Conseils sur la Conduite sexuelle L'adultère et le Divorce

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Section 9 — Conseils aux Administrateurs d'Église

Chapitre 35 — William E. (2e partie)

Le 15 août 1911, frère C.F. McVagh, président de l'Union du Sud, écrivait à W.C. White: CSAD 279.1

“Cher frère, en Alabama, le cas de William E. a beaucoup embarrassé les responsables de la Fédération, et il m'a été demandé d'écrire une copie de la lettre d'Ellen White relative à son travail de prédicateur, afin de faire connaître son avis personnel et les instructions du Seigneur sur ce problème. CSAD 279.2

”Vous êtes au courant du passé de ce frère. Pour autant qu'on le sache, il a mené une vie droite; il a vendu des livres et des Bibles. Il sent peser sur lui le fardeau de la prédication, et partout où il va, il saisit les occasions offertes. Il possède de grandes capacités et témoigne d'une profonde consécration. Grâce à son activité, on verra bientôt de l'intérêt et des personnes accepteront la vérité. CSAD 279.3

”Voilà plus d'un an, il a déménagé à Birmingham, en Alabama, et il a pris bien vite une part active dans le travail d'une église alors sérieusement en perte de vitesse. Il fut nommé ancien, se mit à l'œuvre et intéressa plusieurs familles. Cet intérêt grandit, et au cours de l'hiver, il a tenu des réunions le dimanche soir dans un théâtre devant un auditoire important, amenant quelques personnes à la vérité. Il gagna la confiance des membres de l'église, naturellement très encouragés. Ouvrier infatigable, il consacra beaucoup de temps à développer cet intérêt et le comité de la Fédération vota de lui accorder une aide de huit dollars par semaine. Bien sûr, il ne peut vivre avec cette somme. CSAD 279.4

”Il estime que l'intérêt suscité exige un travail à plein temps. Aussi s'attend-il à retrouver sa lettre de créance et une complète reconnaissance de son ministère par la Fédération. Même si personne ne doute de la valeur de son expérience actuelle, son passé l'a marqué, lui et sa famille. CSAD 280.1

”Sa femme est épuisée nerveusement, et sa confiance a été ébranlée à tel point que, tout en souhaitant le voir prêcher, elle redoute pour lui la danger de la popularité et la fréquentation des gens. Elle pourrait en prendre ombrage avec ou sans raison, et provoquer un scandale en dévoilant le passé. Elle incline à le faire, quand elle commence à le soupçonner. Quel soulagement procurerait à tous un conseil précis de la part du Seigneur! Frère et sœur F. l'accepteraient, j'en ai l'assurance. CSAD 280.2

”Personnellement, je suis navré pour eux deux et je leur fais confiance parce qu'ils essaient de mener une vie droite; je désire les encourager dans ce sens. Son passé est si connu et le suit à ce point que nous hésitons à lui conseiller d'entrer dans le ministère. De fait, il y travaille déjà, et selon toute apparence, le Seigneur bénit ses efforts. Faut-il lui dire de cesser de prêcher, ou bien la Fédération reconnaîtra-t-elle son travail en le rétribuant? Dans ce cas, qu'en sera-t-il de sa lettre de créance? CSAD 280.3

Sincèrement vôtre, CSAD 281.1

Signé: C.F. Vagh.” CSAD 281.2

Écrit à la demande du comité de la Fédération de l'Alabama — Le 14 septembre, frère White remit en main propre cette lettre à madame White, et le 15, il transmit le conseil donné par elle à ce sujet à frère McVagh. Voici le texte de la lettre de W.C. White: CSAD 281.3

“Cher frère McVagh, j'ai reçu il y a une ou deux semaines votre courrier du 15 août relatif à la perplexité suscitée dans la Fédération de l'Alabama par le cas de William E. Comme depuis notre retour de Californie du sud, ma mère s'est trouvée faible et fatiguée, je lui ai communiqué votre lettre hier seulement. Elle l'a lue entièrement et s'est souvenue de la pénible expérience de frère E. Elle a éprouvé de la peine pour lui et pour nos frères bien attristés au cours des années passées par sa conduite inconsistante et repréhensible. CSAD 281.4

”Ma mère dit que c'est à ceux qui, dans le passé, ont été confrontés aux problèmes suscités par ses nombreuses transgressions de donner leur avis concernant notre devoir actuel envers lui. Elle ne souhaite pas engager sa responsabilité à ce sujet, mais elle s'exprime à propos de frère E. comme elle l'a fait pour d'autres placés dans la même situation. Si, disait-elle, ils se sont franchement repentis et que leur vie paraît sincère, que leurs frères ne les empêchent pas d'œuvrer pour le Christ à leur humble niveau. Toutefois, ne les élevez pas à des postes de responsabilité. CSAD 281.5

”J'en conclus qu'il serait imprudent de lui renouveler sa lettre de créance et de l'envoyer de lieu en lieu. Mais si par la fidélité de sa vie chrétienne, il a gagné la confiance de son église, ne faites pas obstacle à un travail dont cette dernière pourrait répondre. En fait, les frères devraient aller plus loin et le rétribuer. Je ne vois aucune raison de lui refuser un salaire décent pour un travail fidèle et judicieux. Toutefois, ne l'exposez pas à la tentation en lui donnant une lettre de créance et en l'envoyant à travers la Fédération comme prédicateur itinérant. CSAD 281.6

”Je vous redis à la suite de ma mère: il s'agit là d'un problème à soumettre à ceux qui ont eu à traiter ce cas par le passé. Veuillez, je vous prie, tenir mon point de vue pour une simple suggestion.” CSAD 282.1

À la fin de cette lettre, Ellen White inscrivit personnellement les paroles d'approbation suivantes: “Ce conseil convient à des cas semblables. Qu'il marche humblement devant Dieu. Je ne pense pas qu'il faille lui confier des responsabilités.” CSAD 282.2

On n'entendit plus parler de cette affaire jusqu'au début de 1913 où une lettre datée du 8 janvier fut adressée à madame White par A.L. Miller, le président nouvellement élu de la Fédération de l'Alabama. Celui-ci écrivait: CSAD 282.3

“Chère sœur White, j'ai le pénible devoir de vous entretenir du cas de William E. Inutile de vous mettre au courant des faits de sa vie passée que vous connaissez suffisamment depuis que frère C.F. McVagh vous a envoyé une lettre en date du 15 août 1911. Je regrette de devoir revenir sur ce cas auprès de vous. CSAD 282.4

”Cette lettre de frère McVagh concernait l'éventualité d'une lettre de créance pour frère E. et son intégration comme ouvrier dans la Fédération. CSAD 282.5

”Un point nous pose un problème dans l'immédiat: frère E. doit-il ou non être nommé ancien de l'église de Birmingham, puisque le siège de la Fédération se trouve dans cette localité. L'église ne s'accorde pas sur cette question, ce qui influe défavorablement sur l'œuvre menée dans la ville et a un effet plus ou moins néfaste à travers la Fédération. En se basant sur ses capacités et son travail récent à Birmingham (précisées dans la lettre de frère McVagh, dont copie ci-jointe), la majorité pense qu'il devrait être ancien d'église et fonctionner comme pasteur. D'autres n'y sont pas favorables à cause de sa vie passée, et estiment en outre que ceux qui ont eu affaire à lui devraient se prononcer sur cette question. CSAD 283.1

”Le 28 décembre, frère S.E. Wight (nouveau président de la Fédération de l'Union du Sud) tint une réunion avec l'église, au cours de laquelle ce problème fit l'objet d'une franche discussion. Frère S.E. Wight traita avec beaucoup de soin et de prudence le cas de frère E., soulignant ses traits de caractères agréables et ses aptitudes; mais il fit savoir à l'église que ni lui ni moi ne se sentiraient libres de le consacrer, suite à l'avis donné par ceux qui le connaissaient. CSAD 283.2

”Le seul point qui fit l'unanimité fut de soumettre ce cas à la servante du Seigneur, et tous convinrent de se rallier à sa réponse, quelle qu'elle soit. CSAD 283.3

”Aucun de nous n'a rien à reprocher à frère E. Nous l'aimons et l'apprécions comme un frère. L'église, sous la présidence de frère Wight, m'a chargé de vous soumettre cela, afin de connaître les instructions du Seigneur. CSAD 283.4

”Dans l'attente d'une réponse rapide, je reste votre frère en Christ. CSAD 283.5

Signé: A.L. Miller” CSAD 283.6

1700 North Seventh Avenue
Birmingham, Alabama
CSAD 284.1

P.S. — Cette lettre a été lue à l'église et acceptée par elle. CSAD 284.2

Pensant qu'une rencontre personnelle avec madame White contribuerait à un examen favorable de ce cas, frère E. se rendit à St Helena au cours de la seconde semaine de janvier. Néanmoins, sœur White ne se crut pas autorisée à avoir une entrevue avec lui. Il lui exposa donc les choses par écrit dans une lettre datée du 13 janvier 1913. Le 14, sœur White prit connaissance de la lettre de frère Miller du 8 janvier et de celle de frère E. du 13. Elle déclara ensuite: CSAD 284.3

“Je ne pense pas que des problèmes de ce genre devraient m'être soumis, ni qu'il m'incombe de m'en occuper, à moins d'être tout à fait mise au courant du cas. Il faudrait trouver dans l'église des frères dotés de sagesse, capables de se prononcer à ce sujet, de façon nette. Dieu ne désire pas, je le crois, me voir endosser un tel fardeau. Qu'ils persévèrent dans la prière et le jeûne jusqu'à ce qu'ils parviennent à trancher cette question entre eux. CSAD 284.4

”Des cas difficiles de cette sorte surviendront encore, et ils doivent apprendre à les résoudre. Qu'ils les apportent au Seigneur en croyant qu'il entendra leurs prières et leur donnera une solide expérience à cet égard. Mais qu'ils ne me les soumettent pas.” CSAD 284.5

[Frère W.C. White lut des extraits de la lettre de frère McVagh, du 15 août 1911, après quoi sœur White déclara:] CSAD 284.6

“Je n'ai pas reçu de lumière particulière sur ce sujet, et ainsi, je ne me permets pas d'en parler avec certitude. CSAD 284.7

Il lui faut [William E.] fournir des garanties que Dieu l'accueille favorablement et que les frères peuvent se fier à lui de façon certaine. Qu'ils lui disent: Nous voulons vous donner une chance et voir si Dieu accepte ou non votre travail. CSAD 284.8

Mais il n'est pas prudent pour moi de me charger le moins du monde de la responsabilité de ce cas. Les témoins de ses activités quotidiennes doivent savoir s'il a fait ses preuves, si Dieu l'accepte ou non.” CSAD 285.1

Après avoir lu la lettre de William E. du 13 janvier 1913, Ellen White dit: “Je ne puis prendre de responsabilité sur de tels points; ce fardeau trop pesant pourrait me coûter la vie. Que ceux qui ont été appelés par Dieu à porter des responsabilités les exercent selon les principes chrétiens.”. — Manuscrit 2, 1913. CSAD 285.2

Concernant les implications de sa déclaration du 15 septembre 1911 relative au fait de ne pas donner de postes de responsabilité à des personnes impliquées dans de si tristes expériences, frère W.C. White écrivit ce qui suit, au début de 1913: CSAD 285.3

“Il apparaît clairement que nos frères s'interrogent sur la signification de ces paroles: ‘Ne les écartez pas de l'Église, ne les empêchez pas d'œuvrer pour le Christ, à leur humble niveau. Toutefois, ne les élevez pas à des postes de responsabilité...’ CSAD 285.4

”Ce que j'ai voulu dire encore aujourd'hui par ces paroles: ‘Ne les élevez pas à des postes de responsabilité’ se rapportait à l'intention des frères de rendre la lettre de créance, et de le reconnaître comme prédicateur à part entière, de la Fédération. Il ne m'est pas venu à l'esprit que cela pouvait s'appliquer à la direction d'une église, un aspect qui n'était pas alors considéré.” CSAD 285.5