Éducation

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Chapitre 7 — Vies d'hommes de Dieu

Le fruit du juste est un arbre de vie. Proverbes 11:30.

L'histoire sainte nous offre de nombreux exemples de ce qu'engendre une éducation authentique. Elle nous propose pour modèles plusieurs hommes dont le caractère s'est forgé selon la ligne divine; des hommes dont la vie fut une bénédiction pour leur entourage, des hommes qui étaient de véritables représentants de Dieu sur terre. Parmi eux, Joseph et Daniel, puissants hommes d'Etat; Moïse, le plus sage des législateurs; Elisée, un des plus fidèles réformateurs; et Paul, qui, si l'on excepte Celui qui parla comme jamais homme n'a parlé, fut le maître le plus célèbre que le monde ait connu. Éd 61.1

Au début de leur vie, au moment précis où ils quittaient l'adolescence pour entrer dans l'âge adulte, Joseph et Daniel furent arrachés à leur famille, à leur patrie, et emmenés, captifs, vers des terres païennes. Joseph surtout fut soumis à toutes sortes de tentations, de celles qui accompagnent les revers de fortune. Dans la maison de son père, c'était un enfant tendrement aimé; chez Potiphar, il fut esclave, puis confident et ami; ensuite homme d'affaires, instruit par l'étude, la réflexion, le contact avec les hommes; après cela, dans les prisons de Pharaon, injustement condamné, sans espoir de jamais pouvoir se disculper, ni d'être, à plus forte raison, libéré; enfin, appelé, dans un moment de crise aiguë, à la tête de la nation. Qu'est-ce qui lui permit, dans toutes ces circonstances, de garder toute son intégrité? Éd 61.2

Personne ne peut, sans risque, occuper une position élevée. Comme la tempête laisse intacte la fleur de la vallée et déracine l'arbre au sommet de la montagne, ainsi les tentations féroces n'effleurent même pas les petits de ce monde et accablent ceux qui se tiennent aux premières places, dans le succès et la gloire. Mais Joseph résista à la prospérité comme à l'adversité. Sa fidélité fut la même dans le palais des Pharaons que dans sa cellule de prisonnier. Éd 62.1

Enfant, Joseph avait appris à aimer et à respecter Dieu. Bien souvent, sous la tente paternelle, au creux des nuits syriennes, il avait entendu raconter la vision nocturne de Béthel: celle de l'échelle qui reliait la terre au ciel, des anges qui montaient et descendaient, et de Celui qui, du haut de son trône, s'était révélé à Jacob. Il avait entendu raconter la lutte près du Jabbok, et comment Jacob, renonçant à des fautes qui lui étaient chères, avait été vainqueur et avait reçu le titre de prince de Dieu. Éd 62.2

Berger paissant les troupeaux de son père, Joseph avait vécu une vie simple et pure, qui avait contribué à son épanouissement physique et mental. S'approchant de Dieu à travers la nature et l'étude des vérités de base que son père lui avait transmises comme un dépôt sacré, il avait acquis un caractère fort et des principes solides. Éd 62.3

Puis vint l'épreuve; et pendant ce terrible voyage qui l'emmenait, loin de son foyer de Canaan, vers l'esclavage qui devait être son lot en Egypte, alors qu'il regardait une dernière fois les collines qui cachaient les tentes sous lesquelles s'abritait sa famille, Joseph se souvint du Dieu de son père. Il se remémora les leçons de son enfance, et il résolut au fond de lui-même de se montrer fidèle — d'agir toujours en parfait sujet du roi des cieux. Éd 62.4

Etranger et esclave, plongé dans un milieu où régnaient le vice, les tromperies d'un culte païen, culte rendu plus séduisant encore par la richesse, la culture, le luxe royaux, Joseph fut inébranlable. Il avait appris à être fidèle à son devoir. La fidélité, dans quelque situation que ce soit, de la plus humble à la plus glorieuse, prépare au service suprême. Éd 63.1

Lorsqu'il fut appelé à la cour de Pharaon, l'Egypte était la plus grande des nations. La civilisation, les arts, les sciences y étaient incomparables. Pendant une période d'extrême difficulté, de grand danger, Joseph dut administrer les affaires du royaume; et il le fit d'une façon telle qu'il gagna la confiance du roi et du peuple. Pharaon “lui donna la place de seigneur sur sa maison et de maître de tout ce qu'il possédait, pour contraindre à son gré ses ministres, et rendre sages ses anciens”. Psaumes 105:21, 22. Éd 63.2

Le secret de la vie de Joseph, la parole de Dieu nous le livre. Jacob, lorsqu'il bénit ses enfants, prononça sur son fils bien-aimé ces mots empreints d'une puissance et d'une beauté divines: Éd 63.3

Joseph est le rejeton d'un arbre fertile,
Le rejeton d'un arbre fertile près d'une source;
Les branches s'élèvent au-dessus de la muraille.
Ils l'ont provoqué, ils ont tiré.
Les archers étaient ses adversaires.
Mais son arc est demeuré égal à lui-même,
Ses mains ont été fortifiées Par les mains du Puissant de Jacob:
Il est ainsi devenu le berger, le rocher d'Israël.
Par le Dieu de ton père, qui sera ton secours;
Avec le Tout-Puissant, qui te bénira,
Des bénédictions du haut des cieux,
Des bénédictions du fond de l'abîme...
Les bénédictions de ton père l'emportent
Sur les bénédictions de ceux qui m'ont conçu,
Jusqu'à l'extrémité des collines étendues;
Qu'elles soient sur la tête de Joseph,
Sur le sommet de la tête du prince de ses frères! Genèse 49:22-26.
Éd 63.4

Sa fidélité à Dieu, sa foi en lui, l'Invisible, étaient l'ancre de Joseph. C'était sa force. Éd 64.1

“Ses mains ont été fortifiées
Par les mains du Puissant de Jacob.”
Éd 64.2