Témoignages pour l'Eglise, vol. 3

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Notre seule sauvegarde

Le monde regarde avec satisfaction la désunion des chrétiens; les impies s'en réjouissent. Le Seigneur désire qu'un changement se produise parmi son peuple. L'union avec le Christ et les uns avec les autres est notre seule sauvegarde en ces derniers jours. Ne laissons pas à Satan la possibilité de dire de nos membres: “Voyez comme ces gens, qui arborent la bannière du Christ, se haïssent! Je n'ai rien à craindre d'eux, puisqu'ils passent plus de temps à lutter les uns contre les autres qu'à combattre contre moi.” TE3 290.1

Après l'effusion du Saint-Esprit, les disciples partirent proclamer la bonne nouvelle d'un Sauveur ressuscité, et leur seul désir était de sauver des âmes. Ils jouissaient des douceurs de la communion des saints. Affectueux, prévenants, ils étaient disposés à faire n'importe quel sacrifice pour la vérité. Dans leurs relations quotidiennes les uns avec les autres, ils manifestaient l'amour que le Christ leur avait ordonné de révéler au monde. Ils s'efforçaient, par des paroles et par des actes désintéressés, d'allumer la flamme de cet amour dans d'autres cœurs. TE3 290.2

Les croyants devaient continuer à cultiver la charité qui remplissait le cœur des apôtres après l'effusion du Saint-Esprit, et aller de l'avant en obéissant au commandement nouveau: “Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres.” Jean 13:34. Etroitement unis en Christ, ils seraient rendus capables d'obéir à ses ordres. Ils magnifieraient la puissance d'un Sauveur qui pouvait les justifier par sa justice. TE3 290.3

Mais les premiers chrétiens commencèrent à regarder leurs défauts réciproques. En s'attardant sur leurs fautes, en se livrant à la critique, ils perdirent de vue le Sauveur et le grand amour qu'il avait manifesté envers le pécheur. Ils devinrent plus stricts concernant les cérémonies extérieures, plus pointilleux sur la théorie de la foi, plus sévères dans leurs critiques. Dans leur zèle à condamner leurs semblables, ils oubliaient leurs propres erreurs. Ils négligeaient les leçons d'amour fraternel que leur avait enseignées le Christ, et, ce qui est plus triste, ils étaient inconscients de ce qu'ils avaient perdu. Ils ne comprenaient pas que le bonheur et la joie s'éloignaient d'eux, et que bientôt, ayant banni de leurs cœurs l'amour de Dieu, ils marcheraient dans les ténèbres. TE3 291.1

L'apôtre Jean, comprenant que l'amour fraternel disparaissait de l'Eglise, insistait tout particulièrement sur ce point. Jusqu'à sa mort, il supplia les croyants de persévérer dans l'amour. Ses lettres aux églises sont remplies de cette pensée. “Bien-aimés, disait-il, aimons-nous les uns les autres; car l'amour est de Dieu... Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui... Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres.” 1 Jean 4:7-11. TE3 291.2

Aujourd'hui, l'amour dans l'Eglise fait grandement défaut. Beaucoup de ceux qui prétendent aimer le Seigneur négligent d'aimer leurs frères. Nous avons la même foi, nous sommes membres de la même famille, tous enfants du même Père céleste; nous avons tous la même espérance de participer un jour à la vie éternelle. Combien tendres et étroits devraient être les liens qui nous unissent! Le monde a les yeux sur nous pour se rendre compte si notre foi exerce une influence sanctifiante sur nos cœurs. Il est prompt à discerner nos défauts et les inconséquences de nos actes. Ne lui donnons aucune occasion de mépriser notre religion. TE3 291.3