Conseils sur la Conduite sexuelle L'adultère et le Divorce

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Chapitre 42 — Comprendre les autres

Souffrances de celui qui est atteint de remords — Lorsqu'un pécheur est conscient de son erreur, prenons garde de ne pas détruire en lui le sentiment de sa dignité. Ne le découragons pas par notre indifférence ou notre méfiance. Ne disons pas: Avant de lui faire confiance, je veux attendre de voir comment il se conduira. Cette manière d'agir a été souvent une cause de chute pour ceux qui en ont été les victimes. CSAD 320.1

Cherchons à comprendre les faibles. Nous connaissons bien peu les épreuves de ceux qui ont été retenus dans les chaînes du péché et qui manquent de volonté et de force morale. Celui qui est rongé par les remords est particulièrement digne de pitié; il chancelle et son esprit est obscurci. Il ne sait quelle attitude prendre. Comme de pauvres brebis égarées, dont personne ne comprend la détresse, ces âmes ne peuvent trouver Dieu, et cependant elles désirent ardemment le pardon et la paix. — Le ministère de la guérison, 141. CSAD 320.2

Fortes influences incitant au mal — Ne prononcez jamais une parole qui avive la souffrance de celui qui est fatigué d'une vie de péché et ne sait trouver le repos. Présentez-le plutôt au Sauveur compatissant. Puis aidez-le à se relever, parlez-lui de courage et d'espérance. Montrez-lui comment saisir la main du Sauveur... Mettons-nous à la place de ceux qui sont tentés. Songeons à la puissance de l'hérédité, à l'influence des mauvaises compagnies, aux circonstances défavorables, aux mauvaises habitudes. Comment ne pas tomber dans des conditions pareilles? Pourquoi nous étonner de ce que beaucoup répondent si lentement à nos efforts pour les relever? — Le ministère de la guérison, 141, 142. CSAD 320.3

Tendre compassion — Quel merveilleux amour! Le Dieu infini nous a accordé le privilège de nous approcher de lui en nous réclamant du doux nom de “Père”. Aucun parent ici-bas ne plaiderait avec plus de ferveur pour le retour d'un enfant égaré que Celui qui nous a chargés de le faire auprès du coupable. Aucun être humain n'a jamais adressé d'appels aussi aimants au pécheur endurci. CSAD 321.1

Avec quelle tendre compassion devrions-nous travailler en faveur des égarés et des pécheurs perdus, autour de nous! Œuvrons dans l'esprit du Christ, avec la même sollicitude. Quand, animés d'une foi vivante, nous nous réclamerons des promesses divines et vivrons de chaque parole qui sort de la bouche de Dieu, nous prendrons place aux côtés du Christ. Remplis de son Esprit et de sa grâce, nous nous efforcerons de gagner des âmes à la connaissance de sa volonté. — Manuscrit 35, 1886. CSAD 321.2

Aimer les coupables — Comme nous communions peu avec le Christ dans sa compassion pour les âmes dépravées, coupables, souffrantes, mortes dans leurs offenses et dans leurs péchés, alors que ce devrait être le lien le plus solide entre lui et nous! La méchanceté de l'homme envers ses semblables est son plus grand forfait. Il en est beaucoup qui prétendent représenter la justice de Dieu et qui sont loin de manifester sa tendresse et son grand amour. CSAD 321.3

Il arrive souvent que ceux envers lesquels ils se montrent si sévères sont assaillis par la tentation. Satan lutte avec ces âmes, et des paroles dures et méchantes les découragent au point d'en faire la proie facile du tentateur. CSAD 322.1

C'est une œuvre très délicate que la cure d'âme. Seul celui qui peut lire dans les cœurs sait comment amener les hommes à la repentance. Lui seul nous donnera la sagesse de conduire au pied de la croix ceux qui sont perdus. Si, dans votre orgueil, il vous arrive de dire: Je suis plus saint que toi, quelle que soit la logique de votre raisonnement ou la véracité de vos paroles, vous ne toucherez jamais le cœur de votre interlocuteur. Il n'y a que l'amour du Christ, manifesté dans les paroles et dans les actes, qui puisse opérer ce miracle. Les préceptes ou les arguments n'aboutiraient à rien. CSAD 322.2

Montrons plus de sympathie chrétienne, non seulement envers les hommes qui nous semblent irréprochables, mais encore envers ceux qui souffrent, luttent, tombent souvent dans le péché et se repentent, qui succombent à la tentation et au découragement. Émus de compassion devant la faiblesse de nos sembables, à l'instar de notre grand Prêtre, Jésus-Christ, approchons-nous d'eux. — Le ministère de la guérison, 136, 137. CSAD 322.3

Résultat de la froideur et de la négligence — En tant que peuple, nous avons fait preuve d'un manque de sympathie profonde et sincère qui touche l'âme, et d'amour pour ceux qui sont tentés et égarés. Beaucoup ont manifesté une grande froideur et une négligence coupable; ils sont représentés par le Christ comme passant outre [comme dans la parabole du Bon Samaritain] et se tenant aussi loin que possible de ceux qui ont le plus besoin d'aide. Les nouveaux convertis sont souvent en butte à de grands combats provenant d'habitudes invétérées, et de tentations particulières. Il leur arrive de se rendre coupables. Que leurs frères usent de tact et de sagesse, en visant à la guérison spirituelle. Les instructions de la Parole de Dieu s'appliquent à de tels cas: “Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté.” “Nous qui sommes forts, nous devons supporter les faiblesses de ceux qui ne le sont pas, et de ne pas nous complaire en nous-mêmes.” Galates 6:1; Romains 15:1. CSAD 322.4

Combien les prétendus disciples du Christ reflètent peu sa tendre compassion! Lorsque quelqu'un s'égare, bien des personnes de croient autorisées à présenter ce cas sous son plus mauvais jour. Ce sont peut-être ceux qui commettent les mêmes péchés qui traitent leur frère avec autant de dureté. On présente comme des fautes volontaires et préméditées des erreurs dues à l'ignorance, à l'irréflexion ou à la faiblesse. En voyant des personnes nous quitter, certains les montrent du doigt en s'écriant: Je vous l'avais bien dit, on ne pouvait pas leur faire confiance! Ils adoptent ainsi l'attitude de Satan, tout heureux de ce que leurs mauvais soupçons se soient réalisés. — Testimonies for the Church 5:604, 605. CSAD 323.1

L'amour pour les égarés — Nous ne sommes pas tous semblables, et beaucoup n'ont pas bénéficié d'une éducation convenable. Certains, héritiers d'un tempérament emporté, n'ont pas appris dans leur enfance à se dominer, et ajoutent fréquemment à cette nature irascible, l'envie et la jalousie. Certains possèdent d'autres défauts. Les uns se montrent malhonnêtes et rusés en affaires. Leur vie est loin d'être irréprochable, et leur éducation a été faussée. Comme on ne leur a pas montré que ces traits négatifs constituaient un péché, ils n'en mesurent pas la gravité. D'autres, mieux éduqués et mieux formés, ont développé un caractère moins répréhensible. L'éducation de base influe beaucoup sur la vie chrétienne à venir, soit en bien, soit en mal. CSAD 324.1

Jésus, notre avocat, connaît toutes les circonstances qui nous entourent, et nous traite en fonction de celles-ci et de la lumière reçue. Certains sont dotés d'une bien meilleure constitution que d'autres. D'aucuns sont sans cesse accablés et affligés à cause de traits de caractère fâcheux, en lutte avec eux-mêmes et avec une nature corrompue. Par contre, d'autres ont à peine moitié moins de combats à livrer, traversant la vie sans pratiquement connaître les difficultés dont souffrent leurs frères et sœurs défavorisés. — Testimonies for the Church 2:74. CSAD 324.2

Accueillir le pécheur repentant — “Ayez pitié de ceux qui hésitent.” Jude 1:23. Les détenteurs de la sagesse d'en-haut discerneront ceux qui ont besoin d'aide après avoir fauté. Ils ont connu une vraie repentance, mais privés de soutien, ils n'oseront pas saisir l'espérance. Le Seigneur disposera les économes de sa grâce à accueillir avec amour ces âmes craintives. Ses fidèles disciples n'agiront pas à leur égard comme si le pardon leur était fermé. Ils éprouveront de la pitié envers les victimes des circonstances qui ont permis à Satan de les entraîner sur des sentiers défendus. CSAD 324.3

Sans doute ont-ils péché contre Dieu; cependant, s'ils se repentent et témoignent du sérieux de cette démarche par leur souci de servir le Seigneur, qui prendra le risque de les en empêcher? Encouragez-les et donnez-leur l'occasion de recouvrer ce qu'ils ont perdu. L'orgueil, la convoitise et la sensualité furent peut-être leurs péchés dominants. Montrez-leur leurs fautes, mais non de manière à les éloigner du Christ. Attirez-les à lui par des paroles de compassion aimante. Aussi bas qu'ils aient pu tomber, ne détruisez pas leur espoir de pardon. Travaillez en leur faveur et priez avec eux, en leur montrant le Rédempteur... CSAD 325.1

Ne pas condamner les autres — Des efforts constants et conformes à l'esprit du Christ convaincront les hommes et les convertiront. Dieu les assurera de son pardon. Ne rejetons jamais une âme qui a échappé à Satan et qui cherche le pardon auprès de Jésus. “Ayez pitié de ceux qui hésitent”. Donnent-ils la preuve que l'Esprit de Dieu les pousse, encouragez-les fortement à se mettre au service du Seigneur. Ne les découragez pas par votre indifférence, en vous éloignant d'eux, avec l'air de dire: Je suis plus saint que vous. Ésaïe 65:5. CSAD 325.2

Ces émules des pharisiens peuvent très bien ne pas se rendre coupables des péchés qu'ils dénoncent chez les autres, mais ils sont peut-être coupables de fautes plus graves aux yeux de Dieu. Chacun recevra selon ses œuvres. Au lieu de condamner les autres, ils feraient mieux de prendre garde à eux, de peur d'être condamnés par Dieu pour pharisaïsme. — Manuscrit 37, 1902. CSAD 325.3

Ne pas ressembler à une bogue de châtaigne — Nous devons nous attendre à rencontrer et à supporter de grandes imperfections parmi ceux qui sont jeunes et sans expérience. Le Christ nous a ordonné de nous efforcer de ramener avec humilité de telles âmes dans le droit chemin, et il nous tient pour responsables si nous contribuons à les conduire au découragement, au désespoir et à la ruine. À moins de cultiver jour après jour la plante précieuse de l'amour, nous sommes en danger de devenir étroits, dépourvus de sympathie, bigots et critiques, nous estimant justes alors que nous sommes loin d'être approuvés de Dieu. Certains manquent de courtoisie; ils sont brusques et durs. Ils ressemblent à la bogue des châtaignes: où que ce soit qu'on les touche, ils piquent. Ces gens font un mal incalculable en représentant faussement notre Sauveur. CSAD 326.1

Nous devons élever notre idéal, faute de quoi nous serons indignes du nom de chrétien. Nous devrions cultiver l'esprit dans lequel le Christ a travaillé pour sauver les pécheurs. Ceux-ci lui sont tout aussi chers que nous. Ils peuvent tout aussi bien devenir des trophées de sa grâce et des héritiers de son royaume. Mais ils sont exposés aux pièges d'un ennemi rusé, au danger et à la souillure, et, sans la grâce salutaire du Christ, voués à une ruine certaine. CSAD 326.2

Si nous considérions ce sujet sous son vrai jour, notre zèle serait stimulé et nos efforts sincères et désintéressés se multiplieraient. Nous pourrions ainsi nous approcher de ceux qui ont besoin de notre aide, de nos prières, de notre sympathie et de notre amour. — Témoignages pour l'Église 2:293. CSAD 326.3

Jésus notre exemple — Le Sauveur s'adressait aux publicains, aux pécheurs, aux proscrits, à ceux qu'on méprisait, et il les suppliait de venir à lui. Les seuls qui n'avaient pas son approbation étaient les propres justes qui, se tenant orgueilleusement à l'écart, considéraient les autres avec mépris... CSAD 327.1

Il avait de la compassion même pour les plus bas tombés. La haine, la dépravation, l'impureté étaient pour lui un sujet continuel de souffrance; mais il ne laissait jamais échapper une parole qui aurait pu montrer que sa sensibilité était choquée ou ses goûts offensés. Quelles que fussent la ténacité des préjugés, les mauvaises habitudes ou les passions dominantes des êtres qui l'entouraient, il les recevait avec pitié et tendresse. Animés de son Esprit, nous considérerons tous les hommes comme nos frères, ayant les mêmes tentations et les mêmes épreuves que nous, tombant et essayant de se relever, luttant contre le découragement et les difficultés, avides d'aide et de sympathie. Alors nous nous approcherons d'eux en prenant garde de ne jamais les décourager ni les repousser, mais en nous efforçant d'éveiller l'espoir dans leurs cœurs. — Le ministère de la guérison, 138, 139. CSAD 327.2