leur faisait dire: moi, mes sentiments, mes connaissances, mes habitudes. Jugeant les autres d'après leurs conceptions personnelles, drapés dans leur propre dignité et s'érigeant en juges, ils se condamnaient mutuellement du haut de leur tribunal. HCQ 101.2

Le même esprit était largement répandu parmi les gens du peuple, où, violant le domaine de la conscience, on se permettait de juger ses semblables dans des domaines qui ne concernaient que l'âme et Dieu. C'est en pensant à cet esprit et à ces pratiques que Jésus recommanda: “Ne jugez pas, afin que vous ne soyez pas jugés”, c'est-à-dire: Ne vous donnez pas en exemple. Ne faites pas de vos opinions, de vos idées personnelles sur le devoir ou de votre interprétation des saintes Écritures un critère pour juger les autres. Ne condamnez pas ceux qui ne suivent pas à votre idéal. Ne critiquez pas non plus vos frères en les jugeant sur des mobiles que vous leur prêtez. HCQ 101.3

“C'est pourquoi ne jugez de rien avant le temps, jusqu'à ce que vienne le Seigneur, qui mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des cœurs.” 1 Corinthiens 4:5. Nous ne savons pas lire dans les cœurs. Les fautes que nous commettons nous disqualifient pour juger celles d'autrui. Les hommes étant mortels et bornés, ils ne peuvent juger que d'après les apparences. Celui-là seul qui voit les mobiles secrets, qui est plein de tendresse et de compassion, peut juger avec équité. HCQ 102.1

“0 homme, qui que tu sois, toi qui juges, tu es donc inexcusable; car, en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu fais les mêmes choses.” Romains 2:1. Ainsi donc, ceux qui critiquent et condamnent leurs semblables se proclament par là même coupables, puisqu'ils font les mêmes choses. En condamnant les autres, ils se condamnent eux-mêmes, et Dieu approuve le verdict qu'ils prononcent. HCQ 102.2