Le Ministère Évangélique

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Chapitre 7 — Femmes de pasteurs

Dans les débuts de la prédication de l'Avent, les femmes des ministres du Seigneur enduraient des privations et des persécutions. Quand leurs maris étaient en prison et que parfois on les mettait à mort, ces femmes au cœur noble et prêtes au sacrifice souffraient avec eux. Leur récompense ne sera pas moindre que celle de leurs maris. Mesdames Boardman et Judsons ont souffert pour la vérité avec le compagnon de leur vie. Elles ont sacrifié foyer et amis au sens propre du terme, pour aider leurs maris à éclairer ceux qui étaient dans les ténèbres, à révéler aux hommes les mystères cachés dans la Parole de Dieu. Leur vie était sans cesse en danger. Leur grand idéal était de sauver les âmes et pour le réaliser elles ont souffert avec courage... ME 196.1

Si une femme de pasteur accompagne son mari dans ses voyages, que ce ne soit pas pour son plaisir, pour aller en visite et être servie, mais pour l'assister dans son travail. Elle devrait avoir le même intérêt que lui à faire le bien. Il faudrait qu'elle soit disposée à accompagner son mari, si le soin de son foyer ne l'en empêche pas, et à l'aider alors qu'il s'efforce de sauver des âmes. Avec douceur et humilité, mais aussi avec confiance en soi, elle devrait chercher à avoir une influence sur les esprits, porter sa croix et prendre sa part d'activité dans les réunions, dans le culte de famille et les conversations du foyer. Les gens s'attendent à cela d'une femme de prédicateur et ils ont raison. Si cet espoir ne se réalise pas, l'influence du prédicateur est diminuée plus que de moitié. ME 196.2

La femme d'un prédicateur peut faire beaucoup si elle le veut. Si elle possède l'esprit de sacrifice et si elle aime les âmes, elle fera presque autant de bien que son mari. Une femme pourra en effet comprendre certains cas et s'en occuper alors que son mari ne le pourrait pas, surtout s'il s'agit d'un travail parmi les personnes du sexe féminin. ME 197.1

Une responsabilité dont elle ne doit pas et ne peut pas se débarrasser à la légère, repose sur la femme du serviteur de Dieu. Dieu lui réclamera avec usure le talent qu'il lui a confié. Elle doit donc travailler avec ferveur, avec fidélité, en compagnie de son mari, pour sauver des âmes. Elle ne doit jamais faire passer en premier lieu ses désirs ni se désintéresser du travail de son mari ou regretter le coin de son feu en exprimant son mécontentement. Tous ces sentiments naturels au cœur humain doivent être maîtrisés, car elle a un but dans la vie et elle devrait y tendre sans défaillance. Que ce but est grand en comparaison des sentiments, des plaisirs et des goûts qui sont dans la nature humaine! Tout cela doit être sacrifié avec joie pour que l'on puisse faire du bien autour de soi et sauver des âmes. ME 197.2

Les femmes de pasteurs devraient avoir une vie de consécration et de prière, mais certaines d'entre elles voudraient d'une religion où il n'y a pas de croix à porter et qui ne réclame de leur part ni renoncement ni exercice de la piété. Au lieu de se tenir debout avec noblesse, appuyées sur la force de Dieu et portant leur responsabilité personnelle, la plupart du temps elles sont dépendantes d'autrui pour leur vie spirituelle. Si seulement elles voulaient s'appuyer sur Dieu avec une confiance enfantine et faire de Jésus le centre de leurs affections, puisant la vie en lui, comme un sarment la puise dans le cep, quel bien pourraient-elles faire, quel secours pourraient-elles être pour autrui, quel soutien pour leurs maris! Quelle récompense aussi serait la leur, à la fin des temps! “Cela va bien, bonne et fidèle servante”: telle est la parole qui résonnerait à leurs oreilles comme la plus douce des musiques. Les mots; “Entre dans la joie de ton Maître”, les paieraient un millier de fois de toutes les souffrances et de toutes les épreuves endurées pour sauver des âmes précieuses. — Testimonies for the Church 1:451-453. ME 197.3

Si un prédicateur doit laisser sa femme à la maison pour y prendre soin des enfants, celle-ci accomplit une œuvre aussi grande et aussi importante en remplissant son rôle d'épouse et de mère. Tandis que l'un travaille dans le champ de la mission, l'autre est également une missionnaire dans son foyer, et ses soucis, ses fardeaux dépassent souvent de beaucoup ceux du mari et du père. La tâche de la mère est solennelle et importante, car c'est elle qui modèle les esprits, façonne le caractère de ses enfants et les éduque non seulement pour cette vie mais pour la vie éternelle. ME 198.1

Il est possible que le mari, dans son ministère connu de tous, reçoive les honneurs des hommes, tandis que celle qui peine au foyer n'aura peut-être aucune récompense terrestre; mais si elle travaille en se souciant des intérêts supérieurs de sa famille, cherchant à façonner les caractères d'après le divin Modèle, l'ange écrira son nom parmi ceux des plus grands missionnaires du monde. ME 198.2

La femme d'un prédicateur pourra être d'un grand secours à son mari en cherchant à alléger ses fardeaux, si elle maintient son âme sous l'influence de l'amour de Dieu. Elle enseignera la Parole à ses enfants. Elle conduira son ménage avec économie et discrétion. Unie à son mari, elle donnera à ses enfants des habitudes d'économie en leur apprenant à ne pas satisfaire tous leurs désirs. ME 198.3

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